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publié par octane, Renaud de Foville le 27/07/00
10 cents - il fait le café tous les matins

issu de silverlake en californie, 10 cent est constitué du guitariste et chanteur shawn calizo, de la bassiste tina link, du clavier phil hartman et du batteur blair. signé sur le prestigieux label des dust brothers (la bo de fight club, la production des eels) hi-ho, ils ont pu exploiter les capacités de leur studio pour réaliser un premier album funk/pop, buggin out. le résultat : ils l’appellent le hip-pop. on retrouve donc les géniaux dust brothers à la production, et ce coup d’essai transformé de mains de maîtres méritait explication. cette rencontre aux côtés de 99 octane, aurait logiquement du nous permettre de comprendre mieux le travail du groupe...

99octane/cargo : comment le groupe a-t-il débuté ?

shawn calizo : hm, comment on a commencé ? ca c’est une question ! tina link : allez quoi, sois pas timide, tu vas pas être silencieuse tout à coup. allez, parles, la timidité est interdite !

99octane/cargo : de quel instrument joues-tu dans le groupe ?

tina link : de la cafetière. shawn calizo : ouais, il fait le café tous les matins.

99/c : du bon café ?

tl : ouais, bof. ses cookies sont meilleurs. sean et moi on a été petits amis. je ne te l’avais pas dit, hein ? on va dévoiler de nouvelles infos maintenant. sc : oui, tina est une dominatrice. tl : même que je le battais ! sc : avant, j’étais un garçon-jouet et je traînais dans les bars gay en pantalon de cuir court. tl : et puis je l’ai trouvé ! enfin, bref... sc : et alors nous avons inventé un groove trop génial et ça a été la naissance de 10 cents. tl : j’ai laissé tombé le fouet pour la basse. sc : c’était le seul véritable groove vraiment original, on a commencé à jouer ensemble dans les bars de silverlake, tout près des clubs chauds de salsa comme los globos. ca se terminait en dance-party à chaque fois que l’on jouait.

tl : c’est vrai ! on a commencé à jouer ensemble, puis un a trouvé un batteur - plusieurs batteurs en fait - et ensuite on a commencé à faire la tournée des clubs. on a pris un clavier et puis voilà. ensuite, on a été signé par un label. sc : et avant même qu’on s’en rende compte, on est tous devenus de sérieux alcooliques avec des problèmes de drogue. alors c’est difficile d’écrire de nouveaux morceaux... mais on est en train de surmonter tout ça. tl : tu connais vh1 ? en fait, c’est le moment où dans l’histoire de 10 cents nous traversons tous de graves problèmes et ensuite nous les surmontons et nous faisons une tournée de "réunion" (réunification, come back). (ici, ils font référence à une émission de la chaîne musicale vh1, dont j’ai oublié le nom, mais qui retrace la carrière de groupes d’une façon très "people")... non, désolée... on va être plus sérieux maintenant. sc : ouais, on ferait un greatest hits avec des morceaux qui n’ont jamais été des hits ! tl : et là, tout le monde se demanderait : ten qui ? sc : quels greatest hits ? je savais pas qu’ils avaient fait un tube ! tl : wow, ils sont classe ! y’a une fille dans le groupe ? sc : bref, voilà notre histoire. tl : tu ne comprends pas un mot de ce qu’on raconte, pas vrai ? quand tu sais pas, tu n’as qu’à juste sourire.

99/c : quelqu’un a traduit les questions pour moi, alors...

sc : tu veux que je les lise pour toi ? ok. alors : l’atmosphère de l’album est très mellow et teintée d’humour... ah, tu trouves ? etait-ce la même qui régnait lors de l’enregistrement ? non ! tl : non, c’était très sérieux. sc : pas de drogue, pas d’alcool. on a enregistré tl : quoi ? c’est un soiffard ? (parlent-ils de toi air, en référence à ton marathon de st-malo ? - cf chronique) pas moi. pas de fun, pas de sourires. notre musique est très... ouais. c’était la question ? la réponse est non. au studio où on a enregistré, il y avait beaucoup de gens tout le temps, plein de jouets. on t’a déjà dit, c’était le studio des dust brothers. pendant que j’enregistrais , au milieu du morceau des gens entraient et sortaient sans arrêt. je trouve ça très agaçant parce que j’étais en plein enregistrement et tout à coup, quelqu’un de très connu traverse la pièce pendant que moi j’essaie d’être concentrée et cool. et paf, quelqu’un rentre et commence à parler, et c’est genre : hey !!! tu vois ce que je veux dire ? il y avait beaucoup de gens, qui jouaient avec des instruments, tout ça... sc : ouais, ça peut être super marrant des fois, il y a des moments c’est génial. beaucoup d’énergie, et l’énergie est parfaite c’est le bonheur, comme paris au mois d’août. tout le monde blague, tout le monde se marre et fait du bruit et fume plein d’herbe. genre dj swamp passait et se mettait aux platines et faisait délirer tout le monde.

