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publié par octane le 24/10/01
A.I. - Steven Spielberg
Steven Spielberg

public trop large

spielberg est un monstre : à 55 ans il a produit 80 films, en a réalisé près de 45, écrit une quinzaine et ne boude pas son plaisir à passer devant la caméra, à la hitchcock (gremlins, blues brothers, etc).... ceci posé, le réalisateur, connu pour glisser un vélo et un parallèle avec la shoah dans chacune de ses oeuvres a surtout fait close encounters of the third kind, pour rendre service à truffaut, jaws, un peu comme besson a fait le grand bleu en pire, et finalement e.t. lui même film monstre, carton mondial délirant et emblématique. on retrouve avec ai la même démarche. ce film s’adresse à un public trop large, c’est-à-dire essentiellement aux enfants en bas âge (ça donnera une excuse à ceux qui en ont pour aller le voir...).

grosse machine

comme dans e.t, et surtout comme dans hook, on retrouve donc un conte de fée épicurien soft, du bonheur, de la famille unie, du bon sentiment, des méchants invisibles mais bien présents et de la barbarie humaine schématisée puis opérettisée : quelque part au xxième siècle, les jeux du cirques sont des stades en forme de camps d’extermination de "mecha" (androïdes) représentant "le non-réel" donc "la non-vie"... le premier rôle fera sûrement une carrière sauf si c’est réellement un robot qui à joué le rôle, la question est posée... bref on a bien ici la grosse machine qu’on attendait, mais, et c’est peut-être là le point essentiel, dans un dénuement inhabituel pour spielberg. ce qui nous fait inévitablement penser à stanley kubrick, crédité au générique pour le concept (tout le monde sait que ai est un projet que kubrick avait depuis longtemps dans ses cartons, mais qu’il attendait que la technique des effets spéciaux soit à la hauteur de ses exigences) et la production (enfin sa descendance).

vulgaire commande

une image très sobre, épurée, des couleurs presque filtrées façon traffic, la première heure et demie n’évoque pas du tout spielberg. puis, deuxième acte (david, tel pinocchio, part à la recherche de la vraie vie), des décors pompiers dépeignent un futur qui date déjà un peu. en prime on a le droit à la traditionnelle hollywoodienne en diable bande-son de l’alter ego john williams, qui ne s’est pas vraiment dépassé sur ce film... rien de très convaincant pour un film que l’on attendait avec curiosité sans pour autant en attendre grand-chose. a noter : une vision de l’extra-terrestre qui a peu, voire pas évoluée depuis rencontre du troisième type, qui date quand même de 77, et un clin d’œil sous-marin à disney, son principal rival dans la vraie vie, qui aura selon lui disparu sous les flots dans 2000 ans... a part cette information, rien de bouleversant... c’est dommage de traiter le testament spirituel d’un des maîtres du 7ème art comme une vulgaire commande. pour certains c’est le signe que spielberg est bel et bien surmené, pour d’autres c’est dans la logique des choses pour un spielberg qui n’a presque plus fait de notable depuis les années 80.

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publié par le 24/10/01