Vigor Hugo
Parlor Snakes nous proposait une soirée avec trois concerts pour la release party de leur nouvel album Disaster Senerades. Tout d’abord Vigor Hugo, qui comme son nom l’indique boit du .. Vigor (produit ménager à l’emballage orange fluo caractéristique). Seul sur scène, le monsieur a la pêche, ne se prend pas au sérieux du tout et fait le boulot de tout un groupe : en plus du chant et de la guitare, il joue de la batterie en utilisant ses deux pieds pour actionner grosse caisse et caisse claire, pour la cymbale, il tape dedans avec la tête de sa Telecaster. Il joue aussi du clavier et de l’harmonica et propose même des activités percussion au public. Si vous êtes programmeur de salle ou de festival, vous devriez sérieusement penser à lui, même si les chansons en elle-même sont assez classiques : il va bien vous chauffer le public, le mettre de bonne humeur et ça ne vous coûtera qu’un cachet et un couvert !
The Pearl Harts
On ne connaissait absolument pas The Pearl Harts mais on adoré ce duo féminin anglais qui se décrit comme des "Badass girls with all the right stuff". Une description dont elles sont tout à fait à la hauteur que ce soit pour l’énergie déployée et le jeu de scène très rock’n’roll que pour le gros son qu’elles envoient à deux. Duo guitare-batterie on pense forcément à Blood Red Shoes et Royal Blood. Dans le son de guitare bien gras et l’esprit résolument rentre-dedans des compositions, on est quand même beaucoup plus proche de cette seconde influence, sans le côté rétro/led zeppelin de certains riffs de Royal Blood. La chanteuse utilise beaucoup une pédale de looper pour dédoubler les parties de guitare ou se donner des passages où elle peut laisser la rythmique tourner et se concentrer sur le chant. C’est tellement bien maîtrisé que ça ne se remarque quasiment pas et ça ouvre des possibilités intéressantes face aux limitations normales d’un duo.
Parlor Snakes
Après un changement de plateau assez rapide, voilà les maîtres de cérémonie, Parlor Snakes en formation quatuor : une section rythmique basse/batterie accompagne Eugénie (chant/clavier) et Peter (guitare). Après le set explosif de The Pearls Hats on se disait que la barre était mise déjà bien haut pour cette soirée mais dès le premier morceau, "Darkness Rises", qui ouvre le nouvel album (et qu’on vous propose aussi en session dans une version alternative en duo), on se rend compte d’une part que cette fameuse section rythmique est redoutable et que Parlor Snakes est là pour mettre le feu. Le morceau déjà génial sur disque prend encore de l’ampleur avec la qualité de jeu du groupe mais aussi le charisme et l’énergie d’Eugénie qui semble captiver une bonne partie du public qui a les yeux rivés sur elle.
Peter est un peu plus discret mais il a lui aussi une élégance très rock’n’roll dans ces mouvements, dans la manière d’attaquer les cordes de sa Fender Jaguar même. Un instrument typique du rock indé dont il arrive toujours à tirer des sons intéressants, rythmiques saturées bien tranchantes, riffs garage en single note avec un son crunch très rétro, accords égrènés en utilisant en même temps le vibrato de la guitare, sonorités un peu psychédélique/ 70’s quand la wah s’invite dans l’équation.
On retrouve cette affinité pour les sons rétro avec l’orgue mais ce qui est aussi très agréable chez Parlor Snakes, c’est que ce sont des éléments de leur vocabulaire, des ambiances qu’ils savent à merveille recréer mais ce n’est pas tout leur univers, ce n’est pas tout ce qu’ils ont à dire. Il ne faudrait surtout pas les classer dans le revival psychédélique par exemple. Ils ont une palette d’influences tellement plus large, des personnalités qui font qu’on ne les peut pas les enfermer dans une case. Rock, Pop, Stoner, Garage, Rock 70’s, atmosphères sombres façon BO de Lynch ou des vieux PJ Harvey, il y a un peu de tout ça dans leur musique mais en live il y a surtout quatre musiciens impeccables, totalement investis dans ce qu’ils jouent et qui délivrent un show intense, rock’n’roll, fiévreux de bout en bout.
