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publié par tairanteuh le 18/09/00
fred alpi
- ici & maintenant
ici & maintenant

textes engagés

le cargo ! avait parlé très brièvement et négativement de la participation de cet artiste au concert de soutien de la cnt aux côtés de noir désir... aujourd’hui l’album est là et même si la biographie fait un peu peur, on se risque à l’écouter... au premier coup d’oeil : un trio de motards, échappé de l’univers de frank margerin au parcours musical très mouvementé. rien que fred alpi meneur de notre bande vient de suède et a sillonné entre stations de metros parisiennes et terrasses européennes après avoir officié avec les allemands de sprung aus den wolken (littéralement le bond depuis les nuages) qu’il délaissa au terme d’une tournée européenne... ici & maintenant, ne pas se méprendre, il ne s’agit pas de la traduction française du there and then d’oasis... à l’antipode, on nous parle volontiers de noir désir, thugs, arno et toute cette vague plus ou moins récente d’artistes francophones aux textes engagés. malheureusement cet album semble moins réussi que les artistes susmentionnés.

rauque

à vrai dire, cela commence très mal. fred alpi a une réelle qualité pour la composition des paroles, c’est indéniable, ça sauve d’ailleurs les morceaux les moins réussis. la musique reste un poil trop classique, du rock comme l’on en a entendu depuis les premiers ébats de la vague punk (dont fred alpi ne peut démentir l’héritage puisqu’il a vécu cette période). quand fred alpi ne parle pas il chante un tantinet faux, hurle pour notre plus grand déplaisir, s’égare dans des soupirs rauques (et pas rock) à faire pâlir dark vador. so, éliminés d’office : "information", "one man’s luck is the other man’s pain" ou encore le rock lourdingue de "4 jours" et "entreprise dieu & fils"... le plus intéressant réside là où fred alpi ne torture pas trop ses cordes vocales que l’on sent limitées. réduit au rang de six titres, cet album est quasi-indispensable car fred alpi innove, change radicalement de la scène rock actuelle. plus mordant que miossec et moins sombre que noir désir.

hymne

du rock poétique teinté d’érotisme et de contestation. par exemple la "chanson pour joe hill" est vraiment très belle et fait penser à du murat en grande forme et électrique. et puis nouvelle claque avec "citoyen du monde", petite pépite que l’on devine auto-biographique, avec de la slide bien sentie. curieusement le texte un peu faiblard de "l’heure bleue" séduit, rappelant plus que jamais la douce tristesse adjoint de mélancolie du mustango de murat. et puis pour fred alpi il était l’heure de repartir en enfourchant sa bécane "2 cylindres et 4 temps" ode aux rockers de la première époque et sorte d’hymne au bikers solitaires, personnifiés par peter fonda. au passage ne manquez pas le superbe morceau caché de ce premier album, ballade à la guitare sèche et voix proche d’un johnny ... premier album, certes inégal, mais agréable et utile. fred alpi offre une nouvelle alternative avec des compositions résolument différentes, loin de tout aspect commercial, qui le placent directement aux côtés des plus grands (murat, noir désir, miossec), sans pour autant s’en approcher. et bientôt au dessus ?

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publié par le 18/09/00
Informations

Sortie : 2000
Label : autoproduction