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publié par Renaud de Foville le 15/06/01
air
- 10000hz legend
10000hz legend

ridicule & prétentieux ?

evidemment que l’on attendait impatiemment ce nouvel album de air, encore plus après l’excellente bande originale de virgin suicide. dès le premier titre de 10 000 hz legend, les deux petits gars de banlieue posent leurs règles du jeu et leur façon de voir : "electronic performers"... air, c’est de la musique électronique... merci, c’est toujours bon à savoir. mais cela ne dit pas grand chose de plus... et l’album, le son, la production, les mélodies... le coté tête à claque insupportable - c’est l’image qu’ils donnent quand vous les croisez dans les concerts ou même quand ils sont sur scène - des deux petit gars de air n’affecterait il pas trop leur musique ? un exemple : sur l’album promo, des coupures ou des baisses de son sont là pour empêcher l’album de se retrouver trop tôt sur napster. n’est ce pas un peu ridicule et prétentieux ? si tout cela reste plus symptomatique que réellement primordial le plus important ce sont les 11 morceaux de l’album.

gentillet et beck-ien ?

si on ne se fie pas trop au gentillet single, "radio #1", on plonge avec un réel plaisir à la découverte de cet album un peu trop bancal pour faire l’unanimité mais offrant quand même quelques purs moments de plaisirs. comme le retour sur la bande originale de virgin suicide avec "how does it make you feel" ou les excursions de beck en personne qui font de "the vagabond" un morceau qui trouverait sa place avec aisance sur un odelay ou un mutations. c’est vrai que l’on a un peu de mal à retrouver la patte de air - à la différence de l’autre morceau où beck pointe le bout de son nez : "don’t be light" - et que cela reste avant tout du beck, ce qui n’est pas pour nous déplaire en attendant le nouvel album et les concerts estivaux du bonhomme.

mièvre et facile ?

mais si nous ne sommes pas surpris d’entendre du beck faire du beck avec le soutien de air, on est franchement étonné d’entendre des influences très nettes de peter gabriel, période passion - la sublime bande originale de la dernière tentation du christ - sur l’introduction de "radian". d’ailleurs les références aux bandes originales sont nombreuses sur cet album, en dehors des auto citations à virgin suicide, ennio morricone, par exemple, est largement pompé sur le moyen "wonder milky bitch", ou avec l’intro de "don’t be light" les air veulent montrer qu’ils sont tout à fait capable de faire la prochaine b.o.f d’une grosse production des studios américains. si morricone est une citation courante de la musique électronique, peter gabriel ce n’est évidemment pas le genre de référence que l’on s’attendait à trouver chez nos amis versaillais, surtout sur un morceau qui fini avec une guitare acoustique un peu mièvre et qui supporte mal plusieurs écoutes... en fait c’est surtout sur des morceaux comme "lucky & unhappy" ou "sex born poison" que l’on trouve tout l’intérêt de ce nouvel album, dans des contrées que air n’a pas trop l’habitude de visiter, on se dit que les deux compères ont encore beaucoup de choses à explorer, qu’ils sont capables de surprendre quand ils ne se laissent pas aller à la facilité ("people in the city"). 10 000 hz legend ne cache que peu de surprises, ce qui est plus que dommage, tout comme le fait que l’on se retrouve avec un album qui manque cruellement d’humour - à l’exception de l’excellent "don’t be light" - mais qui démontre un savoir faire absolument redoutable de la part de air. que leur manque t’il ? un peu de mise en danger, peut être un bon coup de pied au cul !

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publié par le 15/06/01