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publié par gab le 07/05/15
This is the kit
- Bashed out
Bashed out

Dans la famille This is the kit, je demande … This is the kit ! Eh oui, on a tellement pris l’habitude de parler des pièces rapportées, des planètes du système, qu’on en oublie parfois jusqu’à son centre et âme. Ce n’est pas qu’on n’aime pas évoquer les ami(e)s, les Rachael Dadd, les Rozi Plain et les autres, mais on ne peut que constater (en général lorsqu’on reçoit un nouveau This is the kit) que rien ne vaut la vraie Kate. C’est donc avec une joie non dissimulée que nous allons aujourd’hui parler soleil, s’orienter axe de rotation et papoter noyau. Joie dans les chaumières, This is the kit vient de sortir son troisième album Bashed out.

charme

Et on est les premiers surpris de ne pas se lasser de la formule classique du projet de Kate Stables. Un troisième album dans la même veine que les précédents, avec une écriture reconnaissable entre mille, un son aussi (bien qu’il s’étoffe un peu, moins DIY et plus léché cette fois) et toujours cette douceur incroyable qui pénètre sans résistance la plus blindée des carapaces. C’est la force de ces chansons, aussi intemporelles et hors-mode que le soleil lui-même, elles éclairent notre route d’une lumière chaude et apaisante, s’imposent avec un naturel confondant. A l’image du premier titre, "Misunderstanding", véritable bouée de sauvetage dans les moments creux et paradoxalement étoile du berger sereine dans les moments forts. Les choses sont ainsi (étrangement) faites que lorsqu’on s’élance gaiement vers le soleil, on finit la tête dans les étoiles (mais qu’est le soleil sinon une étoile de plus grande proximité ?) et cet album, à l’impression générale lumineuse, s’avère à la découverte détaillée plutôt nocturne, étoilé. Maintenant entendons-nous bien, il ne s’agit pas ici de la nuit sombre de nos hivers pluvieux (et encore moins celle des hivers britons), non, non, une nuit d’été bien claire, en t-shirt allongé dans l’herbe à contempler l’univers sinon rien. Et on s’endort avec This is the kit qui nous charme l’oreille.

M

Damned, cette chronique commençait pourtant si bien. On arrivait sans flancher au moment qu’aurait choisi tout chroniqueur un tant soit peu cultivé pour associer chaque morceau du disque avec une étoile, planète ou constellation en fonction de ses vertus intrinsèques. Malheureusement votre serviteur du jour n’a ni regardé assez assidûment les Chevaliers du Zodiaque, ni pris suffisamment de notes lors de sa seule (mémorable) nuit d’observation/photographie il y a plus de 20 ans pour être à la hauteur de la tâche (en même temps il me semble me rappeler que les regroupements d’étoiles sont étiquetées uniquement d’une lettre M et d’un nombre, on fait plus poétique). C’est ballot. Il n’y a guère qu’en allant piquer des infos dans le livre sur l’espace de mon fils de 7 ans que je pourrais éventuellement m’en sortir et encore il faudrait se contenter des planètes du système solaire, ce qui devrait être un peu juste en quantité, d’autant que je fus (si, si) scandalisé d’apprendre qu’on avait perdu une planète depuis notre lointaine enfance, Pluton s’étant fait recaler au contrôle anti-dopage et retirer sa médaille. C’est dur mais que voulez-vous …

biblique

Et me voilà embarqué dans un rêve étrange dans lequel j’ai laissé dériver ma chronique de façon incontrôlable, au point d’avoir moi-même saboté mon propre article. C’est fou ce que notre cerveau peut nous fait croire. C’est d’ailleurs ce que je me dis régulièrement au moment d’endormir fiston qui voit des terroristes dans le noir. Bref. Pas de méchants ni de terroristes chez This is the kit bien sûr mais tout n’est pas rose non plus dans ces ballades consolatoires (d’ailleurs nous puisons allégrement dans le répertoire du groupe pour chandormir le dit fiston, la boucle est bouclée, ça marche très bien). "Bashed out" est un exemple du genre, racontant comment le monde extérieur nous rentre dedans tout en apaisant ces mêmes tensions journalières d’une guitare et d’un chant caressants. Du grand art. C’est sans doute la principale chose à retenir au final, cette musique panse les plaies, petites ou grosses, internes ou externes (oui, enfin surtout internes), un véritable baume pour le cœur et les articulations. Et comme ça sent clairement la fin, je me permettrai de clore cette chronique quelque peu chaotique par le « Blessed are those who see and are silent » de "Bashed out" que je reprendrai à mon compte en un « Blessed are those who hear and are silent ». C’est bien, c’est biblique, c’est frais, ça ferait surtout des vacances pour tout le monde.

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publié par le 07/05/15