une belle soirée était organisée par Waterhouse records au Pop-in dans la quasi douceur de cette
mi-janvier. Les guitares de bois en fil rouge. Ou bleu pour être
raccord avec la tonalité douce et l’éclairage aveuglant de cette
soirée. Et les mots bleus de Pauline Drand.
Pauline Drand
Dans l’arrière salle du Pop-in, Pauline Drand s’est installée seule sur la petite scène, au même niveau
que les spectateurs. Sous le regard félin, entre autres, d’un M.
CHAT sur la paroi gauche. Debout, la guitare en bandoulière, elle
pose avec élégance son univers et son verbe sur « Aux jours
de juillet », pour commencer. Parce qu’entre février et
décembre, il y a parfois janvier.
Sans entrer dans les détails, la
soirée sera marquée par l’absence de son « Pont neuf »,
l’un de ses morceaux les plus poignants, le seul qui s’écoute pour
le moment sur Soundcloud.
Elle compensera ce léger manque avec
une interprétation magique de son "Horses", petite perle tire-larmes,
au pluriel, à la Julie Doiron, soutenue avec justesse et présence
par une deuxième voix féminine. Puis un fabuleux nouveau morceau,
"Betty". Et une belle reprise partiellement francisée du "Pink Moon" de Nick Drake. Ainsi qu’un amusant "Animal". L’absence est pardonnée.
Un concert de Pauline Drand c’est un
instant fragile, proche de l’exercice d’équilibriste. Toujours sans
entrer dans les détails, le déroulé et l’interprétation suivent
une ligne bien menue à laquelle elle nous tient et raccroche, en
haleine, suspendus que nous sommes à sa gracile personne. En bout de
piste, on en ressort un peu remué, un peu contrasté, un peu
surpris. Mais surtout conquis. Et l’album qu’on souhaite juste pour
février, après décembre et parfois janvier.
(the ballad of) dr jim
Changement d’univers avec (the ballad
of) dr jim. Deux mecs assis avec guitares sèches. Le chanteur /
guitariste maîtrise son Neil Young parfaitement, du timbre de voix à la
suite d’accords, et jusqu’à le reprendre avec adresse. Une
interprétation fluide, plus sèche et aérée que sur les
enregistrements bandcamp du duo. Avec une étonnante courge blanche
et percussive pour rythmer la progression, le duo nous fait survoler
quelques frontières, particulièrement avec l’aérien « no man’s
land ». On guette la suite.