accueil > articles > albums > velma

publié par Renaud de Foville le 06/01/01
velma
- cyclique
cyclique

pirouettes

soyons honnête ! quand vous recevez, un peu par hasard, le second cd d’un groupe inconnu de lausanne dans votre boite aux lettres, il peut paraître légitime de se demander si il n’y a pas une erreur quelque part... au mois d’août la poste n’est pas toujours des plus performantes... mais très vite la curiosité prend le dessus et on se dit que l’on va consciencieusement et surtout rapidement chroniquer ce cyclique. erreur... une bonne dizaine d’écoute plus tard on reste toujours sous le charme de la production et du fourmillement d’idées de ce groupe... c’est hallucinant, ils osent tout, se permettent toutes les pirouettes, toutes les reprises ou hommages, les mixes et les mélanges de genre, toutes les références possibles - électronique, rock, expérimental, hip hop, trip hop, classique - et le « pire » c’est que cela marche. mais tout cela ne facilite pas la tâche quand il s’agit de chroniquer cyclique. musique éminemment visuel, on comprend vite pourquoi la réputation de ce groupe - qui tourne quand même aux etats-unis ou au japon - se fait aussi - ou surtout sur scène.

musique de spleen

accompagné de projections de boucles et de films super 8, on a très vite envie, avant même la fin de l’album, de voir cyclique en live. en attendant vous pouvez facilement monter le son, fermer les yeux et vous faire vous même vos propres films... chaque son, chaque morceau nous emmènent dans un univers nouveau ou tout reste à créer, tout est à construire... la musique de velma paraît sans limite, riche et puissante, douce et hypnotique, violente et envoûtante... musique de spleen ou de grands espaces, envie de confinement ou ouverture vers le monde, musique d’envol ou de descente aux enfers... cyclique vous apporte tout sans jamais perdre une véritable identité, sans perdre son âme - mais je ne garantis rien pour la vôtre ! - vous pourrez passer dans le même morceau d’un capharnaüm hypnotisant et infernal à des mélanges de sons étranges pas loin de la musique contemporaine de xenakis - "ping pong".

cadre étroit

il faut oser insérer en boucle des sifflements ultra aiguës - "circumflex" -, à la limite du supportable, ou bien couper une douce mélodie classique au piano par une hurlement qui vous glace de terreur - la fin de "vitamine". comme il n’était pas non plus évident de mélanger un sample de mozart à la musique électronique sans être à mourir de rire ou de honte. mais grâce à une production incroyablement soignée et intelligente, tout ce qui pourrait être ridicule ou prétentieux chez beaucoup nous emporte ici loin de toutes réalités, dans un univers d’images et de flash, l’univers musicalement visuel des velma... si l’on faisait la fine bouche on dirait bien que le début de "masquerade" n’est pas des plus réussis, mais tout cela est vite oublié, vite emporté par une douce batterie jazzy. on pense souvent, et entre autres, au velvet, à sonic youth, à tortoise, à massive attack ou à bastärd, mais ce n’est que pour se rassurer et trouver quelques références qui nous permettent de faire rentrer la musique de velma dans un cadre bien trop étroit pour eux...

Partager :

publié par le 06/01/01
Informations

Sortie : 2001
Label : noise product records/tripsichord