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publié par benoît le 02/11/10
Agnes Obel
- Philharmonics
Philharmonics

La catégorie "dépressive à piano" dans laquelle Agnes Obel va immanquablement se retrouver classée est déjà bien fournie ; on aurait cependant tort de n’accorder à cette nouvelle venue qu’une oreille distraite. Rien d’affriolant ici au premier abord, l’ambiance est même plutôt monacale, mais à y bien écouter, plusieurs choses retiennent l’attention chez cette danoise.

Sur le plan musical, d’abord : quelle que soit la porte par laquelle on entre dans l’album, on est accueilli par d’élégantes arpèges, le plus souvent de piano ; un piano qui tantôt galope sur deux temps, tantôt balançe sur trois, hésitant entre comptine, psaume et gymnopédie. Le superbe Riverside séduit d’emblée, et deux ou trois écoutes supplémentaires vous suffiront pour être accro au reste du lot, bien doté en gimmicks qui font mouche.

Sur le plan sonore, ensuite : la voix, bien que légèrement désabusée et pourvue d’un accent un peu plus épais que celui de ses consoeurs nordiques, hypnotise malgré tout, grâce surtout au traitement qui lui est réservé : elle est posée au premier plan, enregistrée très près du micro et magnifiée par un remarquable travail sur les choeurs et l’écho. A l’arrière, le piano mute ça et là en harpe (Beast) ou en piano électrique (Avenue), rejoint ponctuellement par un violoncelle, une flûte ou une guitare. C’est sobre sans être froid, dépouillé mais douillet.

Loin du lyrisme d’une Frida Hyvönen, de l’exaltation d’une Regina Spektor ou des jérémiades d’une Joanna Newsom, Agnes Obel convainc tout simplement avec naturel et retenue.

- l’album Philharmonics sur Spotify

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publié par le 02/11/10