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publié par Mickaël Adamadorassy le 06/01/05
aether
- se perdre : contre
se perdre : contre

Se perdre : contre d’aether est la deuxième sortie du label parisien Ethylen Records faisant suite à l’excellent album d’hopper. Difficile de s’étendre plus sur la biographie du groupe étant donné qu’elle n’existe pas : aether cultive le mystère, se veut atypique et convoque les paradoxes pour se décrire, une façon de ne pas se livrer autrement que par la musique.

Ford Boyard ?

n’allez pas imaginer pour autant trouver les clés facilement dans la musique d’aether, la première écoute ne se satisfait pas d’une oreille distraite, qui ne capterait que les structures extrêmement progressives des morceaux, qui ne verrait que l’approche minimalisme de l’accompagnement, tout en nappes et accords plaqués ou motifs répétés sans cesse, qui trouverait la voix masculine et son manque d’articulation assez agaçant à la longue.

Le père fouras

Pourtant vous aurez envie d’une deuxième écoute, ne serait-ce que pour lidwine, la voix féminine d’aether, la première clé de se perdre/contre, une voix très pure, sereine, avec beaucoup de personnalité dans le placement mélodique et rythmique qui fait que chaque mot se détache clairement et vient se nicher dans votre oreille avant de se trouver un bail longue durée dans une case de votre mémoire.

Passe-partout

Et puis avec quelques écoutes de plus, on finit par trouver d’autres clés, on se rend compte que ces structures à la progression si lente trouvent leur contrepoint dans des passages free qui prennent d’autant plus de saveur, que le minimalisme, la répétitivité de l’accompagnement n’est qu’apparente, se perdre/compte fourmille d’arrangements , de sons empruntés à l’electronica, qui s’ils ne sont pas particulièrement originaux sont par contre distillés avec une parcimonie plutôt bienvenus. Et puis finalement le peu de mots qu’on réussit à comprendre chez le chanteur finit par nous trotter dans la tête, on se demande bien que ce que peuvent être les jours blancs et tiens, sans prendre garde, on se prend à trouver sa voix originale et assez attachante.

Les tigres

On regrettera quand même un peu que cette voix ne vienne pas mieux se placer dans le mix : entendre des paroles incompréhensibles sur un fond sonore dissonant c’est assez dur à digérer au début et même après on fait un peu la grimace. C’est dommage parce que ça fait tomber à plat le partie de chant de silence par exemple, qui sonne du coup comme une mauvaise imitation de rap La section rythmique aurait aussi mérité un meilleure traitement : on voit très nettement ce que les morceaux gagnent quand il y a une vraie ligne de basse et il n’y en a pas tant que ça. la batterie/boite à rythme quand à elle manque globalement d’impact et sa rigidité gâche un peu le crescendo sur sept nuances de blanc par exemple.

La salle au trésor

Se perdre : contre est un disque ambitieux qui même s’il n’est pas totalement abouti à mon sens, montre quand même une originalité, une diversité appréciable. Il mélange avec une certaine réussite des éléments rock classiques, quelques incursions free jazz, de l’electronica et une folk destructurée. Le tout lié par deux voix attachantes, en particulier celle de lidwine. Les morceaux où elle figure sont d’ailleurs mes préférées de l’album, surtout Turn, qui pourrait bien être la composition idéale d’aether : superbe partie de chant de lidwine qui vient s’entrelacer avec l’autre voix, une section rythmique avec juste ce qu’il faut de puissance, tempérée par de l’électronique discrète et un final free très réussi. Que demander de plus ? Qu’ils nous en fassent plus des comme ça mais en attendant aether est un groupe/collectif/truc mystérieux(?) à suivre et se perdre/contre un album dont vous ne pourrez pas dire qu’il ressemble à autre chose.

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publié par le 06/01/05
Informations

Sortie : 2005
Label : Ethylen Records