C’est une Cigale en mode "assis" qui accueille Anne Paceo et ses musiciens en ce soir de juin. Cette date parisienne fait partie de la tournée qui accompagne la sortie en mars dernier de son nouvel album S.H.A.M.A.N.E.S. Un titre évocateur qui sied parfaitement à la musique qu’elle nous propose, puisant dans les sons et les pratiques vocales chamaniques, inspirée autant par l’énergie des tambours de transe que par les chants sacrés, la musique, brute ou texturale.

La formation se présente en demi-cercle devant nous, Anne au centre, entourée de gauche à droite de Marion Rampal et Isabel Sörling aux voix, Tony Paeleman aux claviers, Benjamin Flament aux percussions et Christophe Panzani aux saxophone et clarinette.

Anne parle peu au début puis prend la parole à plusieurs reprises pour nous expliquer comment est né ce projet, les contraintes et forces tirées des confinements vécus ces deux dernières années. La connivence entre les musiciens, intégrés au processus créatif, est évidente et palpable sur la scène. S’ajoute à cela une maitrise technique hors pair. On notera ce morceau où trois chants se mêlent créant un effet de boucle absolument bluffant.

Bien sûr, la batteuse soigne les rythmes et ses comparses ne sont pas en reste, la synchronisation est toujours d’une précision impressionnante, sans perdre le coté vivant, vibrant du live. On ressent cette musique tentée de chamanisme intemporel, « profondément humain » nous déclare-t-elle.

Pour clore le concert, c’est d’abord Anne Paceo qui vient s’assoir au bord de la scène devant nous avec une kora dont elle se délecte à jouer. Ses musiciens la rejoignent ensuite, la lumière est restreinte à un spot simulant une bougie autour duquel tous entonnent un vibrant chant à capella où s’entremêlent plusieurs voix et chants. Ces ondes positives finissent de conquérir le public qui en redemandera bien au delà des rappels programmés.