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publié par Sfar le 21/08/08
La Route du Rock  2008 - du 14 au 16 août 2008
La Route du Rock , 2008 — Fort de Saint-Père, Saint-Malo

18 ans

âge de la majorité, des premiers envols, des premières résignations mais aussi des grands défis. Pour la Route du Rock cette édition 2008 était un grand défi : à quelques semaines du début du festival, François Floret (directeur de la Rdr) lançait encore un appel au secours aux dons et aux futurs festivaliers pour que cette 18ème édition ne soit pas la dernière.

Pour moi c’était une première même si Le cargo !, depuis de très nombreuses années, est un grand habitué de cet incontournable rendez-vous musical estival. Ainsi, pendant que la simple festivalière que j’étais prenais ses repères dans le public du fort, d’autres, grâce à leur Saint-Pass squattaient déjà ce lieu apparemment magique : l’espace VIP et son bar. En tant que pilier historique de ce lieu parallèle notre très cher air (cher mais toujours abordable profitez-en) reprenait lui ses marques au milieu de la foule people de la scène indé. C’est comme cela sur Le cargo !, il en faut pour tous les goûts : des qui se dévouent pour infiltrer le milieu à coup de mojitos et autres punchs (et bossent un peu quand même : sessions, photos ...) et d’autres qui suivent avec une sobriété stupéfiante ce qui se passe sur le devant de la scène et au cœur du festival. Petite particularité cette année, le nombre important de personnes de tout horizon accréditées de pass-photos. Pour certains groupes comme The Breeders, il semblait falloir jouer des coudes pour se faire une place et tenter d’obtenir un cliché sur lequel ne figure ni l’épaule, ni l’oreille ou la tignasse d’un confrère photographe.

Quelques grains de quartz et la jolie Nina

A peine débarquée du train jeudi après-midi, direction la plage FNAC. Alors que O:liv termine à peine sa session mix, vient s’installer sur la petite scène une timide jeune femme : Nina Nastasia. L’originalité est de suite frappante : une jolie fille avec une voix entre Cat P. et P.J. H. qui nous interprète à la guitare des morceaux folk... Des années qu’on n’avait entendu pareille chose ! On se dit qu’on a drôlement bien fait de traverser la France d’Est en Ouest pour assister à une telle découverte. Les morceaux de Nina sans être révolutionnaires s’écoutent pourtant avec délice, allongés sur le sable, les yeux fermés, le soleil nous caressant doucement le visage.

Allons-y, let’s go !

Le temps de tester la navette Saint Malo - Fort Saint Père, de récupérer à mon poignet mon saint graal à moi et de croiser air et ses amis, voilà sur scène The War On Drugs qui ont la lourde tâche de débuter la série de concerts au Fort. Mes quelques appréhensions concernant le groupe sont vite envolées. Je craignais une musique folk country des plus gnangnans, le côté rock est nettement présent, les morceaux s’enchaînent et “taking the farm” est tout aussi entraînant en live que sur Cd. Alors, même si le chant parodie parfois un dylan de superette l’ensemble laisse un souvenir plutôt plaisant.

Not on my shoulders, please !

Prennent ensuite place The Dø ou plutôt devrait-on dire The Bins. Depuis le début ce groupe a un côté canada dry très agaçant : une sorte de « ça ressemble à...., ça a le goût de...., le son est comme .... » mais en creusant un peu c’est vite plat et très décevant. Ce n’est ni la batterie assez fantastique (je parle de l’effet visuel là) ni le joli minois de la chanteuse qui impressionne sur scène. La prestation reste sympathique sans toutefois nous laisser le sentiment que l’on tient là l’une des découvertes musicales de l’année comme beaucoup le laissent entendre ces derniers mois.

Z Z Z Z Z Z Z Z Z Z Z , RRRRRRRR ...

Après l’imposture Dø place à la grande classe avec Tindersticks et son ensemble à cordes. C’est là que se crée le schisme au sein des festivaliers : avec d’une part les fans absolus de Stuart Staples et ceux qui sont à tout jamais rebutés par son style musical neurasthénique. Drôle d’idée d’ailleurs d’avoir inclus Tindersticks dans cette première soirée. Alors, pendant que certains écoutent religieusement ce que le bon sens qualifie de très chiant, d’autres préfèrent fantasmer m’imaginant en alpiniste, juste vêtue d’un body moule-fesses, un piolet à la main... un seul mot d’ordre s’impose alors : « Fuyons les relous !! » (celui sur scène et ceux du public).

