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publié par gab le 26/11/07
french cowboy - the french cowboy was a go-between

à l’occasion de notre grande retrospective cargo-betweens, c’est tout naturellement qu’on prend contact avec Federico Pellegrini (French Cowboy) pour lui demander de revenir pour nous sur son expérience Go-betweenienne en tant qu’ancien Little Rabbits et par là même grand ambassadeur français du groupe.

On lui avait bien sur concocté quelques questions des plus bateaux (normal pour un cargo direz-vous) sur leur choix du morceau ultra-confidentiel "Karen" comme reprise sur l’album dans les faux puits rouges et gris et sur leur rapport dans le temps au groupe australien.

Voici ce que, fidèle à lui-même, il nous répond :

J’avais 18 ans. Ma soeur en avait deux de plus. Et un demi. Elle était en Angleterre. Stalybridge. Près de Manchester. Assistante. Elle donnait des cours de français. Elle était abonnée à cette revue. Underground. Je ne sais pas si elle existe encore. Ma soeur existe encore. Mais en Inde. Les Go-betweens quand à eux n’existent plus qu’à moitié. Je ne sais jamais lequel. Si bien que pour moi, ils sont tous deux un peu vivants. Chaque mois, underground était livré avec une cassette compilation. Elle les dupliquait, puis me les envoyait, accompagnées de la revue, une fois lue. Sur celle-ci, figuraient les go-betweens. C’était leur second 45 tours. Et puis les Housemartins. Du premier album je crois. Enfin, six groupes obscurs que j’ai oubliés. J’avais un an de guitares. Je commençai par Karen. Très vite, je sus la jouer à peu près comme eux. Les mêmes erreurs, pas forcément au même moment. Nous la jouâmes tous les quatre et y prîmes un tel plaisir qu’elle ne nous quitta plus, jusqu’à la fin. Elle était facile, comme du sport. Quelques années après, mon meilleur ami me fit un copie d’un de leurs albums. Before Hollywood. Très différent de Karen. Beaucoup plus froid. Mystérieux. Comme enregistré en Islande. Période nuits éternelles. J’aimais beaucoup. It’s cold, it’s cold, it’s cold and dusty in here... Puis, plus tard encore, des ballades, je ne sais plus, beaucoup plus acoustiques, il y avait Love goes on, seulement tout à coup, c’était trop évident, trop évident pour moi, fini l’Islande. Période nuit. On me raconta qu’un jour, sur France Inter, Lenoir leur avait passé notre version de Karen. L’un d’entre eux, je ne sais plus lequel, s’était moqué de mon yaourt, ouais, sans plus. J’avais pourtant passé du temps, avec mes oreilles de l’époque, collées aux enceintes. Décrypter. Imaginer parfois, dans le charabia. J’avais fait de mon mieux. Les gens, quand ils jouaient en France, leur demandait toujours Karen plutôt qu’une autre, alors que cette chanson, elle n’était jamais sortie en France, sous leur nom... à eux. Ingrats. Someone you knew, is watching you, i’m someone you knew.

f.

Un grand merci à Federico pour sa participation exceptionnelle à ce dossier.

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publié par le 26/11/07