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publié par octane le 22/11/01
Roudoudou - En 77 j’étais encore un vieux baba

roudoudou, alias laurent etienne et non vijay rood comme le dit la bio, fait partie des compositeurs français talentueux qui ont su ne pas sombrer directement dans le star-système. après des années passées entre radios, platines parisiennes et boulots dans les labels, pendant lesquelles il continue de faire les collages qui l’ont rendu célèbre sur nova, il sort en 98 un premier album assez irrésistible. on a de la chance, au train où vont les choses dans la maison de j.-f. bizot il aurait pu finir sur canal+. mais le sampler était fait pour lui et il ne mettra pas longtemps à le domestiquer, une bonne chose pour sa collection de vinyles. un titre restera, "peace & tranquility to earth", mais l’ensemble de l’album était globalement bien tripant : un croisement malicieux et novateur entre hip-hop et easy-listening. il vient de sortir son second lp, just a place in the sun, sur lequel les instruments se sont invités, sous forme de potes. certains l’accompagneront sur les planches, comme mako, ingénieur-mixeur qui a participé à l’écriture, à la guitare sur scène, ou christophe minck, à la harpe et aux claviers. l’équipe partira sur les routes en février. en attendant nous l’avons rencontré chez delabel, une maison qu’il connaît bien. décontracté et attachant, en chemise à fleurs et parka, roud nous narre avec bonhomie une vie simple, à base de mélanges et de collages. retrouvez cette interview sur 99octane.

je t’ai vu au nouveau casino, un vrai succès, c’était un peu spécial non ?

Ça l’était dans la mesure où c’est une aventure qui commence. je n’ai jamais fait de live, et j’avais envie de "partir" avec des potes, plutôt que d’être seul sur scène avec ma souris. on a monté le concert rapidement avec mako, qui connaît tous les morceaux par cœur, et christophe, qui joue de la harpe sur le disque. on a essayé de trouver la bonne formule, une douzaines de répétitions et allons-y ! on aura peut-être, ce n’est pas fait, une fille en plus. histoire de doubler un peu tous les chœurs féminins de l’album, et parce que ça manque, une présence sur scène. une tournée est prévue dans des salles moyennes, ainsi qu’une petite résidence au glaz’art à paris.

tu n’avais jamais mis roudoudou sur scène ?

j’ai fait de la scène dans les années 80, dans le cadre d’autres expériences musicales. mais roudoudou, avec ma musique, jamais. depuis mon premier album j’ai continué d’apparaître comme dj, mais du coup il y a un décalage entre mon disque et ma sélection : je suis programmé comme dj, mais en fait j’arrive comme sélecteur de vieux disques de funk, de reggae ou de dub. les gens ne comprennent pas le rapport avec ma musique, ils sont souvent déçus de ne pas entendre d’electro. alors qu’ariel wizman par exemple, quand il fait le dj, il met n’importe quoi et tout le monde est content.

oui il y a beaucoup de djs aujourd’hui…

voilà. j’ai beaucoup fait le dj dans les années 80, et ça ne voulait pas dire la même chose. j’ai continué régulièrement, depuis nova, à faire des petites soirées dj dans des clubs. jusqu’au milieu des années 90, où le dance-floor a carrément changé, et je ne m’y retrouvais plus vraiment. j’ai commencé à m’occuper davantage de ma musique, aidé en cela par la technologie, le sampler. je continue à faire de temps en temps de petites apparitions, mais je ne cours plus trop après les plans dj.

tu es venu comment à la radio ?

par les petites annonces. dès le mois de juin 81, tout de suite après le passage de mitterrand, toutes les radios libres cherchaient des animateurs et je me suis engouffré là-dedans la musique était mon kif, je venais de rater mon bac parce que j’étais collé à la fm. j’entendais des musiques terribles, dont j’ignorais même l’existence jusque-là : fela, la world music... j’étais incapable de réviser, je passais mon temps à faire des cassettes, à collectionner. j’étais déjà bien gourmand de disques. je suis arrivé en radio en faisant plein de petites émissions sur des radios improbables qui émettaient sur un pâté de maison. et parallèlement, avec des amis on faisait un petit fanzine graphique, c’était l’époque aussi. on faisait les salons de bd, et un jour nova a flashé sur notre stand, et nous a invités à la radio. j’avais préparé des petits collages, des petits paysages sonores, dans la lignée de notre petit fanzine, bien dadaïstes, bien surréalistes. on avait passé ça à l’antenne, nova a aimé, et m’a demandé de rester, de continuer à faire mes trucs chez eux. je faisais un peu d’image aussi.

