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publié par Mickaël Adamadorassy le 11/07/08
Stars + The National + BB Brunes + Black Rebel Motorcycle Club - Furia Sound Festival 2008 - 28/06/2008
Furia Sound Festival, 2008 — Cergy
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Cergy. Ça peut paraître ridicule pour celui qui aura parcouru une ou plusieurs centaines de kilomètres, ou passé une ou plusieurs frontières pour s’y rendre, mais vu de Paris, ça ressemble au bout du monde. Ithaque ou légende urbaine. Quelque chose pour faire peur aux enfants, genre si tu dessines encore Sarkozy pour illustrer la méchanceté (véridique), on t’enverra à Cergy.

Un préfet qui sait recevoir

Et ces horribles préjugés ne risquent pas de changer...

Parce que bon Cergy en RER c’est à n’en plus finir et quand vous êtes arrivés, faut encore prendre une navette et quand vous sortez de la navette, 3 bagnoles de flics vous attentent, on vous aligne les uns à côté des autres et un chien vient vous renifler pour voir si par hasard vous êtes un dangereux criminel équipé de cette chose ignominieuse qu’on nomme petite barrette de shit. Je sais pas ce qui est le plus grave, un stupéfiant... léger ou les images, lourdes du poids de l’histoire, qui vous viennent quand on vous demande de vous aligner sur une même rangée.. Enfin bref on remercie monsieur le préfet pour cette belle entrée en matière et on l’informe que malgré tout son zèle, ça sentait bon l’herbe pendant un certain nombre de concerts du Furia.

Extinction de voix

Ça c’était le dimanche, excusez-moi la colère et le dégout m’ont fait bousculer un peu la chronologie des évènements, revenons donc au samedi où j’ai eu la chance d’être en voiture avec Wally dont les photos accompagnent ce compte-rendu.

Après avoir garé la voiture et marché dans la bucolique campagne de Cergy pendant un certain temps en compagnie d’une folle bretonne très remontée contre les piles déchargées de son discman (entre autres choses), on arrive finalement au Furia. Au stand presse, on nous annonce qu’Aaron ne jouera pas car le chanteur est malade et dans l’incapacité de chanter. Ça tombe plutôt mal pour moi vu qu’à la base je venais pour écrire un papier sur leur concert, la création du festival, qui devait voir le groupe accompagné de l’orchestre de Cergy. Grosse déception pour Aaron et les jeunes de l’orchestre qui étaient apparemment super contents de jouer. Et puis pour nous aussi, parce que bon il va falloir se taper Cali en « prime time » à la place ,enfin remarque ça veut dire qu’on sera rentré plus tôt...

Au goulot

Mais bon pas le temps de s’apitoyer on doit courir pour pas louper le début de Stars (entre le trajet et le fait que c’est samedi, notre Furia a donc commencé à 17h). Le festival qui se déroule sur le site de la base de loisirs de Cergy comporte 3 scènes, deux vraiment en plein air pouvant accueillir pas mal de monde et un chapiteau beaucoup plus petit.

L’ambiance est plutôt sympathique, c’est pas trop blindé et heureusement il fait beau et chaud. Y a juste un petit souci : un gros goulot d’étranglement au milieu de l’unique passage entre scène 1 et scène 2, qui devient problématique lors des grosses transhumances qui précèdent le début des passages des têtes d’affiche sur la scène 1. Pour le reste, ça semble pas trop mal organisé et comme l’affluence est moyenne, on peut suivre les concerts de pas trop loin en étant vautré dans l’herbe.

Stars

Mais pas question de tant de décontraction pour Stars, qui est une des principales raisons de ma venue. Je m’en voulais beaucoup d’avoir découvert et adoré leur petit dernier, in our bedroom after the war, quelques jours à peine après leur passage à Paris. Coincé entre la scène 1 et la scène 2, j’entends les premiers beats qui lance le concert du groupe, et quelques instants de frustration plus tard on y est. enfin. Et l’attente et le périple qui nous a mené jusqu’ici n’auront pas été vains.

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La scène 2 semble quasiment aussi grande que la 1 et les organisateurs ont fait des efforts pour la rendre attrayante même en plein milieu d’après-midi. Pas de jeux de lumière forcément, mais une conception architecturale vraiment sympa. Et puis les Stars ont rajouté leur petite touche personelle, des bouquets de fleurs placés un peu partout, pétales blanches et roses rouges. Sur le papier, ça peut paraître un peu cliché surtout quand on fait une pop aussi sucrée que celle de Stars. Mais en fait pas du tout, la simplicité et la passion que le groupe met dans sa musique fait qu’on a juste l’impression que c’est leur univers qui s’invite sur la scène.

