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publié par gab le 14/11/11
49 Swimming Pools
- The violent life and death of Tim Lester Zimbo
The violent life and death of Tim Lester Zimbo

On avait écrit un grand article sur 49 Swimming Pools expliquant en long en large et en travers comment on avait perdu de vue Emmanuel Tellier et Etienne Dutin depuis la fin des années ’90 (Melville et surtout Chelsea) faisant l’impasse sur leur production des années 2000, comment du coup on découvrait en même temps deux albums de 49 Swimming Pools et comment, pour résumer, on accrochait globalement plus au premier (Triumphs and disasters, rewards and fairytales, 2009) qu’au nouveau (The violent life and death of Tim Lester Zimbo, 2011). On avait même quasiment fini (quel gâchis) et puis voila qu’un beau jour, contre toute attente, on a bogué. On se demande si l’album n’est pas piégé d’ailleurs. Une seule chose est sure, la bombe à retardement s’appelle "A notebook at random" et elle est dévastatrice.

tonneau

En même temps ça nous apprendra à commencer à rédiger un article avant d’avoir laissé le disque faire son chemin complet dans nos circuits rouillés, mais pour notre défense c’est aussi la première fois qu’un morceau de ce tonneau là se révèle à ce point en deux temps (bombe à fragmentation ?) passant presque inaperçu aux premières écoutes et s’imposant fortement après une ou deux semaines. Il faut dire qu’au départ on est resté un peu bloqué sur les premiers morceaux et leur formule seventiesement sautillante. Le voile d’effets sur le chant n’y est surement pas étranger non plus, l’ensemble faisant fortement penser aux vieux David Bowie (les refrains de "Summer is coming" et "The crazy carousel" notamment). Il y a pire comme association mais il y a plus original aussi et du coup on est resté un peu sur le bord de la route. Or quand le stop ne marche pas, c’est bien connu, on se frustre, on s’irrite (le prélassement doucereux d’"Automatic love", les paroles de "Giants"), et on rentre encore moins dans les morceaux. Bref, c’était plutôt mal parti cette histoire. Il nous fallait décidément un gros déclic pour nous remettre sur les rails.

plateau

C’est alors que se produisit l’imprévisible/impensable retournement de situation. Et quoi de mieux pour ça qu’un "A notebook at random", un tube naturel, un play-it-again-morceau qui vous titille de partout, n’importe quand ? Car même pour les gens un peu longs à la détente comme nous, un single indiscutable possède tous les avantages. C’est accrocheur en soi et surtout ça vous incite à relancer le disque un certain nombre de fois, facilitant ainsi l’approche du reste de l’album. Et quand en plus il est amené sur un plateau par un "You’re too sentimental" qui possède lui aussi de très bons arguments, c’est encore meilleur. Mais à quoi reconnaît-on un attrape-cœur (quasi)instantané vous demandez-vous ? Rien de bien compliqué en réalité, quand dès le premier couplet une irrépressible envie de sauter partout et de chanter à tue-tête vous prend, vous n’êtes pas loin. Quand en plus il est emmené par des guitares acoustiques et un chant aussi soutenus que jouissifs, vous êtes très près. Et si jamais le groupe joint au disque un superbe clip du morceau pour accompagner le tout, vous ne répondez plus de rien.

luxe

Et parlant du disque physique, le moment semble idéal pour mentionner que cet album est en réalité un double-EP 7 titres avec deux disques donc, deux sous-titres, deux clips. On flirte visiblement avec l’album concept (surtout avec un titre comme The violent life and death of Tim Lester Zimbo). Visiblement seulement car si visuellement c’est le cas, auditivement la démarcation n’est pas flagrante. Musicalement on est bien sur le même album et on a d’ailleurs le même temps d’adaptation sur le second EP que sur le premier (la tuerie notebookienne en moins). Quant au concept autour de la personne de Tim Lester Zimbo, à part le très beau "Tim Lester Zimbo’s friends", ça ne saute pas franchement aux yeux. Reste une superbe pochette et un très bel objet, un vrai luxe en notre époque de musique dématérialisée. On ne va pas s’en plaindre, loin de là.

fixation

Pour revenir maintenant au contenu, une fois notre épiphanie passée, une fois la porte d’entrée grande ouverte, on s’engouffre avec grand plaisir dans l’album à commencer par les voisins directs d’"A notebook at random", "You’re too sentimental" dont on a déjà parlé et "Giants" avec lequel on s’est rabiboché (merci à cette intrigante rythmique au piano). Passé la surprise des débuts côté orchestration et choix musicaux, on goute pleinement la douce mélancolie qu’on adorait tant chez Chelsea, cette tendre tristesse qui suinte même sur les morceaux les plus enlevés comme "Hopie, looking at the waves" ou "24 frames / Lady Jane". On se surprend même à chanter en chœur sur le finalement très efficace "Automatic love", rien de tel qu’une petite mélancolie latente pour faire fondre nos petits cœurs de midinets. Au final seule la fin du second EP n’est pas parvenue à réchauffer complètement nos petits os frisquets mais pour sa défense, on l’a pas mal délaissée dans notre fixation sur la fin du premier EP.

rond

On avait donc écrit un grand article et puis finalement on est reparti pour un tour. Et pendant qu’on tournait gentiment en rond, nos collègues cargotiens en profitaient pour filmer une petite session acoustique avec 49 Swimming Pools, on n’a pas tous le même niveau d’efficacité, fort heureusement. Qu’on ne s’étonne donc pas si on ne retrouve la trace de nos anciens Chelsea que dans une petite dizaine d’années, n’allez pas en déduire qu’ils ont pris leur retraite mais plutôt qu’il serait grand temps qu’on prenne la notre. En attendant faites comme nous, remettez encore une fois "A notebook at random" pour la route, la solution idéale pour tous vos petits maux quotidiens, et tant pis pour les voisins.

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publié par le 14/11/11