tu y es resté longtemps ?

jusqu’en 85. c’était l’époque de jean-yves lafesse ou karl zéro, dont je réalisais les émissions. j’ai fait différents trucs puis j’ai plus ou moins arrêté la radio, pour faire d’autres choses. j’ai travaillé en maison de disques. j’ai fait pas mal de boulots, tout en galérant aussi, j’ai longtemps fait de la télévente. mais dès que je pouvais, je bossais dans les labels. j’ai vendu des disques aux puces aussi.

tu étais dans oui oui, avec michel gondry ?

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c’était le batteur du groupe. il avait une petite batterie, limite jouet. c’est en partie avec les clips de oui oui qu’il s’est rendu célèbrissime : "les cailloux", "la ville"… bientôt le dvd ! j’ai chanté avec oui oui en 85, avant qu’ils n’enregistrent. ce sont les mêmes personnes avec qui on faisait le fanzine au début des années 80. etienne charry en était l’illustrateur. Ça s’appelait gabor chaos, pour ceux qui ont conservé ça sur leurs étagères. un soir, ils sont venus jouer au rex et j’ai fait une chanson avec eux pendant le rappel. Ça s’était bien passé, et etienne m’avait demandé si ça me branchait de continuer de chanter avec eux. je suis donc allé aux répétitions, et on a fait quelques concerts pendant un an. après cela le groupe s’est calmé. tout le monde bossait en dehors, c’était un groupe à géométrie variable, déjà avant moi. par la suite, j’ai bossé dans un label qui voulait faire une compilation pour le bicentenaire. j’ai donc ramené mes copains des oui oui. la maison de disques a flashé sur eux et produit leur album. et je me suis retrouvé à faire la promo pour mes potes.

et comment s’est présentée l’opportunité de faire enfin ton album ?

à partir du moment où j’ai eu un sampler, j’ai commencé à passer des collages aux morceaux. mais je faisais des instrumentaux, et ça n’intéressait pas grand monde. on trouvait mes morceaux sympas, mais on m’encourageait soit à chanter, soit à bosser avec des chanteurs, des chanteuses ou des rappeurs, ce qui s’avérait galère. et puis en 96 il y a eu une vraie vague trip-hop. les gens des maisons de disques ont réalisé que ce que je leur proposais n’était ni plus ni moins que du trip-hop, et que j’étais leur artiste trip-hop français ! j’ai donc eu plus de facilités.

et juste après il y a eu la fameuse vague "french touch", qui a étiqueté toute l’electro française. comment y as-tu échappé ?

moi j’étais plus dans le rayon trip-hop [rires]. french touch ça voulait plus dire disco filtrée. en même temps, air a fait partie de la french touch alors qu’ils n’en jouent pas. je ne sais pas pourquoi moi j’ai échappé à cette appellation, mais je ne me suis jamais vu ou lu associé à ça. c’était toujours les mêmes qui étaient cités - kid loco, air, daft, dimitri

tu n’es pas un inconnu mais tu as été relativement épargné par les médias.

il n’y a eu qu’un single. mais alors c’est un standard. on peut même le télécharger comme sonnerie de portable ! [rires]. c’est un morceau qui est plus utilisé en illustration d’images, en pub, qui est là sans qu’on sache trop d’où il vient. si tu dis roudoudou personne ne voit, mais le morceau, ça oui. je ne suis pas spécialement connu, mais ça ne me déplait pas. dans la mesure où avec les sons ça m’intéresse de jouer un peu avec l’inconscient collectif des genres, les réminiscences de l’enfance, c’est bien que ma musique soit perçue comme ça aussi.

