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publié par Renaud de Foville le 09/09/03
yann tiersen
- good bye lenin
good bye lenin

détails

avec tiersen on avance en terrain connu. sa musique évolue doucement. non pas au rythme des sorties de disques, encore moins au rythme qu’aimerait sûrement trouver chez lui sa maison de disques, aussi heureuse que chanceuse d’avoir ce nouveau millionnaire en son sein. non, tiersen vit et travaille à un autre rythme. d’ailleurs cela n’a que peu d’importance. car avec yann tiersen on est en territoire connu, conquis ou pas cela dépend de vous, mais connu cela vous pouvez en être sûr. pour être honnête il faut quand même dire que ce territoire - je parle ici surtout des musiques instrumentales de tiersen plus que de ses collaborations avec des chanteurs ou des chanteuses - a déjà été largement visité et défriché par michael nyman. a un tel point que parfois la comparaison, après l’écoute, par exemple, du très bon best of de nyman sortit l’année dernière et ce good bye lenin dont il est question, est un peu gênante. pour résumer sans rentrer dans les détails il n’est pas trop dire que tiersen pourrait être le nyman français. bien sûr je vous parle spécifiquement des bandes originales de film. ce qui est amusant c’est que pour tiersen la musique de film n’est, non seulement, pas son activité principale mais en plus il en a une approche très particulière. ne regardant jamais le film, composant sa musique en ayant juste lu le scénario, le breton ne colle pas aux images ou à l’action des séquences qui défilent à l’écran. disons plutôt qu’il s’imprègne d’une idée générale qu’il se fait à la lecture du scénario et, qu’ensuite, il ne retravaille ses compositions qu’au mixage pour caler ses morceaux à la durée des scènes. en gros on vient chercher tiersen pour sa musique, pour ce qu’il est et ce qu’il compose et non pas pour s’adapter à l’univers d’un réalisateur et de son film.

entrechoqués

vous comprenez pourquoi ici même nous avons, si longtemps, voulu réunir pour notre cargo tiersen et jeunet - qui étaient tous les deux d’accord, pour essayer de comprendre pourquoi deux univers qui s’ignoraient et qui ne se sont même pas adaptés l’un à l’autre se sont entrechoqués dans une osmose parfaite et rare. mais ce n’est pas le sujet... avec tiersen nous sommes peut-être en terrain connu, mais l’émotion est toujours là. ce n’est même pas la peine de chercher à savoir comment il fait, si tout cela est sincère ou non, à essayer de critiquer le fait que cela ne se renouvelle pas énormément... cela n’a vraiment que peu d’importance. quand le disque est sur la platine, il n’y a plus que de l’émotion pure, des petits frissons qui vous parcourent, un peu de tristesse, de la nostalgie, mais aussi un sentiment de quiétude, quelque chose de rassurant...

fixé

la musique de tiersen respire la sérénité. comme il s’agit ici d’une vraie musique de film, peut être sa première d’ailleurs - celle d’amélie poulain était quand même composée en partie de vieux morceaux réorchestrés - vous avez plusieurs morceaux, des thèmes, qui reviennent à plusieurs reprises sur l’album. ils sont un peu la charpente du film. dans n’importe quel album de rock on se sentirait volé d’entendre le même morceau, même avec des remixes différents, ici les conventions sont autres. "summer 78" et "childhood" reviennent et reviennent sans cesse, ils habitent l’album, ils en sont le cœur, les poumons... ils vous font vivre, ils vous font rêver, respirer un air nouveau, ouvre de nouveaux horizons, la voix de claire pichet, la sublime voix de claire pichet, pure et magique, vous ensorcelle et vous laisse planer encore très haut sur le dernier morceau de l’album, une nouvelle variation de "summer 78". quand le silence est revenu, à la fin de l’album, il faut profiter de ces quelques secondes magiques, celles ou le temps s’est fixé, le piano de tiersen, la voix de claire pichet ne vous ont pas totalement quitté, ils planent dans les airs, flottent dans votre esprit. encore une fois tiersen se surpasse, plus rigoureux que pour amélie poulain, plus exigeant encore, il réussit sans conteste le pari de composer une vraie musique de film et en même temps un album émouvant. de très beaux voyages nous attendent...

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publié par le 09/09/03