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publié par Mickaël Adamadorassy le 28/10/16
Pitchfork Music Festival 2016 - Jour 1 (1/2)

Le Pitchfork Music Festival fête cette année sa 5ème édition parisienne et se retrouver dans la Grande Halle de La Villette pour cette grande messe de la musique indé où on change de côté une fois sur deux, ça nous rappelle plein de bons souvenirs. On a bien l’intention de s’en forger de nouveaux avec les prestations de Bat For Lashes et Warpaint... qu’on cite toujours en premières parce qu’on les adore mais il y en a bien d’autres, Le Cargo ! sera présent les 3 jours du festival et vous racontera tout ça en textes et en images au fur et à mesure.

Aldous RH

On avait un peu peur que la musique du britannique Aldous RH soit un peu trop soul et peu trop "love" pour nous et en fait pas du tout même si ce cahier des charges là est totalement rempli. Ça sonne très 70’s, les cocottes funky et les petits soli de guitare y sont, les tenues aussi sont raccord (mention spéciale au percussioniste qui porte une sorte de kimono largement ouvert sur son torse nu). Mais voilà le groupe dégage une aura plutôt sympathique et déroule tranquille un set pas forcément très original mais qu’il maitrise et assume totalement. Une bonne entrée en matière donc.

Lucy Dacus

Lucy Dacus faisait partie de la programmation des deux soirées "avant-garde" qui ont précédé le festiva. Suite à l’annulation de Avelino, elle se retrouve donc dans la programmation principale et c’est plutôt mérité : Lucy a une jolie voix, affirmée mais qui ne surjoue pas, avec son groupe elle déroule une pop-rock mélodieuse et délicate, qui ne cache pas ses racines très américaines et qui sait aussi se muscler et devenir très rock. La formule a par contre tendance à se répéter et on aimerait peut être un peu plus de variété dans les approches, être un peu plus bousculé parfois. Une belle découverte en tout cas, d’autant plus que Lucy n’a que 21 ans à peine (on ne l’aurait pas deviner à la voir sur la scène de la Villette même si on la sentait pas totalement à l’aise), on va aller creuser sur disque (Son dernier album, No Burden est sorti en février 2016 initialement et est ressorti en septembre suite à sa signature chez Matador) Vous pouvez aussi la retrouver sur bandcamp

Parquet Courts

On n’avait jamais Parquet Courts en live mais rarement l’idée qu’on se faisait d’un concert a été aussi conforme à la réalité : les new-yorkais jouent de l’indie-rock conforme à tous les "canons" du genre, que ce soit les guitares Fender, la façon de chanter, la saturation très Sonic Youthienne, c’est plutôt catchy et bien envoyé, en particulier un énorme final bien noisy où tout le groupe se lâche... mais même ça on n’est pas particulièrement surpris. On peut pas dire qu’on a pas aimé vu que ça compile un peu tout ce qu’on est programmé à aimer mais on n’est pas transcendé non plus : on adore ce côté bricolo des chansons, les dissonances, les petites trouvailles par ci par là, mais il manque peut être une sorte de single imparable et si les trois voix du groupe font le job, il n’y en a aucune qui soit vraiment au dessus du lot. Et le pire est que ce côté "plein de qualités mais a la force de ses défauts et a besoin d’un tube" c’est encore un cliché du groupe indie... Mais il ne faut pas terminer sur cette note un peu négative, on a quand même passé un bon moment, si on se met à cracher sur de l’indie rock bien foutue parce qu’elle est trop bien foutue on risque d’atteindre une boucle critique dans le snobisme musical et faire exploser l’univers !

Suuns

Voilà le concert qu’on attendait le plus pour cette journée du jeudi du Pitchfork Music Festival 2016 : le dernier album de Suuns est très bon et on savait qu’ils avaient déjà assuré à la Route du Rock. Les canadiens, menés par un Ben Shemmie sobre mais intense derrière son pied de micro se sont plus que montrés à la hauteur du dernier disque voir même au dessus (Resistance par exemple qui est déjà très bien sur disque prend encore plus de sens en live), l’univers qu’ils façonnent sur scène entre guitares, batterie et machines est dense, sombre, implacable, étouffant , un ciel d’encre parfois éclairées de charges libératrices et de quelques séquences apaisées qui font plutôt l’impression d’être dans l’oeil du cyclone. Lancinant et électronique, rock et énervé quand les guitares sont lâchées. Le premier concert du jour qui se met un bon cran au dessus du reste et vous donne vraiment l’impression d’assister à quelque chose de fort.

Vous pouvez continuer votre lecture avec la deuxième partie de ce compte-rendu de PitchFork Music Festival Paris 2017 avec Floating Points, Nick Murphy, DJ Shadow et Mount Kimbie.

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