Le 27 août 2003 on découvrait à l’occasion de la première édition de Rock en Seine le Parc de Saint-Cloud, déjà gâtés avec une programmation alléchante et pointue (Beck, PJ Harvey, Tom McRae, Massive Attack ; Morcheeba, KS Choice etc..). On ne se doutait pas à l’époque que le festival deviendrait un rituel de fin d’été et qu’on aurait la chance d’aller y photographier pour Le Cargo ! les pointures de la grande scène mais aussi les nombreux artistes indé se produisant sur les autres scènes, déjà présents parfois sur le site, parfois des découvertes pour nous aussi.
Et c’est ce mélange, toujours préservé, entre valeurs sures et nouvelles sensations qu’on vient chercher à Rock en Seine, et qu’on a toujours trouvé/ Même les années où certains lisaient un abandon du rock dans la programmation, même avec les polémiques récurrentes, la dernière en date étant le fameux "Golden Pit", un large espace VIP devant la grande scène, malheureusement très peu rempli sauf en fin de journée pour les têtes d’affiche. Le festival est d’ailleurs revenu sur sa copie cette année, la zone VIP reste mais elle est comme sur l’édition 2021 sur le côté de la scène. Plus de vide donc devant les artistes de l’après-midi.
Mais Rock en Seine 2023 c’est surtout une programmation particulièrement riche pour cette édition anniversaire qui s’étale sur 4 jours, om l’on trouve des têtes d’affiches internationales à la hauteur d’un gros festival : Billie Eilish le 23, Placebo le 25, Cypress Hill qui remplace Florence + The Machine, et The Chemical Brothers le samedi 26 et pour finir en beauté Foals et The Strokes le dimanche.
Plutôt sympa non ? Mais comme d’habitude pour nous le plus enthousiasmant ce n’est pas les têtes d’affiche mais tous ces groupes qui sont plutôt ceux dont on vous parle chez nous : la géniale Girl in Red avant Billie Eilish, le rock indé féminin largement représenté avec le "supergroupe" indie Boygenius avec Lucy Dacus, Julien Baker et Phoebe Bridgers, Snail Mail, Wet Leg, Dry Cleaning, Angel Olsen. Dans un style plus planant, l’envoutant Tamino, Altin Gun et Blumi. Pour les frenchies, Silly Boy Blue, Parlor Snakes, Lucie Antunes, En Attendant Ana, L’impératrice et bien d’autres. Pour ceux qui veulent du rock un peu plus énervé, il y a a aussi avec Amyl & The Sniffers, Turnstile, Brutus, Pogo Car Crash Control, The Murder Capital.
Et beaucoup d’autres encore, on ne va pas vous citer tous les groupes qu’on a envie de voir, ca serait en fait une bonne partie de la programmation et plus vraiment une sélection, ce qui fait de cette édition de ReS une des plus "rentables" qui soient : pas de raison de squatter une pelouse ou d’enchainer les bières en attendant la tête d’affiche, on va vous donner plein de raisons de battre la pelouse du parc d’un bout à l’autre tout au long de ces quatre jours de festival !
Un mercredi 23 au féminin
En tête d’affiche de cette première journée du festival, Billie Eiilish, à peine plus âgée que le festival et dont se sera la seule date française. Une exclu que le festival aurait payé entre 1,5 et 2 millions d’euros. Un cachet qui fait bien sûr jaser et un choix qui ne parlera pas à un certain public rock qui aime bien penser que c’était mieux avant mais on ne doute pas du succès de cette journée et que le site sera rempli d’un public jeune qui n’en a pas grand chose à faire de ses considérations et se déplace en masse pour ses artistes fétiches. Surtout qu’on compte à l’affiche de cette journée totalement féminine l’excellente Girl In Red dont les concerts français affichaient touts complets et Tove Lo. Du côté des "découvertes", on aura le plaisir de retrouver Lucie Antunes, à ne pas louper en ouverture du festival. Sur la scène Firestone située à l’opposée de la Grande Scène près de l’entrée du festival, on a très envie de voir Nieve Ella et Hannah Grae, deux jeunes artistes qui ont à la fois un beau grain de voix et des titres aves des guitares bien rock.
Une programmation de qualité donc, il n’y a que Mae Stephens qui ne nous a pas convaincu, ce qui fait que notre "sélection" c’est finalement d’aller voir toute le monde, ce qui est reste possible avec seulement deux scènes dont les concert ne se chevauchent presque pas (comptez 10 à 15 minutes pour changer de scène)
- 17:35 : Lucie Antunes (Grande Scène)
- 18:40 : Love To (Grande Scène)
- 19:30 : Hannah Grae (Scène Firestone)
- 20:10 : Girl In Red (Grande Scène)
- 21:00 : Nieve Ella (Scène Firestone)
- 22:00 : Billie Eilish (Grande Scène)
Vendredi 25 août : un peu de tout, beaucoup de "french touch"
Voilà une journée où on va éviter ce qui pourrait être les évidences : Christine & The Queens ça nous laisse froid alors on ira avec plaisir se prendre un bonne dose de gros son avec Pogo Car Crash Control, dont on a déjà testé les qualités en live sur une scène parisienne.