Ahooh Ahooh Ahooh Ahooh Ahooh Ahooh

Afin de rester dans la thématique « peut-on vieillir et rester rock & roll ? » on assiste ensuite au set des the Breeders. Kim et Kelley Deal sont de retour et on ne peut pas les rater, quelques kilos en trop, un look rock façon paroisse Sainte Anne. On craint le pire. Étonnamment ce fut l’un des concerts les plus énergiques au niveau du public. Au son de “Aloha” ou de “Cannonball” nous ne sommes plus en 2008 mais bel et bien de retour au début des 90’s à sauter dans tous les sens. Passés ces moments de joie nostalgique, la douche froide débute. Elle ne sera pas écossaise mais espagnole ! Bon sang de bonsoir n’avais-je pas évoqué dans la chronique de Mountain Battles l’effet désastreux qu’aurait “Regalame Esta Noche” interprétée en live ?? Ce fut non seulement mauvais mais carrément insupportable. Ce ne sont pas les traits d’humour des sœurs Deal qui enlèveront ce goût un peu amer d’un set qui fut à la fois un mélange du meilleur comme du pire.

L’explosion et la fougue maîtrisées

Les Cold War Kids sont californiens, ils sont jeunes avec une belle hargne et nous proposent un concert impeccable. La surprise est vraiment excellente, et même si l’ensemble faiblit un peu sur le milieu de la prestation, la qualité de l’interprétation de Nathan Willet et ses quelques passages au piano donnent une dimension magique à un set qui restera l’un des plus soignés de cette Route Du Rock.

Foals en folie

Les jeunes anglais de Foals devaient achever cette première journée du festival et ce fut transcendant. On m’avait dit Foals c’est extraordinaire sur scène, déjà leur album Antidotes est une pure merveille tant par sa complexité au niveau des influences et par les interprétations intenses de Yannis Philippakis. Très bien produit par David Sitek (qui est quand même capable de très belles choses malgré son désastreux travail avec Miss Scarlett), les morceaux de antidotes sont tous d’une efficacité impressionnante. Sur scène le groupe est bluffant, on a tenu jusqu’à 2 h 50 pour les voir sans aucun regret, leur set pourrait durer encore des heures on ne s’en lasserait pas. Ce fut la claque musicale et scénique de la première journée pour ne pas dire la claque du festival.

Une expérience inoubliable

Cette première soirée s’achevant sous les meilleurs hospices, retour sur Saint Malo en navette (très bonne organisation des navettes pour les retours de concerts d’ailleurs) Les morceaux de Foals encore en tête, je discute avec un malouin pur cru. Après m’avoir proposé de tester son concept révolutionnaire du duvet bien moelleux qu’il place délicatement sous le drap housse de son matelas pour des moments tendres et coquins inoubliables, l’énergumène breton me confiera que cette 18ème édition du festival s’est montée grâce à des économies de bouts de chandelles, la mairie ayant gracieusement prêté le site, des techniciens acceptant d’être beaucoup moins payés et le nombre de bénévoles ayant été augmenté. C’est vraiment l’avenir du festival qui se joue sur ces trois jours. il reste à espérer que les bonnes surprises musicales du premier jour seront de bon augure pour la suite.

Tout n’est pas si facile

La deuxième journée de la route du rock est déjà bien entamée et une belle soirée en perspective s’amorce avec un démarrage des plus alléchants entre No Age et Why ?. No Age m’ayant fait très forte impression sur disque impossible de les rater ! C’est donc avec belle avance sur le meilleur horaire que me voilà devant le palais du grand large afin de prendre une navette direction le fort. Et là..... surprise ! Les festivaliers se sont tout simplement multipliés comme les petits pains de jésus. Ils ne sont plus une trentaine à attendre la navette magique comme la veille mais bien 150 ! Je me mets dans la file, un premier car arrive, des festivaliers montent (sans moi évidemment les cars n’ayant pas une capacité d’une centaine de places !) pourtant la queue ne me semble absolument pas rétrécir. Au diable la discipline et le respect des autres, c’est juste bon à être enseigné à mes élèves tout ça, pas question de rater No Age ! Je filoute, me faufile et me voilà aux premières places de la file, bien heureuse de pouvoir observer tous les pimpins restés derrière moi qui ne sont pas prêts eux à rentrer dans la navette qui approche (après une bonne demi-heure d’attente). Mais c’était sans compter sur un car du 3ème âge qui se plante juste devant moi ! Si bien que la navette rdr coincée à l’arrière ouvre ses portes dans lesquelles s’engouffrent tous les pimpins de derrière.... sans moi ! La situation devient alors problématique : où me positionner dans la file pour être sûre de prendre la navette suivante, c’est que mon avance se réduit dangereusement... La chance existe, je l’ai rencontrée, elle avait le doux visage de notre excellent photographe PY et de Ethel (officiant pour le festival à coup de polaroïds). Ils me proposent alors un très intéressant plan à trois auquel je ne résiste pas ! (à l’arrière d’un taxi, tout ça quoi...)

