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publié par Mickaël Adamadorassy le 29/05/05
3 extrêmes - Fruit Chan + Takeshi Miike + Park Chan Wook
Fruit Chan + Takeshi Miike + Park Chan Wook

3 extrêmes c’est en fait 3 films asiatiques par 3 réalisateurs plutôt sulfureux et déjà remarqué dans le cas de Park Chan-Wook dont le old boy est l’un des films les plus marquant de l’année passée. Takeshi Miike n’est pas en reste, chacune de ses oeuvres combine une esthétique soignée à un goût pour l’horreur et le gore mais aussi le surréalisme le plus déjanté. Il n’y a que Fruit Chan qui n’ait encore ravi d’effroi les amateurs de ce cinéma asiatique très particulier à l’honneur dans 3 extrèmes. Ca tombe bien c’est lui qui ouvre les hostilités.

Nouvelle Cuisine (Fruit Chan - Chine)

malgré une bonne réalisation et des personnages bien campés, dès la première seconde on sait que les raviolis de cette cuisine nouvelle sont fait à partir la chair humaine. et ça ne prend pas du tout alors que si on y pense ce qui se passe est vraiment effroyable. En fait, la seule chose qui pique l’imagination ce sont les bruitages, ces craquements à chaque bouchée, ce plof dans l’eau etc... Une entrée en matière raisonnable mais un peu trop convenue pour un extrême...

Coupez ! (Park Chan-Wook - Corée)

le carrelage blanc et noir de ce huit-clos, tout comme l’ambiance surréaliste et parfois loufoque évoque irrésistiblement Lynch. Pour la fille baillonée et ligottée, maintenue à son piano par un réseau de fils de fer partant de ces doigts qui se font couper d’ailleurs toutes les cinq minutes, on pense plutôt au manga hardcore, la beauté de l’image en plus. l’histoire est assez jouissive parce que le responsable de tout ça est sévèrement déjanté mais marrant dans sa débacle assumée et surtout on ne peut pas trouver acte plus gratuit et intrinsèquement stupide. seul reproche : on reste un peu sur sa fin quand même.

La boîte (takeshi Miike - Japon)

Je ne m’attendais pas à autant de subtilité et si peu de gore de la part du réalisateur d’Audition et de Gozu (et sa séquence anthologique avec le chien anti-yakuza). Cette fois-ci c’est le rideau rouge et la déconstruction du récit qui évoque Lynch mais la beauté un peu théatrale des images, l’atmosphère, les cassures des personnages rappelle aussi Dolls de Kitano. Mais le film n’a pas besoin de patronnages prestigieux, c’est juste de la paresse de ma part devant la tâche qui consisterait à expliquer toutes les thématiques, tous les maux qu’il y a dans la boîte.

3 extrêmes trouve ses forces dans la réalisation, l’interprétation et ses faiblesses plutôt du côté du scénario, du dépassement de l’exercice formel. Sans être entièrement concluant, ni vraiment dérangeant, chacune des oeuvres a un intérêt réel et l’ensemble mérite certainement le visionnage pour qui a le coeur un peu accroché.

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publié par le 29/05/05