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publié par antoine le 20/12/05
Les Transmusicales de Rennes 2005 - 09/12/2005
Les Transmusicales de Rennes, 2005 — Parc des expositions, Bruz

mauvaises langues comme on est, on pensait qu’arriver au parc des expos sur les coups de 22 heures serait un parcous du combattant. loupé, les navettes sont efficaces (20/25 minutes de trajet depuis le centre-ville) et fréquentes. bien joué, l’organisation.

juliette & the licks

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du coup, avant le premier concert prévu depuis un moment sur l’agenda (brian jonestown massacre), un petit tour par le plus grand des halls (9000 personnes) s’impose. y évoluent juliette & the licks, le groupe de l’actrice-au-ventre-très-plat-et-aux-pantalons-plus-que-moulants juliette lewis (vue dans tueurs nés ou une nuit en enfer, mais aussi chez woody allen ou scorsese). difficile d’être convaincu par le punk-rock franchement agressif et pas vraiment dansant que le groupe sert pendant la petite demie-heure vue.

brian jonestown massacre

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d’autant que ce rock’n roll que juliette & the licks croit pouvoir singer dans des poses clichées, le brian jonestown massacre en a fait, lui, son mode de vie. pour se faire une idée de la personnalité d’anton newcombe, rien ne vaut un visionnage du documentaire rock dig ! d’Ondi Timoner, témoin sur pellicule de la compétition qui ne dit son nom entre le brian jonestown massacre et les dandy warhols. et ce soir, pas de descente des douanes ou de baston backstage, les perdants magnifiques du documentaire n’ont pas fait faux-bond pour leur première date française. fidèle à sa réputation, anton enchaîne les caprices. veut des lumières rouges et seulement rouges (exigence à l’origine de l’un des titres les plus osés de ouest-france depuis des décennies, « le chanteur du brian jonestown massacre n’aime que le rouge »). s’engueule (mais pas trop fort quand même) avec l’un de ses musiciens. dépasse les horaires et s’en amuse. provoque le public sur l’arrogance française et sa remise en question par les évènements de novembre dans les banlieues.

musicalement, comme de leurs attitudes, c’est une urgence évidente qui émane du groupe. de leur musique volontiers psychée et barrée (on pense plusieurs fois à “héroïn” du velvet) s’échappe une telle complexité qu’un même titre convoque chez l’auditeur une variété de sentiments inouïe, et souvent réputés inconciliables, des titres noirs ne s’achevant jamais sans apercevoir une once de lumière. l’un des sets les plus riches et captivants du festival qui, pour les absents, est disponible ici, comme d’ailleurs une grande partie (tous ?) les albums du groupe.

primal scream

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même si comparaison n’est pas raison, les horaires semblaient être faits pour permettre aux spectateurs du hall 4 de migrer ensuite une nouvelle fois vers le hangar géant où se produisaient les primal scream. oubliée l’urgence, remisée la complexité, l’enchaînement est cruel pour les vétérans. cette fois, c’est un peu le cimetière des éléphants qui s’offre aux regards et aux oreilles. le groupe fondé par le culte bobby gillepsie, ancien batteur de the jesus and mary chains, semble n’avoir pas compris que, pour continuer à jouer, un groupe, fût-t’il l’un des plus importants de la décennie 85-95, se doit de partager plus qu’un cachet, aussi élevé soit-t’il. les non-regards échangés en disent d’ailleurs au moins aussi long que la course aux décibels que se révèle être chaque nouveau titre. quand l’envie n’est plus là, il faut savoir dire stop, tout simplement.

kill the young

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on voudrait poursuivre la thématique du choc des générations qu’on ne pourrait rêver meilleur enchaînement, avec l’indispensable exception qui confirme la règle. les trois jeunots de kill the young pensaient certainement faire dans la dérision quand ils se sont baptisés, mais c’est plutôt loupé. morveux à souhait, les trois frères âgés de 18 à 23 ans servent une soupe insipide, à coups de grosses guitares simplistes et de refrains que l’on imagine repris en choeur, à l’arrière de leurs voitures et toutes portières ouvertes, par des surfeurs -ou aspirants- les jours sans vagues.

the undertones

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avec les irlandais des undertones, on remonte encore un cran plus loin dans le temps, vers des années 75-80 que n’ont probablement pas vécues la grande majorité du public. le chanteur n’est plus d’origine ? les kilos sont passés par là ? qu’importe. les mélodies imparables et immédiates font mouche. des titres que, même sans être spécialiste du groupe, on identifie instantanément pour les avoir entendus dans un paquet de films anglais. “you’ve got my number, so why don’t use it ?”, “jimmy jimmy”, “here comes the summer”, et bien entendu “teenage kicks”, les hymnes livrés par les désormais quinquagénaires s’enchaînent. et, signe des temps, sont repris en choeur par les jeunots du premier rang.

engineers

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le plaisir de cette communion rock transgénérationnelle aidant, on zappe donc sans scrupule les jeunes britanniques de mattafix, d’autant que leur single “big city life” plutôt balourd n’est pas des plus engageants. et, sans attendre le pourtant très prometteur canadien champion (quelques titres sont en écoute là), c’est sur le post-rock parfois un rien sirupeux mais plus souvent délicieusement mélancolique du quatuor londonien engineers que la soirée s’achève.

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publié par le 20/12/05