Mais où sont donc passés les No Age ?

No Age débute son set au Fort Saint Père et je suis là !! .... Hélas je suis là. Ce sera sans doute ma plus grosse désillusion du festival. La prestation des californiens est plus que décevante. Le son produit est pire que mauvais. Sur disque il y a bien cette saturation, cette musique distordue, un côté très bruitiste donnant une atmosphère irréelle et psychotique : c’est vraiment divin à écouter. Sur la scène de la rdr il faut tendre l’oreille et faire preuve d’efforts surhumains pour essayer de deviner de quel morceau il s’agit, la voix est quasiment inaudible. C’est très décevant, frustrant il n’y a pas d’autres mots car le potentiel du groupe est là, les morceaux sont très bons, les garçons motivés, il manque juste un peu plus de rigueur pour apporter le minimum de qualité qui aurait pu rendre ce set fort agréable et présenter une prestation qui tienne la route ... du rock (mouarf !)

Maître Yoni et les padawans festivaliers

Le grand écart se produit sur scène avec l’arrivée de Why ? La prestation du groupe de Yoni Wolf est impressionnante, une qualité sonore irréprochable, une interprétation impeccable des morceaux la plupart extraits de alopecia. Why ? cela reste en live quelque chose de très carré et paradoxalement l’atmosphère qui s’en dégage est assez déjantée. Comme quoi les artistes les plus fêlés et créatifs du rock indé savent aussi être très doués dans la qualité et la rigueur de ce qu’ils peuvent présenter en live.

Cela restera un grand mystère...

Les allemands de The Notwist investissent le fort et là va se produire un phénomène des plus inexplicables. Ce groupe découvert tout récemment avec son dernier album The Devil, You + Me m’avait fortement déplu : les morceaux m’ayant de suite paru très plats, aucune émotion, aucune force ne se dégageant de tout ce que j’avais pourtant écouté attentivement et réécouté maintes fois. Les voilà donc sur scène et j’ai vraiment du mal à croire qu’il s’agit là des mêmes personnes qui sont à l’origine de cet album raté. Les morceaux proposés sont époustouflants, le groupe se révèle complètement dans l’interprétation live : le tout mou fait place à l’entraînant, les ballades déprimantes se transforment en envolées électroniques aériennes et quasi psychédéliques. Le chant de Markus Acher ne consiste plus en une succession de complaintes désolantes mais devient tout simplement envoûtant. Cela reste bien mystérieux et l’un des meilleurs concerts du festival.

Du festif délirico-islandais

La scène prend ensuite des allures particulières : de gros ballons (ou cocons) blancs sont installés avant l’arrivée des plus illuminés des islandais Sigur Rós qui seront accompagnés d’un orchestre immaculé et des jolies jeunes filles de Amina. Alors .... comment dire... heu... Sigur Rós c’est .... Sigur Rós ! On adore ou on déteste. On observe cela du coin de l’œil, sourire ironique au bord des lèvres ou on entre dans des transes indéfinissables proches de l’adoration pour ces petits génies de la scène islandaise. Quoiqu’on puisse penser de ce que vaut le groupe, tout le monde s’accorde sur la qualité du show proposé, et malgré quelques mollesses par moment, des effets de voix qui ne sont pas du meilleur goût, le spectacle est là et s’achève par des jets de confettis grandioses.

Tenir, tenir, tenir !

Sigur Rós aura un peu assagi l’ambiance du Fort et il faut lutter pour déjà tenir jusqu’à Pivot, surtout que la motivation de voir les bordelais d’Adam Kesher sur scène en clôture de la soirée est bien tenace. A coups de cafés et de tentative de discussions (on va plutôt parler d’échanges !) avec des être plus ou moins alcoolisés on arrive ainsi au début du set des australiens. Et là, nous sommes nombreux à craquer face à l’electronica de Pivot : mélange de bandes sonores électroniques et de musique d’ambiance. Quand il est 1 h 30, après avoir vaincu Sigùr Ros, le froid, l’attente, Pivot nous achève et anéantit même les motivations les plus résistantes. Je fuis lâchement le site avec de gros regrets pour Adam Kesher. Le lendemain j’apprendrai que nous fûmes très nombreux à déserter durant le set des australiens. Reste à espérer qu’il y aura eu encore quelques courageux pour écouter les bordelais et que leur public ne fut pas simplement constitué d’un ramassis de zozos en train de cuver les tonnes d’alcool ingurgitées dans la journée.

