Ce soir glacial de janvier au Point Ephémère rimait avec la new wave entêtante du quintet Metro Verlaine et son esthétique 80’s bien trempée. Mais c’est avec une énergie post punk a se tanner le cuir que le groupe originaire d’Evreux a conquis le public de la salle parisienne
Les arrangements énergiques du groupe, portés par la voix de la chanteuse Raphaëlle s’affichent clairement comme nourris par la culture rock indé d’outre-Manche, de Joy Division à The Cure, groupe fétiche du guitariste Alex. Amoureux des lettres, Metro Verlaine assume ses textes mélancoliques en français, d’inspiration littéraire. La poésie de Verlaine bien sûr mais aussi des auteurs de la Beat Generation comme Burroughs. Si Metro Verlaine chante en français et en tire une partie essentielle son identité , ils refusent résolument l’étiquette "rock français" et préfèrent chercher l’inspiration chez leurs idoles britanniques ou américaines (Patti Smith, Television avec l’ "autre" Verlaine, Tom, et Richard Hell qui donne son nom à l’une de leurs chansons)
Le titre "Manchester" fait planer dans la salle le fantôme de Ian Curtis comme une évidence pour le public qui se regarde, complice, et dans la voix de la chanteuse qui reprend "Love will tear us appart" avant de descendre dans la fosse s’imprégner de la notoriété du groupe à Paris.Qui lui réserve un accueil plus que chaleureux. Pas de doutes, le public qui se presse autour d’elle aime la chanteuse . Et c’est tout le poids de ce crush qui s’abat sur elle avec "Crash", qui rappelle l’univers gris des usines et des briques de la ville natale de Joy division.
A plusieurs reprises, Axel, amoureux transi de sa guitare, impressionne avec ses riffs incisifs, joués en osmose avec le bassiste et le batteur, ce dernier qui n’arrête pas de battre la mesure dans une tendance obsessionnelle si proche des années 80.
Metro Verlaine, une belle découverte qui impose une élégance énergique dans le paysage rock français. Cut-Up leur album est à retrouver chez tous les bons disquaires.