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publié par Sfar le 02/12/07
AaRON - Olympia, Paris - 24/11/2007
Olympia, Paris

En direct live...

Sur Le cargo ! certains adorent tester tout et n’importe quoi (surtout des n’importe quoi les plus inutiles), d’autres sont dotés d’une paresse infinie à laquelle peut s’ajouter un esprit très casanier.

Cumulant toutes ces piètres qualités, la retransmission du concert de AaRON à l’Olympia en direct sur le site de concert d’un fournisseur de téléphonie (Live-concert) était forcément idéale pour moi.

Ah je les entends déjà les puristes de la chronique de concert, les Jean-Louis Murat en herbe s’offusquer. Les voyous voleurs du net seraient aussi de gros glandeurs qui ne prennent même plus la peine de se déplacer en salle pour suivre GRATOS un concert sur le net.

N’étant ni une fanatique du groupe, ni présente dans la capitale ce soir-là, je trouve qu’il s’agissait là d’une bien intéressante initiative. Elle permettait aux plus réticents et aux incapables d’être à l’Olympia géographiquement ou faute de moyens (les concerts sont de moins en moins accessibles financièrement il est toujours bon de le rappeler) de partager un moment particulier de la carrière des AaRON.

Et c’était aussi une expérience de concert qui paraissait très amusante. Connexion peu de temps avant l’arrivée des AaRON sur scène (car hélas la retransmission ne concernait pas la première partie assurée par Moriarty)- Entrée dans la salle virtuelle avec des petits bonhommes représentant chacune des personnes connectées - Découverte des différentes caméras qui pourront être choisies lors du concert et surtout... Surtout repérage de la fenêtre chat ! Car comme dans une vraie salle de concert on peut faire des rencontres et taper la causette avec les autres connectés. Ça parle AaRON forcément, mais aussi Zazie, Mylène Farmer, j’en profite pour faire un peu de propagande pour les magnifiques sessions acoustiques de Aaron sur notre Dailymotion-Cargo ! L’attente grandissant les amateurs du groupe discutent très sérieusement de préoccupations existentielles telles que : les Aaron sont-ils frères ? L’homosexualité au sein de Aaron est-elle possible ? Quand sera joué “U-turn” (Lili) ? Quelles mesures devrait prendre Nicolas Sarkozy pour augmenter le pouvoir d’achat des français ? ( heu non tout compte fait je ne suis plus sûre que ce sujet ait été évoqué là-bas)

Et ça commence ! Enfin ça commence sur place car sur le site live.sfr l’experience tourne à un sketch digne des inconnus. Certains ont les images figées, d’autres l’image mais sans le son, d’autres seulement le son mais plus d’image et enfin les moins chanceux dont moi n’ont plus rien du tout. Je vous laisse imaginer les messages de désarroi qui apparaissent sur le chat, les propos haineux, désespérés ... mais comme toujours avec les soucis techniques, on finit par les réparer et après avoir raté les trois premiers morceaux nous pouvons enfin suivre le reste du concert en intégralité !

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C’est pas donné à tout le monde...

Après avoir fait mumuse avec les différents angles de vue proposés par les 4 caméras qui filment le concert, ce qui saute immédiatement aux yeux ce sont les qualités visuelles du spectacle. Que ce soit lors des gros plans sur Simon , Olivier, leur violoncelliste Maeva ou pour des vues d’ensemble, les jeux de lumières sont superbes et accompagnent harmonieusement les chansons de AaRON. Les morceaux s’enchaînent dans une atmosphère vraiment magique, qui transperce même au travers d’une connexion internet, témoignages non stop sur le chat à l’appui. On ressent l’extrême plaisir du groupe et de Simon surtout à jouer ce soir là, à jouer à la maison comme il dira. Il irradie, est heureux et ne le cache pas. Il parle beaucoup entre les morceaux, fait de l’humour, sort quelques banalités très attendrissantes (notamment en préambule de “Strange fruit” ). Une évidence s’impose au fur et à mesure du concert , on ne regrette absolument pas de suivre tout cela en direct et on aimerait jalousement pouvoir goûter à l’ambiance sur place. Cette joie communicative des AaRON se transforme en allégresse, si bien qu’on voit Simon virevolter et sautiller dans tous les sens sur des morceaux qui à priori ne sont pas des plus remuants. Comme dira une net-spectatrice : « C’est pas donné à tout le monde de faire le con et de chanter bien en même temps ».

Les mélodies sont superbes et les interprétations de la violoncelliste Maeva et des trois autres musiciennes qui la rejoindront apportent une touche de finesse et de douceur rendant l’ensemble vraiment gracieux et ôtant tout risque de « gnangnantise » dans laquelle nous pourrions vite sombrer. Tout ne me plait pas chez AaROn mais il faut reconnaître qu’il existe des morceaux de qualité que leurs interprétations sur scène exaltent : “le tunnel”, “Mister K”, et surtout “Beautiful Scar” magnifié par le jeu de cordes de Maeva .

Les AaRON ne sont pas avares en reprises : ils en feront 4 ce soir là. (sans doute parce qu’avec un seul album ils n’ont pas de quoi tenir un concert uniquement avec leurs propres morceaux). Les choix sont audacieux allant de Billie Holliday à Leonard Cohen en passant pas Janis Joplin et Björk.

Reprendre “Bacherolette” quand on n’a pas la voix de Björk ce n’est pas forcément très évident, mais les orchestrations efficaces, les rythmiques intenses, les cordes de Maeva, les danses quasi-tribales de Simon , le jeu de piano parfaitement assuré par Olivier et l’atmosphère mystique font que cette reprise reste quand même une très belle réussite.

Deux rappels plus tard le concert s’achève sur un moment très intime : “Famous Blue Raincoat” de Leonard Cohen , dont l’interprétation émouvante et intense saura clore merveilleusement cette soirée. Une soirée qui fut particulière à la fois pour le public sur place mais aussi pour les très nombreux net-spectateurs qui, malgré la distance et la quasi-virtualité de l’instant, ont su être emportés dans l’ ambiance de folie douce-heureuse qui s’était emparée de l’Olympia ce samedi là.

Depuis 6 mois Olivier et Simon tournent à guichets fermés dans toute la France et malgré l’énorme succès, les louanges qu’ils ne cessent de recevoir, nous étions ce soir face à deux garçons d’une gentillesse et d’une simplicité qui, on l’espère, ne les quittera jamais.

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publié par le 02/12/07