sur le premier album, le morceau "effervescence" fait penser à un thème de twin peaks, d’angelo badalamenti [alter ego de david lynch]…

on m’a dit plusieurs fois que ça évoquait badalamenti. mais en le faisant je n’ai pas du tout pensé à lui. ce morceau est né un lendemain de super gueule de bois, pour l’anecdote. j’étais dans un état un peu nauséeux, je m’étais fait une aspirine effervescente et le seul bruit de l’effervescence m’apparut énorme. dès que j’ai eu moins mal au crâne, j’ai essayé de sampler le bruit. j’ai pris un grand verre, j’ai mis un micro au-dessus. je pensais que ça n’allait pas donner grand chose, et finalement c’était assez terrible. donc je suis parti de ce son-là, et puis j’ai essayé de jouer avec ce truc un peu nauséeux. et on m’a dit qu’il y avait un morceau qui ressemblait vraiment chez badalamenti, mais je ne sais pas précisément dans quel film. je n’ai pas envie non plus d’acheter tous les disques de lynch. peut-être que j’avais vu le film, et imprimé le morceau inconsciemment, ça arrive.

le cinéma, c’est quelque chose qui t’intéresse ?

l’image en général c’est quelque chose qui m’intéresse grandement. et alors faire de la musique pour le cinéma, une vraie b.o. de film, ça serait carrément mon rêve… donc je le dis ! [se penchant vers le micro]. peu importe le réalisateur, pourvu que l’histoire soit bonne…

il faut dire que tu as des morceaux qui sont porteurs, qui n’attendent que ça…

j’aime que mes morceaux racontent une petite histoire. c’est pour ça que j’essaie de donner des titres évocateurs, pour cibler un peu, favoriser un univers imaginaire. a partir de là j’essaie de scénariser, de raconter des trucs.

tahiti, tu y es allé ?

non, c’est un pur délire de studio. il se trouve que mako, lui, a grandi à tahiti jusqu’à quinze ans. il a rapporté en studio ses tikis, les divinités en bois, qu’on a posés sur les enceintes. je n’étais pas loin de la porte de montreuil j’ai trouvé dans des bazars des petites guirlandes de fleurs qu’on a mis autour. j’aime m’entourer de jouets, de bibelots bidons, je suis assez collectionneur de n’importe quoi. c’était l’été, on était en studio en short et en tongs, on s’est aménagé un petit univers polynésien. et de notre délire de studio est né le délire visuel. on s’est dit que ce serait bien si la petite mascotte enlevait son scaphandrier et venait surfer avec nous.

tu as conçu cet album dans ton antre, en prenant ton temps ?

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sur mon atari, oui. quand j’attaque un morceau, ça peut donner une petite boucle, huit ou douze mesures, que j’abandonne. j’entame d’autres choses puis je reviens dessus six mois plus tard et je sais comment le rendre plus efficace. c’est rare que je commence un morceau et que je le finisse dans la foulée. ensuite on est resté un mois en enregistrement, ce qui consistait en réalité à transférer mes programmes atari sur mac. puis à passer de cubase à protools, en cleanant un peu tout ça, parce que je suis assez brouillon. et à faire les prises de son. on a enregistré dans un studio de répétition, même pas dans un vrai studio.

beaucoup d’instruments cette fois. bonne idée la harpe.

oui il y a de la harpe, il y a des chants, du piano, des percus… la harpe a un son bien évocateur d’images aussi. j’aime bien ce côté cliché, quand un son évoque immédiatement une image.

le clip épousera la même thématique ?

oui, le petit bonhomme, en short sur la plage, entouré de filles en bikini, "funky bikini". mais je ne m’en suis pas occupé, j’ai laissé oeuvrer françois moret, celui qui s’est occupé du site. [on doit le premier clip à jean-michel roux].

un site tout beau tout neuf ? [www.roudoudou.fr]

quand on a su qu’on pouvait faire un petit site, ici au niveau de la promo, j’ai eu envie de bosser avec françois, mon plus vieux pote, avec qui j’étais au lycée et avec qui j’ai commencé à faire de la radio en 81. maintenant il fait des dessins animés. c’est lui qui a fait la pochette de l’album, tout le visuel du site, et il est en train de terminer le clip qui ne va pas tarder à arriver. c’était bien cool de pouvoir travailler ensemble, et on a eu de très bons retours. on l’a conçu plus ou moins à deux, en trouvant les idées et en voyant ensuite ce qui était possible avec soleil noir.

le prochain album tu le vois comment ?

on démarre le live, peut-être que ça fera évoluer l’approche que j’ai de la musique. je me suis remis à la basse pour les concerts, je me suis fait des ampoules énormes, je n’avais pas joué depuis dix ans. c’est un travail différent. du coup je me dis que peut-être j’essaierai de jouer plus de choses, qu’il y ait moins de samples. il y en a déjà moins cette fois, que sur le premier album.

