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publié par Mickaël Adamadorassy le 18/05/22
Travis - Le Trianon, Paris - 08/05/2022

On est devenus fans de Travis, le groupe, avec l’album The Man Who mais c’est de les voir sur scène, tournée après tournée, leur énergie et la bonne humeur qui en ressort, qui fait qu’on leur reste fidèle. Peu importe si le disque du moment ne nous plait pas tant que ça sur le coup, on sait qu’en live ce sera bien alors la question d’être au Trianon ou pas ne se posait même pas. Et apparemment on est pas les seuls : les balcons de la salle affichent complet tandis que la fosse sans être archi-comble est bien remplie, de fans quarantenaires ou plus, parfois avec leurs (grands) enfants, arrivés facilement trois heures avant le début des concerts... bref ça n’a pas trop changé, à part qu’on est tous plus vieux, y compris le groupe et ses albums qui nous fait ce truc désormais classique de rejouer un disque en entier pour ses 20 ans, on n’a pas eu la chance de les voir faire The Man Who comme cela, cette fois-ci ce sera le suivant The Invisible Band sorti en 2001.

La première partie est intéressante et surprenante : la "brutale pop" de SUN, qui est exactement ce qui est annoncé : des parties très mélodiques portées par une jolie voix féminine entrecoupée de passages "trash" avec la batterie qui abuse de la double pédale et la jolie voix féminine qui devient un hurlement typique du death ou du black metal. On aurait pu croire qu’il y a avait de quoi "choquer" un public a priori très pop... et en fait pas du tout... Il y a une ambiance plutôt bon enfant et des applaudissements plutôt fournis pendant la grosse demi-heure que dure le set de SUN.

Après un changement de plateau qui laisse largement le temps à la salle de se remplir encore un peu plus, voilà nos quatre écossais* qui débarquent sur scène : Dougie toujours aussi souriant et classe avec sa veste en cuir et sa Jazz Bass à la peinture écaillée, Andy en costume "casual" et Fran en salopette et chapeau. Il a coupé cheveux et barbe et ressemble donc un peu plus au Fran des années 2000 même si la cinquantaine approchante se voit un peu. Mais heureusement l’énergie est toujours là et tout le groupe se remue toujours autant sur scène, pas du tout coincés devant leurs micros, dès que possible, ils se balladent, vont voir le batteur Neil, se font de grands sourires.

C’est l’un des tous premiers concerts du groupe sur la tournée, après un long break imposé par la pandémie mais aussi par le fait que Fran vit désormais aux USA, Travis n’est plus un groupe de potes qui répètent tous les week-ends mais une machine qu’il faut remettre en route régulièrement, mais c’est une machine bien huilée et la mise en place est sans défaut, l’interprétation aussi sensible dans le chant et énergique dans les guitares que par le passé, que ce soit sur les morceaux de The Invisible Band ou sur les autres titres qu’ils joueront ensuite, un mix de leurs hits et des morceaux de l’album 10 songs qu’ils n’avaient pas eu l’occasion encore de jouer sur scène. Par rapport aux tournées précédentes, on a même l’impression que Fran qui par le passé pouvait galérer sur les parties les plus hautes, semble très à l’aise vocalement sur les notes aigues.

The Invisible Band dans l’ordre constitue donc le "plat de résistance" du concert, "Sing" jouée avec son fameux banjo, tube peut être le plus connu du groupe en France et bonne façon pour s’échauffer à chanter tous ensemble mais c’est plutôt "Side" et "Pipe Dreams" qu’on attend, pour nous les deux meilleures du disque et on est pas déçus : c’est aussi bien que dans les prestations de 2001 et les chansons en elle-même font toujours mouche. C’est un sans-faute jusqu’à "Safe", la piste 7 de l’album et puis on arrive à "Follow The Light" et là on se rappelle vite pourquoi The Invisible Band est un bon disque mais sans plus pour nous : les très bonnes chansons sont "compensées" par un ventre mou dont ressortent deux chansons tristes mais très belles : "Last Train" et "The Humpty Dumpty Love Song" , les autres nous feront un peu redescendre de notre nuage même si on sent que le groupe y met du cœur. On comprend que dans ce type de concert l’idée soit d’être plutôt fidèle au répertoire mais on aurait aimer une prise de risque, un dynamitage d’Afterglow pour transfigurer cette pop poussive en rock corrosif comme ils ont pu faire en live avec "The Fear" sur les vieilles tournées.

Mais heureusement la fin des titres de The Invisible Band est loin d’être la fin du concert : on aura droit à tous les tubes, les "Writing to Reach You", "As You Are", "Driftwood", "Closer" , "Moving" (une des récentes qu’on aime beaucoup) chantée par Dougie et en final magique "Turn" et "Why doest it always rain ont me ?". Impossible de ne pas ressortir heureux du concert après ça mais on se dit que cette idée de jouer un album entier n’est pas vraiment un truc qui marche pour Travis, quand cet album n’est pas The Man Who.

P.-S.

* écossais : impossible de trouver où habitent actuellement tous les membres de Travis mais Fran est basé officiellement à Los Angeles, Dougie a passé quelques années aux USA aussi

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