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publié par Mickaël Adamadorassy le 03/11/10
Pias Nite - Flèche d'Or, Paris

Celui qui tout innocent de son état aurait pensé pouvoir arriver à la bourre (enfin à l’heure standard parisienne) à la flèche d’or pour la première pias nite et s’en sortir avec un ticket et 3 bons concerts, celui là aurait été bien déçu. Ou plutôt l’a été, vu qu’il s’agissait du gars juste devant moi.

Pias Nite — -- Flèche d'Or, Paris

Celui qui tout innocent de son état aurait pensé pouvoir arriver à la bourre (enfin à l’heure standard parisienne) à la flèche d’or pour la première pias nite et s’en sortir avec un ticket et 3 bons concerts, celui là aurait été bien déçu. Ou plutôt l’a été, vu qu’il s’agissait du gars juste devant moi. On appréciera la belle organisation de la flèche, vu qu’avant de se voir annoncer ça le pauvre a fait la queue un certain temps...

le buzz

En effet, une foule plutôt inattendue (pour moi) se pressait devant la flèche d’or, non pas que les artistes Pias ne le méritent pas mais plutôt que les queues à rallonge on a pas tellement l’habitude à la flèche d’or mais depuis que la salle a changé de direction (et n’est plus le seul lieu potable pour jouer quand on est pas un groupe signé), c’est peut être normal ... faut juste qu’ils se procurent un panneau complet alors...

Ce qui est inattendu aussi c’est que une bonne partie de ce public nombreux était là pour Agnes Obel, dont personnellement je n’avais jamais entendu parlé. Mais à ce qui parait Telerama a fait un papier dessus. (On ne saurait alors trop leur recommander d’écrire des papiers sur les excellents groupes français qui jouent trop souvent devant 10 personnes..)

"soyez gentils"

demande quelqu’un qu’on imagine être le pdg de pias ou un truc du genre avant de présenter vaguement sa maison, les artistes et de s’éclipser, on l’a senti un poil gêné et pas à l’aise sous les projecteurs mais bon la salle archi-pleine n’a pas l’air de lui en tenir rigueur. Et puis il devrait savoir que le public parisien est toujours gentil (si "gentil" est synonyme de silencieux et peu enclin à se remuer s’il n’est pas dans une salle du type Bercy) Et sur ce débarque Daan.

Daan : une histoire de formule

Daan c’est le nom de l’homme aux faux airs de crooner, en costume et en piano, quelquefois troqué contre une guitare Daan c’est aussi le nom du projet de l’homme,ex Dead Man Ray qui ce soir se joue avec un violoncelliste et une multi-instrumentisme qui alterne batterie et glockenspiel, et fait aussi pas mal de parties vocales avec Daan.

La prestation n’est pas désagréable, le monsieur a de la voix, les chansons tiennent la route mais pas de quoi non plus s’enthousiasmer, ni les compositions, ni l’interprétation ne sont particulièrement originales ou touchantes mais par contre la formule en trio marche très bien, la multi-instrumentiste apporte beaucoup de variété et de dynamisme au set et on se surprend à passer un plutôt bon moment même si on a pas spécialement envie de creuser plus.

An Pierlé : formule 1

An Pierlé joue ce soir en formation réduite : juste elle au piano et White Velvet à la guitare acoustique. On pourrait croire qu’on allait donc assister à une prestation assez sage et intimiste de la part de la fille qui jouait du piano sur un ballon gonflable en guise de tabouret.

Mais An Pierlé reste elle-même et ne semble pas concevoir un concert autrement qu’en se donnant à fond. Et donc quand elle n’est pas au piano, elle occupe toute la scène et fait le show.

Et même quand elle est au piano, on est bien loin du jeu classique d’Agnes Obel qui suivra, de la retenue, les accords sont plaqués aussi rageusement que le ferait un rockeur qui mouline sa guitare, les basses grondent, toute la dynamique de l’instrument est utilisé dans un jeu très physique, le corps tout le temps en mouvement, tantôt penchée sur ces touches, parfois debout, An Pierlé insuffle à cette prestation en duo une énergie impressionnante et une bonne humeur très communicative.

A noter dans la setlist, une très bonne reprise du c’est comme ça des rita mitsouko

Agnes Obel : les limites d’une formule

Agnes Obel a une blondeur toute nordique et une robe toute noire. La première s’accommode d’un chignon, la deuxième d’une coupe stricte, façon maitresse d’école du siècle dernier. C’est un peu austère, mais beaucoup moins que l’étrange pochette dont on a affublé son album. Et comme ses premiers regards sont un peu froids, on commence à avoir un peu peur. Mais heureusement il ne devait s’agir que du stress, car très vite on la voit se détendre et sourire souvent entre les morceaux, certainement aidée en cela par un accueil très enthousiaste du public.

La musique ? Ce soir elle est au piano, secondée par une violoncelliste. Quand on ne connait pas, la première impression est bluffante : un très beau jeu de piano, proche du classique, sur lequel vient se poser une très jolie voix, capable d’émouvoir à la manière d’une Emiliana Torrini et le violoncelle qui enrobe et soutient le tout. C’est vraiment de toute beauté.

Mais... au bout de 5 ou 6 morceaux, en ne connaissant pas l’album, ça tourne un peu à la formule : la manière de s’accompagner est toujours à peu prêt la même, le violoncelle s’envisage toujours de la même manière, le chant aussi.

Il n’y pas trop d’aspérités dans cette musique, pas de petit grain de folie, quelque chose qui créerait un décalage, rien qui ne va choquer. Et puis si la voix est belle, si elle parvient parfois à émouvoir, ce n’est pas systématiquement le cas et j’avoue qu’à la fin du concert, j’en avais largement ma dose voir je m’ennuyais un peu par moment malgré le fait que ce qui était joué était tout à fait joli...

. Et puis la sobriété de la musique et du personnage souffre un peu de la comparaison avec la flamboyance d’An Pierlé qui la précédait (dommage donc de ne pas avoir fait jouer An Pierlé en dernier)

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publié par le 03/11/10