99/c : dj swamp ? le mec qui a joué avec bip ?

sc : ouais, mais on en parlera pas. bref, il se mettait aux platines et dégageait une énorme énergie, et c’était génial la meilleure vibe que tu puisses trouver à pcb lodge. alors, oui, des fois ça peut être marrant, c’est pas toujours sérieux. enregistrer c’est sérieux mais ça n’est pas que ça. tl : c’est vrai ! (en français - rires) sc : t’as pas une épingle ? une épingle à nourrice ? tl : ah, une épingle ? il veut une épingle pour faire des trous. si. sc : t’arrives à lire ?

99/c : est-ce que vous ressentez une appartenance à la scène de l.a. ?

tl : oh... laquelle ? non, je ne pense pas, plus maintenant. a une époque - on vient de silverlake, et les gens là-bas étaient très soudés de peut-être 1995 à 1997. il y avait un club qui s’appelle spaceland et plein de groupes viennent de là - bip vient de là - les dust brothers habitent silverlake, et à cette période c’était un quartier in. je suis sûre que vous avez un équivalent à paris où passe tout ce qui est nouveau et intéressant. non ? sean compare ça à l’east village de new york. bref, à cette époque, on faisait partie d’une "scène". mais maintenant, je ne sais pas vraiment ce qui s’y passe. du rock...

sc : oui, tu as raison. tl : ca ne nous intéresse pas de jouer à los angeles. on y a joué pendant des années et ça n’a plus vraiment d’intérêt pour nous. on préfère venir ici, c’est en europe que les choses se passent mec ! sc : on a joué partout sur la côte ouest, sur les campus d’universités des seattle, san francisco, los angeles, san diego, à u.s.e., à u.c.l.a., toutes les universités les plus importantes, et c’était fun, en tout cas un bon moyen de se faire connaître. tl : tu connais imperial teen ? non ? et faith no more ? ok, et bien le clavier de faith no more a maintenant un nouveau groupe qui s’appelle imperial teen et on a fait leur première partie sur une tournée. c’était super, vraiment marrant. ils jouent dans de grandes salles devant un énorme public et nos musiques ont une vibe similaire. ils sont plus rock mais ils sont fun, positifs, joyeux et mignons donc nos deux groupes allaient bien ensemble. c’était super. en fait c’est le seul groupe avec qui le notre va.

99/c : et bip, ils vous a demandé de faire sa première partie ?

sc : non, bip ne nous demanderait pas ça.

99/c : vous le connaissez personnellement ?

sc : oui, on le connaît mais il préfère prendre des groupe comme sukia (petite formation vitaminée de los angeles). il aime aider - ce qui est super, j’apprécie beaucoup ça chez lui - des groupes différents de ce qu’il fait. on est trop prttt... ouais.

99/c : etes-vous d’accord si je vous dis que vous êtes influencés par les 70s ?

tl : j’adore la musique des 70s ! c’est intéressant que tu dises ça, on ne me l’avait jamais dit avant. qu’est-ce que tu en penses ?

99/c : je trouve surtout votre rythmique, la basse...

tl : oh oui, c’est clair ! j’adore la soul motown. james jamerson, tu connais ? c’est le bassiste de toute la soul motown. ce mec, c’est le meilleur ! les albums disco aussi, j’adore ça. sc : les 70s ? non, pas vraiment, je ne suis pas fan de ce genre de musique.

99/c : t’écoutes quoi, toi ?

sc : j’écoute les carpenters... tl : les carpenters, cétait dans les 70s !!! sc : ... et ice cube, et too-$hort, christina aguielera (pas sûr de l’orthographe), britney spears, n’sync seulement en a-capella- et aussi les backstreet boys a- capella et des fois leurs morceaux orchestrés aussi. tl : j’ai whitney houston a-capella si tu veux ! j’aime pas, mais j’ai ! sc : oh oui ! tu l’as avec toi ? ecoutons-le ! tl : non, pas avec moi, je ne me trimballe pas avec ça sur moi toute la journée, mais je l’ai en vinyl ! sc : j’écoute aussi bbmak (ndlr : énième sensation teen-pop sans intérêt), tu connais ? peut-être ça n’est pas encore arrivé jusqu’à paris. quand ils viendront à paris, dis-leur que j’étais le premier à en parler ici. personne chez virgin ne les connaît. en tout cas, c’est le genre de trucs que j’écoute.

99/c : as-tu été influencé par un mc en particulier ?

tl : mc squarehouse et à part lui mc (? ??), big e, 2-short, e-40, youngbloods, dj grayboy. sc : moi j’aime le mec de cypress hill, celui qui a une voix de canard. il s’appelle b-real. tl : 3-6 mafia, des trucs gangsta comme le rap dirty south, tout ça... west coast tray, snow, mary j. blige, lauryn hill. j’ai presque cité tout le monde. tu sais, j’étais dans un clip de mary j, au début, le clip de "going down". sc : oh, j’adore cette chanson ! tl : et là, il la chante sc : tu vois, ce morceau-là ? j’étais juste à côté de mary j. dans le clip. (là il mime ce qu’il faisait dans le clip mais comme je n’ai que le son... puis quelqu’un entre à qui ils proposent des cookies et des sodas tièdes et ce quelqu’un dit que l’interview est finie.)

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publié par le 27/07/00