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publié par gab le 27/10/09
red riders
- drown in colour
drown in colour

Vous rêvez de vous faire votre propre revival eighties personnel mais vous avez peur de vous louper ? Pire, vous craignez de patauger malgré vous dans le mauvais goût extrême ? N’ayez crainte, le cargo dans sa mission de service quasi-public est là pour vous aider dans votre quête. Tels Valérie Damidot débarquant avec cinquante mercenaires pour kitschiser votre salle de bain, nous chevauchons (légèrement moins nombreux, certes, mais nos cris farouches compensant largement) par monts et par vaux pour dénicher la perle rare et satisfaire vos appétits difficilement satiables, justement. Famille fébrile sur le pas de votre porte tenez-vous prêts : tout droits venus d’Australie avec leur deuxième album Drown in colour (le premier s’appelait Replica replica, tout un programme), les cavaliers rouges énigmatiques de Red riders !

folle

Et quoi de plus naturel au fond dans ce genre de situation problématique que de s’adresser à la nation passée experte ès revival en tous genres ? Souvenez-vous (pour ne prendre qu’une période) de Muriel et de Priscilla, folle du désert, deux films cultes qui ont fait plus pour la réhabilitation des années ’70 (et du groupe Abba en particulier) que toutes les émissions télé et comédies musicales réunies. Car ce n’est pas le tout de regarder derrière soi, de ressortir de vieilles images ou de repomper allègrement, encore faut-il y mettre un minimum de classe et que la qualité soit là. Et ça tombe bien, puisque figurez-vous que nos Red riders possèdent justement tous ces atouts là. Mieux, ils font se rencontrer sans vergogne le meilleur de chaque tendance eighties, que ce soient l’hédonisme et les gimmicks de guitare des années 85-86 aux plus anciennes postures new age de 81-82. Le tout absorbé et digéré à merveille si bien qu’on serait fortement en peine de nommer explicitement les groupes ayant servi de référence. En deux mots, ils ont su capter le feeling de l’époque et l’adapter à la notre.

côté

Ceci dit certains éléments sont tout de même identifiables, des sons à la U2 des débuts (les breaks de "You’ve got a lot of nerve" et le morceau "All mine", un peu à part sur ce disque, qui dans l’esprit fait beaucoup penser à l’album October) et quelques mélodies aux sensations Cure (les fins d’"Over again" et de "The siren sings"), mais à l’image du singlesque "Feels like grace" et de son refrain comme-si-on-y-était, l’album se tient superbement bien en qualité et en originalité, rien à redire. Paradoxalement le seul titre un peu limite côté copier-coller n’est pas lié à un groupe des années quatre-vingt (mais à un autre héritier de). En effet, la première réaction au contact d’"Over again" (puisqu’il s’agit de lui) est immanquablement « oh, une reprise de Franz Ferdinand ! ». Et bien que le livret nous apprenne que ce n’est pas le cas, de l’intro très guitare-punchy au refrain scandé, tout concourt à nous donner cette impression. Le pire étant qu’ils se tirent de ce plagiat éhonté avec les honneurs puisque c’est un des meilleurs morceaux de l’album !

certaines

Vous l’aurez compris, même si l’automne se prête plutôt bien aux sons eighties et peut donc fausser notre jugement, par ailleurs toujours impartial, les Red riders ont du talent à revendre. Après il faut aimer la période choisie, c’est évident, mais quelque chose nous dit que les trentenaires nostalgiques (ou pas) y trouveront des affinités certaines et on ne serait pas surpris au final que, comme chez nous, le disque s’installe chez vous sur la durée ... dans votre toute nouvelle cuisine damidoïsée.

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publié par le 27/10/09