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C’est d’ailleurs un vrai plaisir de voir en live le duo formé par Torquil Campbell et Amy Millan. Amy tout en sérénité, toute en sourires, Amy les yeux mi-clos, complètement possédée par la musique, capable d’insuffler en live toutes ses nuances, toutes ses émotions qui m’ont fait frisonner sur l’album. Elle semble parfois flotter un peu, pas au dessus, pas ailleurs mais plus tout à fait d’ici. Mais pas si déconnectée que ça, en tout cas suffisamment pour ironiser sur la présence policière forte sur le festival.

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Torquil, plus conscient de la scène et du public, avec une présence plus affirmée, l’envie d’aller chercher les gens et de les emmener avec lui, mais sans que le show l’emporte sur la reproduction des morceaux, vu que le monsieur s’occupe aussi d’une partie des claviers, du mélodica et des cuivres. Torquil qui se lâche carrément sur le take me to the riot génial qui clôturera un concert bien trop court mais plein de satisfaction.

Le reste du groupe, un claviériste, un guitariste et le classique basse-batterie semble du coup un peu plus en retrait (enfin le batteur avec une superbe tenue blanche en jette quand même pas mal) mais ça joue bien, tellement bien qu’on retrouve les morceaux avec la richesse qu’on connait sur les disque, la bonne humeur et une complicité visible en plus.

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En plus, tout en gardant toutes ces mélodies qui rendent le disque imparable, sur scène, on a droit à de bons moments de rock’n’roll, à des guitares qui saturent , un vrai groupe qui joue fort et qui bastonne. Et puis qui a la fin balance des fleurs dans le public. C’est tout Stars ça, un groupe qui inciterait presque à l’émeute avant de réconcilier tout le monde avec une love song mielleuse complètement irrésistible. Alors on comprend mieux ce que veut dire « in our bedroom after the war »

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Mademoiselle K

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Ça fait au moins deux, trois ans qu’un gentil manageur/attaché de presse(?) m’envoie la comm’ de mad K, la première fois comme je suis d’un naturel curieux, je suis allé écouter et j’ai trouvé ça pas désagréable mais pas franchement très bandant, du coup je me suis «  boaf marchera jamais ce truc".

Comme quoi on peut se tromper hein, vu que maintenant Mad K. est dans la set list de Guitar Hero sur DS et ça c’est pas rien, comme la foule tassée devant la scène 1, le genre de foule jeune et enthousiaste. Et donc tout plein de curiosité encore une fois et avide de comprendre pourquoi je me suis aussi lourdement trompé, je commençais donc une étude minutieuse de la prestation de Mad K.

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Sur scène, on a affaire à un groupe de rock, guitare, basse, batterie, ça joue bien, ça fait le show, rien à redire. C’est très efficace et la sauce prend très bien avec le public. La musique en elle-même est plutôt bien foutue, ça repose pas spécialement sur de gros riffs mais plus sur les paroles, le flow de mad. K. C’est en français, pas trop mal écrit mais personnellement j’ai un peu de mal à adhérer, sûrement parce que mad K écrit ce qu’elle parle, c’est flagrant avec ce qu’il y a entre les chansons, les interventions de mad K c’est des chansons de mad K où le groupe aurait oublié de jouer mais du coup c’est plus drôle, genre quand mad K pourrit le mec qui a dit à sa copine qu’elle avait les épaules vachement carrés. Et donc mad K le raconte à ses autres copains et copines, là dans le public.

Et voilà ce que j’avais pas intégré....

Mais bon j’arrête de faire ma pute, sinon c’est moi qui vais me faire maudire au prochain concert, et ça serait dommage parce que si j’écouteraissûrement pas sur disque, je trouve que mad K est un bon groupe de live, qu’elle a le grand mérite d’avoir un chant en français qui tient la route et honnêtement j’ai passé un bon moment.

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The National

The National, c’est un peu un rendez-vous raté, comme le début bien sûr, vu le temps qu’on met à changer de scène. La musique sophistiquée et un peu torturée du groupe ne m’a pas paru bien se prêter à l’ambiance du festival, au fait de jouer en plein jour. La voix du chanteur surprend au premier abord, j’étais pas sûr d’aimer mais en moins de deux chansons, on s’y fait et on apprécie en fait le rythme plus lent, douloureux que le groupe impose, la richesse des compositions où le violon et les cuivres s’intègrent très bien.

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C’est le genre de musique qui se savoure tranquillement en fait et qui prend l’air de rien de l’ampleur... en théorie, sauf qu’ici le nombre des musiciens fait que ça donne visuellement une impression de confusion, en fait, ils sont plusieurs à chanter et on a l’impression que c’est un peu chacun son tour de gérer le show, sans vraiment le faire, sans vraiment être tourné vers le public.

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Le chanteur "principal" n’arrive pas vraiment à imposer sa présence, à créer cet impact, même s’il se démène pas mal. . Même si des morceaux un peu plus pêchus, au niveau instrumental en tout cas, donnent envie de se bouger.

