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publié par gab le 25/11/07
the sleeping years - 1 bis, Ivry sur seine - 03/11/2007
1 bis, Ivry sur seine

Il est des week-ends particuliers, des jours cotonneux où vous ne savez plus trop si le mal qui vous ronge est ce début de grippe qui alourdit les membres et fait tourner la tête ou si c’est le fait de passer quelques heures en compagnie de Dale Grundle, ancien chanteur-guitariste des Catchers, à l’occasion du passage parisien de The Sleeping Years. Un état second donc qui commence en beauté au septième étage d’un immeuble parisien (merci Damien) à discuter tranquillement avec Dale et Michelle, violoncelliste américaine l’ayant récemment rejoint au sein du groupe dans lequel il officiait seul jusqu’à présent. L’idée de base étant de filmer une session cargo en toute intimité (visible sur le cargo-dailymotion), nos deux protagonistes acceptent de braver le froid et le vent pour nous jouer trois morceaux sur le balcon avec petites lumières d’ambiance et le sacré-cœur illuminé en tableau de fond. Premier moment hors du temps d’un week-end particulièrement riche en émotion. Et c’est d’ailleurs à contrecœur qu’on les quitte au bout de deux heures des plus détendues et agréables pour aller se réfugier bien au chaud dans une fièvre aussi tenace que d’origine inconnue.

grimpantes

On se soigne comme on peut, certes, mais c’est toujours plutôt faiblard et guère vésillant qu’on se rend au 1 bis à Ivry sur seine le lendemain soir pour le concert de The Sleeping Years et de Kwoon. On n’aurait manqué ça pour rien au monde ceci dit, pour The Sleeping Years bien sur mais aussi pour ce qu’on nous promettait du lieu en lui-même. Et en effet, l’endroit à lui seul vaut largement le détour. Situé au croisement de deux rues des plus communes à Ivry, rien ne laisse présager de ce qu’on peut découvrir en passant la petite porte discrète donnant sur une vaste cour intérieure. Une cour plutôt défoncée d’ailleurs, entourée qui plus est de bâtiments plus délabrés les uns que les autres. Et là, sur la gauche, une grange remise en état à la convivialité assurée par une terrasse couverte, ornée de plantes grimpantes, de bougies et lumières en tout genre, agrémentée en outre d’un assortiment de canapés, bancs, vélos d’enfants et même d’une expo photo. La salle en elle-même, bien que petite, est tout aussi accueillante avec ses rideaux, ses tableaux saisissants et sa luminosité rouge. Un lieu, deuxième moment hors du temps, s’accordant à merveille avec la musique de The Sleeping Years.

clairement

Dale et Michelle sont d’ailleurs là, avant le concert (tout comme après) à parler avec le public relativement nombreux à avoir fait le déplacement, avant de prendre place devant nous pour un set savoureux. Que ce soit sur des versions enlevées et frappantes du pied de "You and me against the world" ou de "Clocks and clones", ou encore sur les morceaux plus intimistes et calmes auxquels le violoncelle apporte une vraie présence, un grand plus, on est conquis, touchés au cœur par la voix incroyable de Dale et son délicat jeu de guitare. Car ce qui frappe le plus c’est cette émotion qui se dégage des morceaux et de sa voix. On n’est d’ailleurs pas loin de défaillir alors que s’achève un "Setting fire to sleepy towns" à tomber (clairement un des plus beaux morceaux de The Sleeping Years) et qu’ils entament le magnifique "Summer’s nearly over" (clairement un des plus beaux morceaux des Catchers), Michelle au violoncelle palliant sans souci l’absence des deuxièmes voix originales. On planera ensuite en roue libre jusqu’à la fin du set et le rappel en solitaire de Dale.

nuage

Beaucoup d’émotion donc et une expérience des plus troublantes. Sur un nuage et parfois dans le brouillard, on aura eu la joie de rencontrer Dale et Michelle, très abordables et d’une gentillesse extrême, ainsi que des gens passionnés qui se bougent pour créer un lieu ouvert et ayant du sens (social et local) ... un bien beau nuage du haut duquel on a bien du mal à redescendre depuis.

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publié par le 25/11/07
Derniers commentaires
Sfar - le 14/11/07 à 11:44
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j’aime beaucoup ce genre de témoignage de concerts où se mèlent une analyse fine (héhé) de la situation et où on partage aussi la force des émotions ressenties..
Seuls les grands artistes sont capables de transmettre de telles choses
Quand on lit cela on a envie de les voir ces Sleeping Years
merci Gab