mignardises
ils vous font saliver comme devant les merveilles de pierre hermé place st sulpice. deux ans et demi pour digérer leur i’m coming c’est plus qu’il n’en faut, l’appétit n’était que trop là. ladies first par le menu, c’est un album de douze titres comme autant de mignardises. un album à la galanterie qui colle aux doigts et aux oreilles. entêtant, gourmand, abondant.
centrifuge
délaissant le cabaret-rock si prégnant jadis - les seuls morceaux pouvant ici s’en réclamer étant “i was born a cancer” et “the apemen, the bride and the butterfly” - pour lorgner vers le post-rock (“aleister”) ou même la post-pop (“i used to be a charming prince”), le nouvel album de jack the ripper change aussi de scène. on leur connaissait un univers brut, bastringue, théâtral, on retrouve aujourd’hui des séquences davantage empruntées à une dramaturgie plus cinématographique, où les effets sont grandiloquents, spectaculaires : boucles et superpositions dans “white men in black”, montées lyriques puis très électriques sur “old stars” et “words”, course-poursuite à deux pianos dans “vargtimmen”, road-movie aux voix en écho sur “aleister”. changements de décor, changement de son, sans que jack the ripper ne se travestisse.
s’il cède à la profusion de moyens, à la richesse - parfois superflue - des arrangements, jamais jack the ripper ne transige sur son identité faisant de son ladies first une sorte d’album centrifuge.
agapes
pourtant. paradoxal ce disque comme un dîner dans un grand restaurant. tout y est alléchant, étonnant, raffiné. tout l’est réellement. l’abondance et la singularité viennent souvent rendre l’expérience étourdissante, roborative, parfois même jusqu’à frustrante. chaque morceau pris individuellement émerveille de sa composition, ses saveurs, sa finesse extrême. seulement, on aimerait faire une pause entre les plats, ou finalement avoir commencé par le dessert, que l’on n’arrive jamais à apprécier comme il le mériterait. qui, pris loin de toutes agapes, aurait tôt fait de laisser les papilles en émoi, mais qui, en bout de course, lorsque la satiété est proche ou même dépassée perd de ses charmes.
goulûment
lorsqu’arrivent “hungerstrike at the supermarket” et “words”, l’oreille, trop polie pour crier à la saturation, goûte encore avec plaisir, se laisse charmer dans la globalité, mais n’a plus les ressources de détailler et apprécier les délicatesses pourtant si évidentes. rageant de n’avoir pas réussi à garder une petite place, d’avoir trop goulûment englouti ce qui précédait. dans cet album, même le trou normand ou plutôt les trous normands (“old stars”, “aleister”) ne se contentent pas d’assurer une transition et de faciliter la digestion. par leur simplicité finalement relative, ces morceaux s’imposent comme des sas par trop garnis.
vertus
non que l’on fasse la fine bouche avec ce ladies first, il est clair qu’au moins on ne restera pas sur notre faim. le nouvel album de jack the ripper a les respectables travers de ses vertus. en faire beaucoup, voire trop, mais sans faute de goût.
crap the Ripper surely ? Read Night of teh Ripper out soon !!!!