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publié par Mélanie Fazi le 02/11/12
Lidwine
- No Monkey EP
No Monkey EP

Sorti en 2010, Lw était un premier EP aux ambiances envoûtantes et denses, quasi féeriques – pas dans le sens rose bonbon qu’on y associe souvent à tort, mais dans celui que lui prête le folklore anglais, l’inquiétante féerie du Songe d’une nuit d’été. Il explorait des territoires sonores évoquant l’atmosphère hivernale feutrée du Vespertine de Björk tout en imposant une griffe personnelle. Plutôt que de creuser le même sillon sur ce No Monkey EP, Lidwine choisit d’en prendre le contre-pied. Plus de multiples couches sonores à dépouiller successivement, plus de chœurs et de fioritures dans lesquels se perdre, mais la simplicité d’un enregistrement live réalisé dans l’église Saint-Merry, avec une harpe et un orgue pour tout habillement.

Corde sensible

L’auditeur de Lw se retrouve en terrain familier et surprenant à la fois – d’autant que deux titres du premier EP (« The Coast » et « In the half-light ») sont repris ici. No Monkey se rapproche davantage de l’expérience vécue en concert, où l’on est chaque fois stupéfait de la capacité qu’a Lidwine de vous captiver dès la seconde où s’élèvent sa voix et le son de sa harpe. On retrouve en écoutant No Monkey la même impression de proximité, comme si elle se trouvait là, dans la même pièce. Une autre présence l’accompagne, presque en creux, celle de l’église qui se rappelle à nous à travers d’infimes détails : les quelques secondes d’écho qui ouvrent « The Coast », la résonance de l’orgue et de la voix qui serrent la gorge tout à la fin du dernier morceau.

Le son est plus direct et plus caressant à la fois que sur le précédent EP. Les mélodies sont claires et douces, les motifs de l’orgue et de la harpe ont la beauté de ce qui va au plus simple. Les titres les plus marquants, comme « Back & forth », semblent fonctionner comme un dialogue à la tension subtile entre les cordes et la voix. Sur la fin, on se fait une fois de plus happer par « In the half-light » sans bien comprendre pourquoi cette chanson nous émeut à ce point. Pas seulement parce que la mélodie est poignante, plutôt parce qu’elle nous parle en profondeur. Quand Lidwine chante « You very innocently plucked some of the tender strings in me », on ne peut s’empêcher d’y trouver un écho.

"Made with care"

Cerise sur le gâteau, No Monkey sort dans une édition limitée particulièrement soignée : joli packaging en carton numéroté à la main, orné au dos de la mention « Made with care… » Description adéquate du projet, finalement : un bel ouvrage réalisé avec soin, avec délicatesse – avec amour, a-t-on presque envie d’ajouter.


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publié par le 02/11/12