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publié par Mickaël Adamadorassy le 10/11/17
Alice et Moi - La Boule Noire, Paris - 08/11/2017

Alice et moi et moi sur le papier ça aurait du être plutôt sans moi. En fait voilà comment j’ai présenté leur premier EP au reste du Cargo ! à l’issue de ma première écoute : "c’est pas très loin de la Femme et Cléa Vincent mais un peu mieux musicalement et puis la voix qui fait son petit effet..." Là j’en vois qui partent déjà en courant avec le nez qui saigne mais non restez ! J’ai prévu un retournement de situation une phrase plus loin et peut-être bien un happy end ! Ça aurait donc du s’arrêter là sauf que quelque chose fait qu’on y revient encore et encore. Et trois écoutes plus tard je rectifiais : Alice et Moi c’est beaucoup mieux que La Femme, un peu trop electro encore à mon goût mais très bien produit et sans ce boulet de sonorités 80’s que s’obstinent à traîner trop de groupes et puis cette voix.. non ce n’est pas un petit effet, c’est l’effet ultime, l’arme secrète pour gagner toutes les guerres en transformant les soldats ennemis en lapins roses aux yeux remplis d’amour qui ne rêvent que de deux choses, de se filmer en cam et la deuxième... vous savez très bien ce que font les lapins !

Enfin... bref complètement drogué de cette voix, shooté au premier EP d’Alice et Moi, il m’en fallait plus, il me fallait du live. Il s’agissait en l’occurrence de la release party du disque et malgré les nombreux autres concerts proposés ce mardi soir, la Boule Noire est bien pleine. On imaginait le public plutôt très jeune, et en fait il y a un peu de tout, dont des filles en casquette (la casquette c’est un peu à Alice ce que le robe noire et blanche à col claudine est à Jain). A côté de moi, des amis d’Alice, des parents , deux types qui parlent de la Femme justement, et puis il y a des gens qui ont bossé dans un magazine vegan, lancé dans un débat intense sur Carrefour qui fait du bio. Comme dirait Willy, it takes all kinds. Mais bon les lumières s’éteignent et ça commence avec le "tube" de l’EP , Filme-moi (pour vous mettre dans l’ambiance, lancez la vidéo juste au dessus). Sur scène ils sont quatre, d’abord les garçons, pas parce que le masculin l’emporte sur le féminin hein, c’est juste qu’ils arrivent en premier sur scène. Effet d’attente classique, tout le monde guette Alice et la réclame. Mais donc Alice et moi c’est aussi un guitariste, un bassiste/claviériste et un musicien qui joue une partie de la rythmique aux pads et aux percussions Et puis sans trop se faire attendre (et aussi parce qu’il faut bien lancer le premier couplet), voilà Alice, la fille, avec sa fameuse casquette et un short pas du tout hivernal mais aussi un haut à paillettes qui brillent.

On est agréablement surpris pour de l’electro qu’il y ait autant de musiciens, une partie de l’instrumentation reste jouée par l’ordinateur mais le son est tout de suite assez différent du disque, la guitare est beaucoup plus en avant et les doigts qui la jouent savent très bien faire sonner une stratocaster, que ce soit les petites rythmiques syncopées ou les lignes mélodiques. Ça apporte tout de suite une présence supplémentaire, sans qu’on perde le côté dansant amené par la rythmique et les synthés. Là dessus on est un poil plus réservé : tout est très bien exécuté mais justement peut-être un peu trop, on aimerait un peu plus de folie, des sons un peu plus crades. En même temps, c’est normal pour un groupe qui vient de sortir un disque de jouer les parties existantes, on leur laissera volontiers le temps de faire vivre et évoluer ces morceaux en live. Là on est déjà plutôt impressionné que l’ensemble soit déjà aussi solide et efficace.

Quand à cette fameuse voix qui nous avait tant séduit sur disque, son sortilège opère t’il tout autant en live ? Eh bien pour l’essentiel oui, on retrouve le même velours, la même langueur. Le jeu d’équilibriste réussie entre la fragilité et la séduction, Alice ne surjoue pas, les textes qui peuvent être compliqués à rendre crédibles fonctionnent très bien avec sa façon d’être sur scène. La prestation vocale est tout à fait au niveau du disque mais on se dit qu’il y a de la marge pour faire encore mieux,aller chercher le bas ou le haut mais aussi de tant en tant muscler la voix plutôt que de jouer sur le côté "à bout de souffle". Et en même temps c’est aussi une partie du charme de la musique d’Alice, de ce qui fait qu’on y revient encore et encore à l’EP Filme Moi avec une sorte de fascination

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