Ce qui me laisse avec le sentiment qu’on aurait pu assister à un concert vraiment énorme (les morceaux live du virginia EP donnent cette impression en tout cas) alors que ce fut juste un bon moment à savourer allongé dans l’herbe.

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Black Rebel Motorcycle Club

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j’avoue que je suis pas du tout fan de BRMC, leurs deux premiers albums ne m’ont pas fait une très forte impression mais vu leur excellente réputation live, je me disais que c’était quand même à voir. Et ils sont à la hauteur de leur réputation, le groupe joue en trio guitare-basse-batterie, une formule qui a tendance à donner un son plutôt épuré et des compos qui vont à l’essentiel.

C’est tout à fait le cas, ça sonne gros, ça sonne pro, le gratteux et le bassiste tout en cuir noir respirent la confiance mais pas la morgue (et tant mieux), très concentrés mais pas non plus autistes, ils délivrent un show sans faille, auquel on ne peut pas rester insensible, on y sent une âme, un petit air de souffre.

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Mais je trouve ça quand même encore un peu trop lisse, y pas vraiment de mélodie qui se détache, pas de moment où le chant pourrait émouvoir, ça se passe à un autre niveau en fait, on est enveloppé dans un son d’ensemble, et c’est l’ensemble qui fait naitre les climats, qui impressionne par sa puissance, sa cohésion, ça s’apparenterait plus à une expérience qu’on aura du mal à raconter en détail mais qui peut laisser une impression durable, un goût dans la bouche si on s’est plongé dedans.

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BB Brunes

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Wally m’a dit, BB Brunes vas y pas pour la musique mais pour observer les groupies. Je n’ai pas poussé le courage ou la folie jusqu’à me glisser jusqu’au cœur vivant de cette masse compacte de mains vernies tendues, de franges de devant, de yeux au mascara humide et de cris hystériques, j’ai regardé d’un peu loin et effectivement c’est intéressant à observer une fois surtout quand le chanteur descend de la scène et qu’on grimpe d’un niveau encore dans l’hystérie.

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Musicalement on peut pas nier que c’est efficace et qu’isl savent jouer de leurs instruments (le guitariste est même plutôt bon) après les compos sont assez nulles et les paroles aussi. Mais bon quand on regarde le sourire énorme qui flotte sur les lèvres des filles, la manière dont une bonne partie du public se trémousse avec bonne humeur(l’autre partie semble être venue soit pour observer soit pour huer) on se dit qu’il en faut dans ce genre de festivals et que si après tout ça leur plait eh bien pourquoi pas... c’est bien plus naze de venir pourrir le plaisir des gens qui écoutent BB Brunes que de jouer dans BB Brunes

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John Butler Trio

John Butler c’est un menteur, il joue pas en trio, des fois y a un quatrième mec qui vient de l’orgue hammond pour balancer d’infâmes morceaux de reggae, des fois il joue tout seul un morceau à la guitare, où ses doigts bougent très vite et alors les gens ils hochent la tête genre je suis un connaisseur et ils disent « ça gère là ». Des fois ils sont trois mais ils font chacun un solo, dont un interminable du batteur alors qu’on a perdu courage et qu’on s’est réfugié au fond pour boire du cidre (bin oui c’est plus alcoolisé que la bière et meilleur) et qu’on a qu’une envie : rentrer chez soi (on était obligé d’atteindre la fin pour une raison qui ne vous intéresserait guère).

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Bon des fois ils sont aussi trois et c’est pas si mal quand John joue de la douze-cordes et du lapsteel façon ben harper mais en plus saturé. Dommage qu’il gâche ça par des signes « peace » et un discours gnangnan (attention j’ai rien contre les discours engagés et le pacifisme mais là c’était juste gnangnan). Malheureusement ça vire vite à la variet reggae-isante, ca fait danser les gens mais moi j’ai subi ça un peu comme une punition voir une torture comme les traités internationaux les interdisent, avec ces putains de solos qui n’en finissent plus.

Alors John trio Butler fallait pas l’inviter.

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3h34

Et ainsi s’achève pour nous le premier jour du furia, je vous épargnerais quelques errances sur les routes de Cergy qui nous firent rentrer finalement vers les 3h du mat avec un sérieux doute sur le fait d’y retourner le lendemain vu la défection d’Aaron.

Est-ce qu’on y est allé alors ? Bin vous verrez bien s’il y a une deuxième partie qui est publiée...

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publié par le 11/07/08
Derniers commentaires
tomou - le 01/08/08 à 20:51
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tu congratule les bb brunes et tu crache sur john butler. t’y connais quelque chose en matiere de musique ?
Jy etais aussi au furia, et tu dis un peu dla merde. pas grave, y’a personne qui passe. a plouche

micky - le 17/08/08 à 22:00

les fans de john butler sont au niveau de leur idole, c’est à dire au ras du sol :)