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publié par Mickaël Adamadorassy le 14/02/23
Alela Diane - Le Trianon, Paris - 06/02/2023

Notre dernière rencontre avec Alela Diane c’était il y a plus de dix ans au Trianon déjà, elle était alors accompagnée de tout un groupe, Wild Divine, composé entre autres de son père et de son désormais ex-mari. La prestation était de toute beauté et il n’y avait donc pas de raison qu’on ait attendu 12 ans pour remettre ça, à part la surabondance de l’offre parisienne de concerts. Surtout que sur cette même scène du Trianon, en solo ou accompagnée par les trois musiciens de la première partie, The Hackles, elle nous aura offert en ce février glacé une prestation qui fait chaud au cœur, délicate et magistrale ; la voix comme du velours qui sait aussi ménager , au diapason de l’émotion, des éclats, des montées en puissance qui sont autant de de petites flèches de bonheur concentré qui vont se ficher droit dans votre cœur. Alela Diane fait partie de ses chanteuses dont le timbre et la technique ne font que se bonifier avec le temps, qui vous impressionne et dont vous savourez chaque vers comme un moment privilégié, et ce d’autant plus que le niveau sonore très raisonnable permet de profiter du concert sans protections auditives (on pourrait croire que c’est toujours le cas pour de la folk mais en fait non...)

Dans la droite lignée de l’album qu’elle défend ce soir, Looking Glass, qui navigue paisiblement entre folk, americana mais s’essaie aussi à une forme de chansons plus "moderne"’, paré d’arrangements orchestraux , le son est très feutré : il s’articule classiquement autour d’une guitare folk toujours jouée en arpèges mais le set est construit de manière à éviter toute forme de "lassitude" , en variant les formules : contrebasse, violon et clarinette ou banjo viennent complimenter discrètement le guitare-voix sur le début du concert qui se concentre sur le nouvel album après un très beau Dry Grass And Shadows en introduction.

Puis les musiciens de The Hackles laisse la scène à Alela seule qui propose à son public, présent en nombre et très très respectueux : il y avait sûrement des gens pour dire chut aux gens qui disaient chut trop fort à un rare barbare qui se serait permis de papoter pendant une chanson. Un compatriote sûrement éméché d’Alela en fera d’ailleurs les frais : après avoir perturbé à plusieurs reprises le concert, un membre du public lui criera dessus un bon gros "F... you" . Heureusement Alela reprendra la main avant que ça tourne au vinaigre : même si elle confie qu’elle n’aime pas tellement tourner, on sent qu’il y a une sacrée expérience désormais, dans cette sérénité de tous les instants, dans la performance vocale comme guitaristique sans le moindre pain, la moindre imperfection sensible.

Dans cette partie plus posée, avec quelques titres joués au piano, on apprécie également qu’elle prenne le temps de parler entre les chansons, de leur signification, des évènements de sa vie comme le fait de devenir mère qui les ont inspirés.

Les musiciens reviendront pour une fin du concert et le rappel qui vont crescendo en enchainant les titres les plus connus de la chanteuse, bien sûr "The Pirate’s Gospel" : pour vous dire un secret, c’est une de celles qu’on apprécie le moins mais en live forcément elle fait réagir le public et on se laisse prendre au jeu. On se régale un peu plus sur "Emigré", superbe travail du violon qui se substitue bien à la section de cordes plus complète du disque, "Ether & Woods" ou le très simple mais toujours très émouvant "Oh ! My Mama".

Et puis les lumières se rallument, on revient lentement sur Terre, avec le sentiment d’avoir vécu un vrai beau moment de musique qui va régulièrement toucher au sublime.

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