Où il est question d’assumer

Sur le Cargo !, nous les dudes, on assume carrément notre part féminine, après tout on était preum’s ou presque sur Coldplay. Du coup quand j’interpelle le gab qui montrait fièrement la sienne (de part féminine..) en lui disant un truc du genre "hé mec, écoute ce son, ta part féminine va kiffer , c’est d’la grosse bombasse de compétition, j’te jure sur la vie de ma reum" (et ce son de grosse bombasse de compétition c’est le premier EP de Luxe, Invention) il me répond un truc du style "t’hallucines mec, c’est même plus de la part féminine là c’est le ...

Troisième sexe

Et ma foi, l’expression est plutôt appropriée quand on découvre Benoît (Carp, Landscape, A Fugitive kind, Overhead), qu’on connaît plutôt pour la chemise de bûcheron et la voix bien grave qui évoque plus Stuart Staples que Mika, devenir le temps de 4 chansons une fille "super lissée", qui n’a pas envie de s’abîmer. Avec des garçons relous et autres préoccupations d’une fille des années 2010... ou 80, on ne sait pas exactement où se situe l’univers de Luxe en fait.

Les synthés omni-présents comme le jeu des guitares ramènent inexorablement à cette décennie si cruelle pour le bon goût vestimentaire et les coupes de cheveux mais en même temps on sent que le groupe vient de la scène indé et que tout investi qu’il est dans son délire, il écrit toujours des chansons, qu’il habille de paillettes, de bandanas et de vestes en jean mais il y a un vieux fond de pop indie sautillante et efficace (et tant mieux).

Zombie

Vous avez du remarquer qu’en ce moment on observe une sorte de retour à la pop française des années 60/70, servi sur un fond dégoulinant d’électro, le point commun à toute cette vague de médiocrité ? des textes qui craignent d’autant plus qu’on les comprend parfaitement français oblige, et s’ils sont censés être second degré, c’est raté... et puis il y a cette volonté de ressusciter des morts qui étaient très bien là où ils sont. Y a bien que Granville qui surnage un peu là-dedans.

Immaculée conception

Luxe est un joli pied de nez à tout ça, je ne pense pas que ce soit le but recherché, ils donnent l’impression plutôt de potes musiciens talentueux qui ont voulu faire une sorte de pastiche pour rigoler et se sont retrouvés avec des chansons qui tiennent la route et des textes qui pour le coup sont du vrai bon second, troisième ou quatrième degré. Heureusement pour nous ils n’ont pas peur de leur part féminine non plus et il les ont sorties (leurs chansons).

Et pour peu qu’on rentre dans le délire, y pas grand chose à reprocher à ce disque, à part peut être qu’ils y aillent encore plus à fond : je serais juste curieux de voir ce que leur musique donnerait entre les mains d’un gros producer ’ricain qui fait dans le son ultra fat calibré pour remuer les dancefloors. Même si j’aime bien ce Luxe, les fesses coincées entre ses racines indie et sa volonté de se la jouer biatch de compet’.