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publié par Sfar le 01/11/08
Pink
- Funhouse
Funhouse

So what ?

Elle aurait pu être la Madonna des années 2000 mais Alecia Moore est nettement moins calculatrice que la Ciccone. Elle aurait pu être la nouvelle Courtney Love mais Pink n’a pas la trash attitude autodestructrice de la veuve de Cobain. Notre blonde peroxydée aurait pu être la grande sœur incestueuse de Christina Aguilera mais elle reste beaucoup trop sage pour ça.

Pink incarne un peu la rebelle attitude qui n’effraie pas. Elle dit « Fuck you » certes mais pour la bonne cause : vilipende Bush et ses pratiques, protège les droits des femmes, des homos, des animaux allant jusqu’à refuser de chanter pour les princes Harry et William tant que ceux-ci ne cesseront leurs traditionnelles parties de chasse. Elle est comme cela Pink : elle a le sens de la révolte utile. Sous ses cheveux anciennement rosés et maintenant platinés, sous ses tatouages et ses piercing bat le cœur d’une personne humainement fort attachante. Alliant à ce capital sympathie, une subtile dose sexy façon barbie-trash la belle a su depuis près d’une décennie se faire une jolie place au sein de la scène rock populaire du monde entier. Et même si on la trouve tout autant dans les magazines musicaux, que dans la presse people, et même si elle se fait remarquer aux awards musicaux aussi bien pour ses récompenses que pour avoir embrassé l’actrice Kristanna Loken (World Music Awards 2003) ou pour avoir montré un sein (MTV Vidéo Music Awards 2008), Pink est une artiste plus qu’incontournable. La parution de son cinquième album ne pouvait pas passer inaperçu, précédé par un single tubbesque “So What” très efficace agrémenté d’une vidéo d’anthologie, la sortie de funhouse allait être un des évènements planétaires de cet automne de crise.

I don’t mind at all

La crise justement c’est ce dont il est question dans Funhouse. Qu’on se rassure : Pink n’évoque pas le blues des traders du monde entier mais nous parle d’une crise bien plus personnelle. Tout au long de ce nouvel album, la chanteuse évoque au gré des 14 morceaux son récent divorce d’avec Carey Hart. Ainsi on surfe de morceaux rock pugnaces “Sober”, “Funhouse” , “So what”, “It’s All Your Fault” où Pink expurge les ressentiments et regrets passés de manière très festive à des ballades beaucoup plus douces amères dans lesquelles elle se montre fragile, touchante dans ses interprétations presque timides comme sur l’émouvant “I Don’t Believe You”. Tour à tour rockeuse, rappeuse, chanteuse mélancolique et même blueswoman sur certains passages (même si cela reste un peu moins convaincant), Pink ne cesse de nous étonner par la palette d’interprétation dont elle dispose. Forcément, on pourra trouver les morceaux un peu simplistes dans leur construction musicale, les mélodies entraînantes un peu trop formatées pour passer sur certaines radios ou télés. Seulement, même les morceaux conçus le plus précisément possible pour atteindre les succès commerciaux espérés ont besoin pour exploser d’interprètes exceptionnels. Pink a cette chance d’être non seulement une artiste d’exception mais aussi très populaire. Rares sont ceux qui peuvent se réjouir de cette double reconnaissance.

Funhouse ne se veut pas l’album d’une rupture mais celui d’un renouveau. Il ne fait aucun doute qu’avec de tels morceaux Pink n’est pas prête de rompre avec un succès qui n’a aucune raison de lui échapper.

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publié par le 01/11/08
Informations

Sortie : 2008
Label : Sony Music

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