Cet homme-là, il est terrible !

Les organisateurs ont eu l’excellente idée de proposer en plus des concerts du fort, de ceux de la plage et de ceux du palais du grand large (auxquels je n’ai pu assister faute de ...) une conférence sur l’histoire des musiques électroniques de 1917 à 1983. Christophe Brault proposait de nous raconter les premiers émois électroniques du début du XXe siècle, depuis l’invention du Theremin, en passant par Pierre Henry, John Cage, Kraftwerk jusqu’à New Order. Le sujet est déjà attrayant qu’on n’y connaisse rien comme moi ou qu’on soit un habitué de l’électro ; la conférence fut au-delà du passionnant. Christophe Brault possède ces grandes qualités qu’ont les meilleurs professeurs : cette envie de donner, de faire partager ses connaissances mais c’est aussi et surtout un passionné et comme tous les passionnés il sait captiver pendant près de 2 h 30 tout un public, même sur l’histoire des tchic tchic tac boum, sur les scratchs, les boucles et autres collages musico-bruitistes. Cette rencontre dans ce lieu à la vue magnifique, restera l’un des moments les plus réussis de cette 18ème route du rock.

Jeunes, talentueux et fougueux

Retour au Fort pour cette ultime soirée avec pour commencer Menomena qui faisait parti des trois groupes que je ne voulais pas rater lors du festival. Un peu refroidie par la découverte live de No Age la veille, la peur de devoir subir une nouvelle déception, j’avais mis un petit bémol à l’enthousiasme suscité par des semaines d’écoute intensive de Friends and Foe. Car Menomena sur album fascine vite les auditeurs les plus pointus : on tient là une multiplication de pistes musicales, une batterie puissante, des claviers, du saxo, des constructions mélodiques assez déroutantes et des voix qui séduisent immédiatement. En fait sur scène c’est tout cela et bien plus encore : la jeunesse, la fougue des débuts, la puissance, la hargne d’un batteur déjanté, le charme d’un bassiste saxophoniste et des chants qui se posent délicatement... La fin du set avec un “Evil Bee” hypnotique témoigne du potentiel génial et énorme de ces trois garçons. A suivre absolument !

 Intermède Musical 

Pour ce troisième et dernier soir de concerts au Fort Saint Père, s’était joint aux Magnetic Friends lors des sessions inter-concerts , l’inratable Luz (dessinateur entre autre à Charlie Hebdo). Les incultes du mix (les comme moi) pouvaient se dire que luz ou pas luz, quelle différence ? Un mec qui passe des disques reste toujours un mec qui passe des disques, la belle affaire ! Au royaume des incultes, je suis la reine ! Luz aux platines c’est impressionnant dans le choix des morceaux proposés mais aussi dans l’agencement de ceux-ci : du grand art et un plaisir tel que du coup on trouve que les concerts reviennent un petit peu trop vite ! Magnifique Luz dont la guest présence ce soir là était plus que méritée !

Les quat’zamis sans leur amie

Voilà que débarquent devant nous les baroudeurs de la scène indé française, anciens petits lapins, nouveaux cowboys, ce sont eux , oui eux les vrais de vrais, en chair et en os ...The French Cowboys. La classe totale entre un stéphane aux charmes étranges, un Gaétan petit surdoué de la vidéo toujours charismatique, eric qui sait manier délicatement la baguette et tous ses autres gadgets d’homme batteur et un federico à la casquette impeccable et d’une sympathie forcément contagieuse. MAIS VOILA ! Il manque quelqu’un bon sang, on aurait bien voulu la voir et l’avoir Lisa. Cette merveilleuse lisa qui partage si agréablement leur dernier album Share Horses. Mais point de Lisa et donc à part un morceau “sleep baby sleep” tout récent il faudra nous contenter d’anciens titres. Beaucoup ont trouvé leur prestation exceptionnelle, pour ma part j’ai eu le sentiment de quelque chose de bien trop sage ou trop propret. J’avais en mémoire un concert au point éphémère beaucoup plus délirant. Alors était ce à cause de l’accident de scène de fédérico la veille ou des préparatifs de leur future tournée triomphante aux States mais ils m’avaient l’air un tout petit peu absents mes french cowboys ce samedi soir.

Taste of chemistry ..... chemistryyyyyyyyyyyyyy !! !!!!! !!!!!