la terminologie "easy listening", ça te parle ?

littéralement "qui s’écoute facilement" moi ça me plait. j’aime bien cette idée que la musique ne m’agresse pas, qu’elle est facile d’accès, pas trop arty non plus, ce que je peux apprécier à d’autres moments. j’aime la légèreté.

mais ça regroupe différents genres, différents univers (des années 50 à maintenant, dans le monde entier, pour la télé, le cinéma…). on a joué sur le vocable pour créer un effet de mode…

oui bien sûr. moi j’adore ça depuis toujours. j’appelais ça "de la musak" à l’époque de la radio, j’en passais énormément dans mes émissions. mais je reconnais qu’il y a eu une mode…

la mode cantonne une multitude de styles dans un ghetto "musique d’ascenseur", alors qu’il y a un patrimoine entier…

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en gros c’est de la musique au mètre, mais il y aussi de la musique de maître. des gens comme henri mancini ou roger roger ont fait des trucs incroyables. michel magne a fait des disques d’easy listening, c’est aussi un grand génie. je sample beaucoup ce genre de disques. [il reprend le fameux "caravan" sur just a place…]. c’est de l’illustration sonore : ces disques sont faits pour l’image, et ont ce fort pouvoir évocateur.

il y aurait des tas de choses à ressortir, en même temps ce n’est pas possible, quand on voit déjà l’inflation de sorties…

je crois - je suis un petit peu dans un milieu concerné - que le disque, d’une manière générale, se vend très mal, en ce moment… il faut ramer. donc achetez mon disque ! [rires].

tu écoutes des choses plus récentes ?

les trucs récents que j’écoute il y a du delabel. the avalanches, j’adore. et lemon jelly, qui est un beau disque sorti l’année dernière et que tout le monde a oublié. ce n’est plus au catalogue donc tu ne peux même pas en demander un. nathaniel merriweather, l’album "hip-hop/easy listening" de dan the automator, dont la pochette est une parodie de pochette de gainsbourg, avec un bouquet de roses et un revolver. c’est bien sympa, bien second degré. Ça sort actuellement.

du dub aussi ?

beaucoup. mais c’est plutôt des vieux dub roots. je sais qu’on a de bonnes choses en france, électro-dub, mais je ne connais pas les noms, et je n’ai pas encore trouvé la bonne boutique pour ça. j’ai acheté un ep de mino cinelu, qui a sorti justement un morceau dub house, terrible. tiki man aussi. lui il était bien roots dans la voix.

c’est un élément important dans ta musique ?

quand même oui. cette influence dub, tu la retrouves dans mes lignes de basses, si tu les écoutes bien : très peu de notes, quelque chose de bien répétitif, bien hypnotique, qui tourne sur deux ou trois notes. en parlant de dub ce qui m’intéresserait vraiment, ce serait de prendre les bandes du deuxième album, et d’en faire "l’album dub". virer tous les arrangements superflus, garder la rythmique essentielle, passer ça dans la chambre d’écho, j’adorerais. un peu comme massive attack avait confié à mad professor ses bandes de protection. bon, sans les confier à mad professor, mais essayer de le faire ici. j’en ai parlé à delabel.

question traditionnelle, que penses-tu du mp3 ?

pendant l’album j’ai bossé sur atari, après j’ai investi dans un g4, j’étais vraiment à fond dans la prod et je n’ai pas eu le temps d’aller trop sur internet. et je suis en train de découvrir, depuis la rentrée, en bossant sur le site. c’est de la folie, c’est tellement vaste. j’adore ! [rires] je commence à surfer un peu et à aller chercher des trucs. je sais qu’on trouve mes morceaux par centaines sur napster.

et ça ne te gêne pas ? parce qu’il y en a que ça énerve carrément…

cela m’énerve un peu, dans la mesure où les ventes d’albums ne sont pas terribles en ce moment, et où dans ce milieu on dit que c’est à cause de ça. c’est un peu chiant. mais en même temps il y a toujours eu ça, la technologie qui te permet de pirater. combien de cassettes j’ai... qu’est-ce que tu veux dire ? c’est tellement facile d’échanger.

