roche
petite déception avec le deuxième album des kills. le duo a décidé de se défaire du son poisseux qui habillait si joliement ses compositions binaires. bien moins efficace que son prédécesseur, mieux vaut substituer à no wow, dark snack de the moaners. dans la même catégorie, le blues électrique crade et simple, ce premier album fait mouche. melissa swingle (chant, guitare) et laura king (batterie) proposent ainsi douze morceaux entraînants, plus ou moins taillés dans la même roche sans que cela ne lasse trop. un album fait pour s’amuser (écouter leur relecture de “house of the rising sun” des animals - “les portes du pénitencier” en français dans le texte - pour s’en convaincre) et nous avec par la même occasion.
relecture
pari réussi, dark snack fait penser à une version sobre (quoique...), décontractée et sexy des breeders : le même punch mélodique et cette espèce de veine romantico-désabusée. bien sûr, le côté simpliste (les paroles pas très fouillées notamment) remet en cause la durée de vie d’une telle escapade, mais les morceaux ont le mérite de ne pas déplaire d’entrée de jeu. et dans la balance finale, on trouve plus d’avantages à the moaners. leur capacité à s’extirper de l’impasse binaire qui guette fatalement la formule duo par le recours à des éléments décalés (harmonica, soli dissonants, chant désinvolte) est d’ailleurs l’élément clé de la réussite de ce premier album. dark snack est une jouissive relecture rock et lofi d’un blues d’antan dont la seule présence d’“heart attack”, tube que n’a su pondre the kills cette année, impose l’écoute.