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publié par tairanteuh le 25/04/05
m. ward
- transistor radio
transistor radio

reproches

m. pour matt. un jeune trentenaire originaire de portland, oregon, dont la timidité et la réserve le poussent à extérioriser dans de subtiles compositions une palette d’émotions parmi les plus pures et de fait bouleversantes de ces quatre dernières années. autant d’années que d’albums, cela force le respect. d’autant que le bonhomme aligne des ouvrages quasi intouchables. et de corriger au fur et à mesure les reproches qui pourraient poindre. ainsi, traitez le de passéiste, reprochez lui d’être désespérément déconnecté du vivant (transfigurations of vincent, son troisième album semblait plus que jamais tourné vers le passé), voilà que transistor radio le raccroche à notre ère et se pose comme l’argument phare qui justifie sa démarche.

jeunesse

du constat de la paupérisation musicale qui touche nos ondes, m. ward tente une nouvelle fois de dépasser l’amnésie collective (the end of amnesia, son deuxième album était un régal en ce sens) et décline en seize morceaux cette riche variété qui a sombré dans les étagères paternelles les plus poussiéreuses. transistor radio est une réappropriation des années fastes où l’on trouvait ailleurs que sur l’internet ou sur les stations satellites les plus obscures, une musique artisanale gracieuse, celle de sa jeunesse. artisanale, car elle est sans montage, sans trucage, sans la supercherie qui prévaut désormais. matt ward balaie le spectre de ces musiques avec son touché divin sur la six cordes. m. pour midas, tout ce qu’il touche prend une valeur considérable. avant dernier exemple en date, les 18 minutes offertes à cat power pour le disque accompagnant son dvd speaking for trees. “willie deadwilder”, une lancinante merveille grâce à l’accompagnement de m. ward.

autoradio

sur transistor radio, de la même manière, il nous promène de la pop psychédélique (sa reprise stupéfiante en ouverture du “you still believe in me” des beach boys) à la musique classique (“well tempered clavier”, fragile adaptation du morceau de johann sebastian bach) en passant par la country (“oh take me back”, reprise de la carter family), et des variantes de folk, blues, jazz... le concept, filé jusqu’au bout du disque, fonctionne à merveille : transistor radio ou 16 changements de fréquence sur une bande hertzienne idéale. bref, remplacez votre autoradio par un lecteur cd et nourrissez le régulièrement de ce fantastique m. ward.

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publié par le 25/04/05
Informations

Sortie : 2005
Label : merge