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publié par tairanteuh le 24/07/03
adam green
- friends of mine
friends of mine

héraults

je n’avais été que peu sensible aux pitreries un temps amusantes puis rapidement lassantes des troubadours du « mouvement » antifolk. comprenez par antifolk, un collectif d’artistes proches, qui ont commencé et se sont rencontrés aux open mics de certains bars new yorkais. plus une troupe d’amis qu’autre chose, pas une véritable scène, l’antifolk ne veut pas dire grand chose, a juste accouché d’une dizaine d’albums enregistrés dans des conditions précaires, avec un son résolumment lofi. alors que le nme s’est interessé au « renouveau » du rock américain, de la scène indé underground fourmillante qui jusqu’alors ne l’interessait plus et a ainsi parlé des strokes, l’attention des journalistes musicaux britons s’est portée sur les moldy peaches, petits cousins bien moins chics et pop modernes que le groupe précité. les moldy peaches ont été très tôt repérés dans les colonnes du magazine, leur premier album est paru chez rough trade, fameux label londonien, et les moldy ont rapidement été décrits comme les héraults de la scène antifolk, bénéficiant d’une jolie couverture médiatique, certains morceaux comme "lucky number nine" ou "who’s got the crack" devenant même des petits hymnes underground. le groupe tourne alors, et révèle une formation détonante avec kimya dawson, adam green, têtes pensantes des moldy peaches mais aussi toby goodshank, guitariste, etc. leurs chansons pop trash lofi assez sympathiques s’appréciaient d’autant plus en concert, les disques des moldy peaches étant assez gras et vite épuisants, le premier album comme ce récent mp2k, unreleased, live and rare cuts.

embarassant

apparemment lassés eux aussi, kimya et adam ont très vite sorti leur premier album solo chacun dans son coin, partant sur des projets différents, éloignés, mettant fin aux moldy peaches de manière temporaire, même si aux dires de kimya dawson, il n’y a rien en projet dans un avenir proche, chacun étant « barré dans son truc ». l’album de kimya révélait une artiste moins folledingue que ce que l’on aurait plus pensé, des chansons plus sages, lentes, tristes, intimistes, parfois dérangeantes, à mille lieux de son apparence délurée délirante. le premier adam green, éponyme, puis reparu sous le titre garfield aux états unis, restait encore très lofi, un album gentillet sans grande conséquence. on abordait donc ce friends of mine avec le sentiment qu’on allait vite s’ennuyer, la lofi n’étant pas notre genre de prédilection. c’est souvent embarassant d’entendre ces artistes ruiner de bonnes idées de chansons en les enregistrant volontairement dans des conditions atroces. et ce deuxième album sur rough trade surprend donc d’autant plus.

teenager

adam green a enfin donné à ses morceaux une tournure audible, agréable, son écriture s’est affinée, il a apporté un soin minutieux à la forme de ses chansons, les enrobant d’idées brillantes. pas de grosse production, mais de magnifiques pop songs, avec de somptueux arrangements, enregistrées dans des conditions correctes et qui font de friends of mine, l’album pop le plus agréable depuis quelques mois. paru à la fin juin, friends of mine s’avère être le recueil idéal pour cet été chaud et que je vous souhaite passionné. cela pourrait en effet être l’instrument idéal pour provoquer l’amour, du moins est-ce l’état dans lequel on ressort à l’écoute de ces magiques 33 minutes. adam green se révèle vrai songwriter, avec des idées pop renversantes qui font de certains de ses morceaux de véritables petits hymnes à la coloration très pop ensoleillée 60’ qu’on aimerait se faire chanter pendant des nuits encore. disque du bien être en quelque sorte, friends of mine est frais et très entêtant, adam green s’y pose presque en crooner et porte sa voix de manière royale, charmant de par ses textes très amusants (ce qui était le point fort des moldy peaches et se retrouve par exemple ici sur le single en or "jessica", simple et efficace, où adam green s’en prend à jessica simpson, chanteuse blonde teenager britney like : "jessica, jessica simpson, you got it all wrong"). une heureuse surprise donc qui ravira vraisemblablement les oreilles coriaces qui s’étaient faites facilement au son des moldy peaches, mais aussi celles moins adeptes du son lofi qui succomberont instantanémment au charme pop de ce grand friends of mine.

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publié par le 24/07/03
Informations

Sortie : 2003
Label : rough trade

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