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publié par Renaud de Foville le 20/05/03
american analog set
- promise of love
 promise of love

éthique

c’est toujours un pur plaisir de découvrir un groupe pour la première fois. même si celui ci en est à son cinquième album depuis 7 ans, cela ne change rien - dit le chroniqueur d’un webzine musical faisant face à son inculture impressionnante. a la limite cela ne pourrait que démontrer qu’en musique tout reste à écouter, à découvrir et à faire. l’univers musical est trop vaste pour le réduire en quelques phrases assassines, réductrices autant que rédactrices et sensationnalistes. ce genre de propos - le rock est mort et autre « busherie » - est totalement vide et creux quand on sait que tout est sans fin et qu’il suffit de se donner un peu de peine à chercher et... découvrir. mais ce n’est pas du tout ce que je voulais dire et écrire pour commencer cette chronique, encore une fois je m’emporte. j’avais plus pensé à vous parler du texas. pas pour vous raconter des vacances au pays du rodéo. non juste pour vous dire que si labels et journalistes ultra indépendants à l’éthique rigoureuse (je n’ai pas de noms qui me viennent à l’esprit mais je suis sur qu’en cherchant bien...) ont décidé que l’année 2003 était celle du renouveau de la scène rock/punk via new york, nous on arrête pas de découvrir et d’être emballer par des groupes texans. personne n’ira jusqu’à parler d’une scène, d’influence ou je ne sais quoi. que cela soit le hasard ou pas, nous importe peu. explosions in the sky et lift to experience et maintenant american analog set, que le groupe contracte en un amanset qui fait plus penser à un dieu égyptien en forme de champignon qu’à un groupe à la mode. justement la mode, on ne s’en occupe guère chez les texans. absorbant toutes les influences les plus diverses, faisant preuve d’une culture musicale qui nous oblige à revoir nos petits préjugés de français prétentieux, les groupes texans auront été de ceux qui ont survolé d’assez haut les deux dernières années musicales.

écrin

et american analog set alors, et promise of love (petite note perso : ne pas faire de conclusion du genre : « promesse tenue... »). la toute première impression en écoutant cet album sorti en plein milieu du mois d’août - sûrement pas la meilleure période de l’année, mais nous ne sommes pas là pour apprendre leur travail aux maisons de disques - a été vraiment très étrange. "continuous hit music " ouvre l’album. si lift to experience pouvait évoquer my bloody valentine dans ses influences, amanset, eux, leur rendent un hommage hallucinant en écrivant un morceau qui pourrait figurer sur loveless... les premiers accords, les premières notes au synthé légèrement saturé ne laissent rien deviner. puis vient une guitare, d’abord dans le fond, elle se rapproche, prend le dessus peu à peu, le synthé répéte les mêmes notes, en boucle. tout cela est légèrement hypnotique, tarde un peu à démarrer, s’installe en prenant son temps et tout à coup... la chair de poule ! seconde guitare, batterie, basse tout se met en place, les voix arrivent et on reste bouche bée... alors que la plupart des groupes se ridiculiseraient dans un exercice aussi périlleux, les amanset en ouverture de leur album pose sur un écrin de douceur et de délicatesse ce petit bijou, hommage, volontaire ou non, à l’un des plus grands groupes des années 90.

saphir

et puis comme si de rien n’était et comment souvent au cours de cet album on passe, comme le disaient les monthy pythons, quelque chose de complètement différent. car passée cette agréable surprise, que l’on réécouterait bien en boucle, l’intensité de promise of love ne redescend plus et nous non plus. perché tout la haut sur un petit nuage, la musique nous baigne, nous porte et nous permet de jeter un regard perdu et lointain sur le monde qui nous entoure. c’est vrai qu’il n’est jamais évident de partager ses sentiments et ses sensations. écouter du american analog set ne se résume pas à un avis sur une mélodie, à une phrase éclairée sur une ligne de basse - pourtant sublime de bout en bout et se surpassant sur le droopyen "fool around" - ou quelques bons mots sur les influences anglaises récurrentes pour un groupe texan. si on se contentait de tout cela on serait encore bien loin de tout ce qu’un album comme promise of love peut nous apporter. car la musique des amanset est belle et généreuse, sensuelle et charmeuse, telle une salomé nous faisant la danse des sept voiles, on se retrouve presque hypnotisé par cet album qui bien que sorti en pleine canicule sera le parfait compagnon d’un automne pluvieux et romantique, d’un hiver blanc et soyeux, d’un printemps revigorant. légèrement nostalgique, dans ce que ce sentiment a de plus agréable, de plus romantique, comme à la fin de "modern drummer" avec ce saphir qui bloque sur un sillon sans fin, comme cette reprise acoustique de "continuous hit music", comme un disque qui ne voudrait pas finir, comme un groupe qui ne voudrait pas partir, comme des amis qui ne voudraient pas se quitter, comme un moment de bonheur que l’on ne veut pas oublier, comme un groupe précieux que l’on veut garder pour soi...

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publié par le 20/05/03
Informations

Sortie : 2003
Label : tiger style