Son magnifique album Le Cri du Caire faisait partie de nos coups de cœur 2023 (il a d’ailleurs remporté la Victoire du Jazz du meilleur album de "musiques du monde"), c’est donc avec enthousiasme que nous nous sommes précipité à l’Alhambra de Genève pour découvrir le nouveau projet d’Abdullah Miniawy, programmé dans le cadre de la Fête de l’Olivier organisée chaque année par l’Institut des Cultures Arabes et Méditerranéennes (ICAM).
C’est en trio que l’on retrouve Abdullah pour cette nouvelle création, mais ni basse ni batterie à l’horizon, ce sont...deux trombonistes qui l’entourent : Robinson Khoury et Jules Boittin. Une configuration qui intrigue, mais dès les premières notes la magie opère et l’association des instruments avec la voix d’Abdullah devient une évidence.
Au incantations sous forme de chant soufi, maqam ou spoken word d’Abdullah répondent les harmonies et improvisations inspirées des trombones, dans une transe qui mêle avec bonheur mélodies orientales et jazz.
Une musique singulière, moderne, spirituelle, inventive et libre qui va droit au cœur et à l’âme. On se sent vibrer à l’unisson des envolées de ce trio et on voudrait que cela ne s’arrête jamais...
Comme ce soir-là Abdullah avait en outre invité son complice de longue date Erik Truffaz, on a pu planer au son inimitable de sa trompette, avec notamment un duo d’une rare beauté où voix et cuivre se sont révélés tout simplement ensorcelants.
Une expérience hors norme, que l’on recommande fortement et qui pourra notamment être renouvelée ce vendredi soir à Fosses et le 18 novembre à Saint-Denis, sans oublier la sortie du nouvel album d’Abdullah, Nigma Enigma, le 15 novembre chez Hundebiss Records !