free jazz

c’est vrai que la musique de movietone n’est pas sans rappeler celle d’un broadcast free jazz. quelques accents, quelques tonalités entre autres références que l’on peut citer pour cet album sorti chez domino. the blossom filled streets est un album d’ambiance, un album d’images. c’est comme regarder des vieux films 8mm muets, rayés sur un écran blanc au fond d’un grenier. une fenêtre ouverte sur le monde extérieur nous permet d’entendre au loin quelques bruits d’oiseaux, un cri d’enfant ou une voiture qui démarre, mais on reste captivé, fasciné par ces images qui défilent devant nos yeux. on découvre un monde, emprunt d’une légère nostalgie, on y fait des découvertes. alternant les morceaux instrumentaux - comme le très beau et lancinant "year ending" - et ceux ou la voix divinement enjôleuse de la chanteuse de movietone nous hypnotise, les 9 morceaux de cet album sont toujours d’un calme apparent et relatif. parfois se cache le désordre ou pointe l’anarchie au beau milieu de ce jazz rock classieux. on rentre en douceur avec "hydra" dans le monde de movietone - le nom sonne comme une compagnie de vieux films hollywoodiens. une voix nous susurre les paroles, sensualité et douceur, l’invitation ne se refuse pas. mais déjà, la fin du morceau nous annonce la couleur de cet album !

vieux films hollywoodiens

une trompette ou un saxo très free jazz, digne des délires de charlie parker, se déchaîne et s’envole sur des rythmes rendus fous avec de retrouver la grâce et la légèreté de "star ruby". méfiance ! tout n’est pas aussi simple que l’on pourrait le croire ! the blossom filled streets est un album plus riche, plus dense que ce que l’on pourrait croire à l’écoute d’un ou deux morceaux . alors que vous vous laissez bercer par le délicat "star ruby" le morceau se fini sans que l’on y croit vraiment, quelqu’un aurait il baissé le son ? juste deux petites minutes avant de revenir avec le superbe "1930’s beach house". un morceau où la rythmique vous donne envie de danser doucement, sous la chaleur torride d’un ciel sans nuage, juste se remuer légèrement coller l’un contre l’autre pour créer un léger souffle et quitter cette moiteur ambiante qui nous enveloppe. quelque déhanchement de bassins et même si le vent se met à souffler, si la tempête n’est jamais loin, on continue de danser, sur le même rythme, collé l’un contre l’autre, enveloppé par la musique de movietone. sensuel !

où les buches crépitent

c’est sûr que les références et tous les albums qui reviennent à l’esprit en écoutant the blossom filled streets peuvent énerver un petit peu. mais cela serait quand même bouder son plaisir en écoutant toutes les petites merveilles que recèle cette album de ne penser qu’à cela. comment ne pas craquer devant la montée en puissance et tout en retenue du morceau éponyme de l’album, ce piano qui accélère sans jamais s’emballer, ce rythme qui s’envole dans une spirale qui paraît sans fin et qui vous enveloppe pour finir sur un coup de cymbale libérateur. et toujours le calme qui revient après la tempête, après le final de the blossom filled streets, comme une fenêtre que l’on ferme en entendant les premiers signes de l’orage, pour se retrouver dans la quiétude de son intérieur, au chaud près de la cheminée où les bûches crépitent. bercé par la nonchalance d’une ballade tout en douceur comme "porthcurno". vous fermez les yeux et un nouveau monde s’ouvre devant vous. les mouettes de "seagulls/bass" vous emmène au bord la mer, en fin de journée, quand après une journée magnifique on reste un peu plus longtemps, un pull sur les épaules, juste pour faire durer le plaisir de la plénitude, regarder le soleil se coucher sur l’océan - "in a marine light" - et partir dans la nuit et ses pensées - "night in these rooms". parfois on aimerait que la vie ressemble à un film, cette fois on aimerait qu’elle ressemble à un album.