Pour Placebo on a consulté les setlists de cet été : aucun titre des vieux albums en dehors de "Bionic". Leur dernier effort en date contient quelques titres potables et surtout on n’a jamais vu encore le groupe en live, on restera donc au moins une demi-heure devant le Molko moustachu de 2023 et selon l’humeur on risque bien d’aller ensuite voir Romy (la chanteuse de the XX)
Le reste de la journée est plus enthousiasmant et ne nous laissera pas beaucoup souffler ; dès l’ouverture la pop d’Upsahl a l’air de tenir la route en live, on monte ensuite direct en intensité avec le rock/punk de Turnstile.. avant de recalmer tout de suite le jeu avec Bertrand Belin, premier frenchy dans une journée qui va en compter beaucoup pour nous : En Attendant Ana, Silly Boy Blue et Pogo Car Crash Control. On y intercalera juste Boygenius, le dernier album ne nous a pas ébloui mais 1h avec Phoebe, Lucy et Julian sur la même scène, c’est impossible de passer à côté ! En découverte, comme Fever Ray ne nous attire pas vraiment, on tentera l’électro-pop de Avalon Emerson, juste avant Placebo. (qui joue en concurrence avec Dalle Béton qui ont des morceaux aux titres... intéressants, malheureusement ni la musique ni les textes ne se montrent à la hauteur)
- 15:35 : Upsahl (Grande scène)
- 16:15 : Turnstile(Cascade)
- 17:00 : Bertrand Belin (Grande scène)
- 17:50 : En Attendant Ana (Bosquet)
- 18:40 : Boygenius (Grande scène)
- 19:40 : Silly Boy Blue (Bosquet)
- 20:40 : Pogo Car Crash Control
- 21:15 : Bracco (Scène IDF)
- 21:45 : Avalon Emerson & The Charm (Bosquet)
- 23:00 : Placebo (Grande scène)
- 23:30 : Romy (Bosquet)
Samedi 26 août : la journée des choix cornéliens
.. et la journée où il faut absolument arriver tôt pour ne pas louper les excellents Parlor Snakes pour le rock fiévreux et sensuel, juste après on vous recommande chaudement Ethel Cain, ovni musical qui peut vous envoyer de la pop uitra groovy que du rock qui flirte avec le doom metal, le disque est excellent et son concert archi-complet à la Bellevilloise l’était tout autant, Pas trop d’hésitation non pour les planants Altin Gün qu’on a désormais plus besoin de présenter et Noga Erez (plutôt très pop mais le live KEXP ci-dessous nous a donné envie).
Mais viennent ensuite des choix déchirants : on adore Tamino mais Dry Cleaning est un des gros coups de coeur rock de l’année écoulée. On n’était pas parti pour être fan de l’impératrice mais leur dernier disque et leur générosité en live (testé au dernier festival Fnac à Paris) fait chaud au coeur, et bien sûr ça joue très très bien. Mais The Amazons proposent aussi un rock qui fait bien envie. On ne présente plus les Yeah Yeah Yeahs mais Brutus envoie du lourd en face.
En découverte, Coach Party promet de belles choses et on a bien envie de tenter ADA ODA qui a l’air plutôt barré
- 14:40 : Parlor Snakes (Scène Firestone)
- 15:20 : Ethel Cain (Cascade)
- 16:00 : Altin Gün (Grande Scène)
- 16:45 : Noga Erez (Cascade)
- 17:30 : L’impératrice (Grande Scène) ou The Amazons (Scène Firestone)
- 18:30 : Tamino (Scène Cascade) ou Dry Cleaning (Bosquet)
- 19:40 : Coach Party (Scène Firestone)
- 21:00 : Yeah Yeah Yeahs (Cascade) ou Brutus (Bosquet)
- 22:00 : ADA ODA (Scène Firestrone)
Dimanche 27 août : pour finir en beauté
Dernier jour de festival on sera sûrement un peu fatigué mais on se motive et on arrive tôt pour profiter d’un triptyque féminin aussi varié que talentueux : Angel Olson, Nova Twins et Blumi. Le reste de la journée est assez évident : quasiment du rock et que du bon : pas besoin de présenter Foals ou The Strokes, Wet Leg est le dernier gros buzz en date de la scène mais il y a aussi The Murder Capital et Amyl pour le côté punk de la force, tous les deux déménagent en live, de même que Snail Mail qui nous a offert un très chouette concert au Trabendo l’année dernière.
- 13:50 : Angel Olsen (Cascade)
- 14:30 : Nova Twins ( Grande scène)
- 15:10 : Blumi (Bosquet)
- 16:00 : Snail Mail ( Grande Scène)
- 16:35 : The Murder Capital (Cascade)
- 17:35 : Amyl & The Sniffers ( Grande scène)
- 18:35 : Wet Leg (Cascade)
- 19:35 : Foals ( Grande Scène)
- 20:50 : Kenny Beats (Bosquet)
- 22:00 : The Strokes (Grande Scène)