c’est vrai que nous on y est venu comme ça, en enregistrant la bande fm. mais cette fois le support est réellement de bien meilleur qualité, et incontrôlable…

mais combien d’artistes jamaïcains ont enregistré des standards du reggae et se sont fait escroquer à l’époque par les producteurs, et aujourd’hui encore par ceux qui sortent des compilations ? ces mecs sont restés des clodos, ils n’ont jamais perçu un franc pour leurs trucs. il y a toujours eu ce côté maffieux, requin, piratage…

sauf que le mp3 bénéficie exclusivement au public…

je suis pour, à fond ! [rires]. par contre, moi je ne vais pas chercher de morceaux sur internet. c’est peut-être un tort. je suis plutôt graveur de cd. dans les maisons de disques tout le monde se grave des cd… c’est normal. si un disque me plait je le grave pour un ami. et avant j’adorais faire des cassettes à mes potes. j’ai toujours eu des milliers de disques, et on me demandait régulièrement de nouvelles cassettes. j’ai toujours fait ça, je ne vais pas arrêter. non, c’est bien le mp3, attends… c’est terrible !

louise vertigo, c’est une amie ?

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en fait louise c’est quelqu’un que je connais depuis super longtemps. on s’est rencontré à quinze ans, dans la creuse chez ma grand-mère, elle était du coin. on était pote en vacances, on jouait de la guitare, on fumait. on s’est perdu de vue et je l’ai revue dans une soirée au glaz’art. je savais qu’elle chantait sur "la yellow", et elle avait vu le clip à la télé en pensant que c’était moi. on est resté en contact. elle a aimé tout l’univers…, et elle avait besoin d’arrangeurs pour faire les morceaux de son album. mais elle est auteur compositeur. pour "la route me charme", je suis parti d’une compo, des accords. et le "serpent et l’oiseau" était un morceau du nouvel album (zoom zoom) sur lequel elle avait flashé, et qu’elle a adapté.

et jenny de vivo (sur tout l’univers…) ?

c’était une anglaise que j’avais rencontré à londres. en fait le premier album a été enregistré dans le studio de pussyfoot, le studio milo. et donc tous les musiciens étaient des gens qui gravitaient autour du studio d’howie b. jenny est une américaine d’origine italienne, qui habite à londres et qui chante.

il doit être bien ce studio...

pas mal du tout oui. plein de petites conneries, de petits gadgets.

et sur le dernier album, à qui appartiennent les voix ?

ce sont des copines, plutôt comédiennes. je n’avais pas envie de demander à des vraies choristes, j’avais plutôt envie de voix un peu fraîches. pour la scène, je ne sais pas, il faudrait trouver une vahiné !

sur le site, il y a une photo où tu es en compagnie d’une vahiné, tu fais punk. tu en as été ?

le punk ! je suis passé un peu à côté. en fait en 77 j’étais encore un vieux baba. et dès le début des années 80, à l’époque de la radio, je suis passé à la "new wave", les talking heads, james white… j’avais 18 ans.

au vu de tout ce qu’on a dit, on a quand même bien l’impression que tu fais partie de la "branchitude" parisienne…

je suis vendu chez colette mon ami ! [rires].

voilà. tu es dedans, mais tu te montres peu. on ne te demande pas de te mettre en avant, de faire de la télé ?

je ne fais rien pour. mon premier disque est sorti trois ou quatre mois après celui de air. durant toute la période de pré-sortie de l’album, où il faut que tu viennes là presque tous les jours, j’ai pu lire la presse musicale, que je ne lis jamais d’habitude. je voyais air partout. comme eux je sortais un premier album, comme moi ils n’étaient pas connus avant, ils avaient seulement fait deux ou trois maxis. et moi je ne voulais pas de ça. je voulais y aller doucement. je ne me voyais pas passer de l’anonymat à la première page des magazines directement…

donc l’artiste a le pouvoir de résister à ça ?

Ça dépend. à l’époque, en ce qui me concerne, c’était un album de trip-hop, il n’y avait pas une politique de single. à l’inverse de air, ce n’était pas le même travail. donc on m’a rassuré, on m’a dit que ça ne serait pas comme ça. et je ne suis pas mécontent, j’aime bien… j’ajoute, à l’intention des gens qui écrivent sur internet que je m’appelle vijay rood, que c’est faux. il ne faut pas croire tout ce qu’on lit.

merci à Delabel

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publié par le 22/11/01