Les cowboys français partis c’est au tour des belges hawaïens de prendre place. 3ème concert des Girls In Hawaii auquel j’assiste en quelques mois, le groupe est un des plus attendus par les festivaliers présents ce soir là. Petite déception d’avant concert, des soucis techniques ne permettront pas au public de voir sur grand écran les vidéos qui accompagnent les différents morceaux du groupe (c’est bien dommage... pour en avoir profité à Strasbourg ce sont des petits bijoux de réalisation et de poésie). La prestation des six garçons est une nouvelle fois magique, les belges nous proposent les morceaux extraits de leurs deux albums ainsi que quelques inédits comme l’hypnotique “Grasshopper”. Girls In Hawaii semble prendre une belle assurance au fur et à mesure que sa tournée avance depuis l’automne dernier. Le set est très bien construit, soigné et les morceaux mythiques comme “Flavor (chemistry)” sont encore une fois proposés dans des versions inoubliables. Le genre de versions live d’un morceau qu’on adore écouter et dont on souhaiterait qu’elle ne finisse jamais.

La musique de djeuns

The ting tings est un duo anglais au succès commercial incontesté. C’est un peu comme ces friandises acidulées, on sait que la qualité gustative laisse à désirer, que ce n’est là que pour attirer quelques chalands en crise hypoglycémique. Et pourtant on se plait à se délecter de quelque chose qui ne nous procurera qu’un plaisir éphémère, mais du plaisir quand même. Sur la scène de la route du rock Katie White et Jules De Martino sont l’incarnation vivante de mes sucreries préférées. Ils nous proposent une succession de morceaux légers, entêtants, très dansants et l’ensemble est tout simplement très plaisant. C’est jubilatoire, sans prise de tête et vraiment l’idéal à écouter et à voir à ce moment là du festival.

Sans commentaire

C’est au tour du groupe Poni Hoax d’arriver sur scène. Contrairement au duo précédent, ces parisiens ont l’air de se prendre très au sérieux. Mes impressions au final seront un mélange de bof, mouai... pas le bon lieu pour une première rencontre peut-être ? ce n’est pas spécialement mauvais mais impossible de rentrer dans les morceaux proposés par le groupe. Ce set en laissera beaucoup perplexes !

Pour la sortie : direction galaxy

Midnight Juggernauts avaient eux la délicate tâche de clôturer le festival. Ce trio australien entre rock, électro et pop a su réussir là où Poni Hoax a lamentablement échoué, leurs morceaux un peu déroutants ont su captiver le public encore présent à cette heure avancée de la nuit malgré les quelques petits épisodes pluvieux de la soirée. Et c’est sur ces morceaux galactiques et illuminés que le festival de la route du rock, dix huitième du nom allait bientôt refermer ses portes.

Alea Jacta Est

Par cette locution latine se terminait l’éditorial de présentation de cette route du rock 2008. Le sort en est jeté maintenant en effet. Dès le lendemain matin, quelques organisateurs présents dans mon hôtel confiaient que le défi avait été dignement gagné avec plus de 16 000 entrées payantes : une 19ème édition verrait très certainement le jour.

Au-delà du bilan financier, musical, un festival reste aussi un lieu de rencontres, de moments partagés. Outre les décibels qui résonnent encore dans nos oreilles, on repart avec des souvenirs plein la tête, celui d’une conférence magique partagée en charmante compagnie, de rencontres du virtuel au réel, d’émouvantes retrouvailles, de moments de découvertes pour apprendre à mieux se connaître et surtout des regards et des sourires. Ces tendres regards que l’on n’oubliera pas et ces sourires dont le souvenir nous transporte, l’âme heureuse, vers une rentrée un peu plus morose.

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publié par le 21/08/08
Derniers commentaires
antoine - le 27/08/08 à 14:11
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« Dès le lendemain matin, quelques organisateurs présents dans mon hôtel confiaient que le défi avait été dignement gagné »

Oui, enfin, dès le samedi midi, dans le (très bon) canard du Festival, Floret levait le voile, sur les soucis financiers, et disait qu’il y aurait bien une 19e édition. Sfar, recoupe tes sources :)

Globalement, le bilan est le même de mon côté, à un détail près : les Notwist, c’était sans doute mon concert le plus attendu, et je ne l’ai pas regretté...

Sfar - le 29/08/08 à 16:10
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je le sais très bien, très cher Antoine, ayant moi même lu ce très chouette petit magazine festivalier, mais cela ne collait pas tout à fait à la structure de mon récit ...

et puis il faut prendre cela comme une confirmation officieuse d’une annonce officielle peut être plus commerciale que véridique

OUi The Notwist je ne les attendais absolument pas et j’ai adoré : )