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publié par gab le 16/12/16
Facteurs Chevaux
- La maison sous les eaux
La maison sous les eaux

Vous êtes à la bourre dans vos cadeaux de noël, pas de souci les amis, voici le tant attendu article de conseils cargotiens pour votre sapin. Eh oui, que voulez-vous, on a nos petits rendez-vous annuels, nos petites introductions faciles, nos artistes tiens-on-l’a-pas-chroniqué-cette-année-celui-là. Et cette année il se trouve qu’il y en a plusieurs que je voulais chroniquer mais mon sympathique N+2 avait d’autres envies pour mes soirées et week-ends, comme c’est gentil à lui de penser à moi comme ça. Cette année donc, en rattrapage in extremis, un groupe s’impose : Facteurs Chevaux. Et c’est parti, oyez bonnes gens, les 10 bonnes raisons d’offrir La maison sous les eaux de Facteurs Chevaux à votre entourage, de 7 à 77 ans.

 

1. Pour conjurer le sort

Ayant vécu un épisode pluvieux assez intense fin mai, avec 40 cm d’eau dans le salon pendant une semaine (comme quoi il n’y a pas que mon N+2 qui pense à mes week-ends, les instances divines s’en mêlent aussi parfois), j’étais moyennement chaud pour attaquer un disque qui s’appelle La maison sous les eaux. C’est assez idiot en réalité puisque « l’eau n’est plus qu’à quelques mètres » mais « quoiqu’il arrive je ne partirai pas », ce morceau vient chamaniquement apaiser l’univers et conjurer le sort. Il se trouve qu’au final j’aurai attendu la fin des travaux pour prendre la plume, comme quoi ça laisse des traces. Sera-ce suffisant cependant ? Envisageons un sacrifice en grand pompe d’une poule ou deux à Neptune pour mettre toutes les chances de notre côté.

2. Pour feu Leonard Cohen

C’est amusant (ou pas), Facteurs Chevaux sort son disque qui s’inscrit d’emblée dans une filiation forte avec Leonard Cohen (ce qui, ceci dit en passant, est super balaise, particulièrement pour un groupe chantant en français) et le monsieur en profite pour tirer sa révérence. Bon d’accord, ce n’est pas un vibrant hommage à feu Leonard Cohen, sa présence n’est là qu’en filigrane, mais c’est quand même le meilleur moyen de continuer de faire vivre sa musique, en l’assimilant, en ouverture de création, en ange gardien en somme.

3. Pour la beauté des voix et des harmonies

Vous ne saviez pas quoi offrir à votre belle-mère, la septantaine bien tassée, voici un groupe qui pratique l’harmonie vocale un peu à l’ancienne, très jolie, avec un bel écho d’église comme il faut. En espérant qu’elle n’aille pas écouter de trop près certaines paroles possiblement perturbantes. Des voix à la fois viriles et aériennes, toutes en subtilité, de quoi émouvoir même les plus acariâtres. Si, si.

4. Pour le nom du groupe

Ben oui, quand même. En même temps vu l’univers de Vérone (dont sont issus nos deux protagonistes), rien de si surprenant au final.

5. Pour la qualité d’écriture

Ce n’est pas Cléa Vincent qui nous contredira, il devient extrêmement difficile de trouver des groupes français avec une vraie, belle écriture de nos jours. La filiation avec Leonard Cohen n’est d’ailleurs pas que musicale, il suffit d’écouter "Les dames de pluie", par exemple, pour être complètement emporté par le texte. Comme Vérone avant lui mais avec franchissement d’au moins deux paliers, Facteurs Chevaux explore les mots et met de la poésie dans ses paroles. Mais attention pas de la poésie gnagnan pour conter fleurette à la première venue, non, non, de celle qui « picore les yeux » et accroche dans les coins, de la vraie de vraie, vivante, prenante, haletante. Et quel que soit le sujet, on succombe.

6. Pour 8 titres d’une parfaite unité et réalisation

C’est minimaliste. C’est doux. C’est beau. Apaisant. Une ou deux guitares, une ou deux voix, pas plus, et à aucun moment il ne manque quoi que ce soit. Très belle formule qui fonctionne en église et grottes souterraines. Gardez l’œil ouvert l’été prochain il se pourrait bien que vous les croisiez dans votre lieu de villégiature, que ce soit au détour d’un trek montagnard ou dans une tournée des églises Corses.

 

Voilà qui est fâcheux. Je sèche à 6 raisons. Tout fout le camp. En plus je me rends compte en cours de route que le 7 à 77 ans est peut-être un peu exagéré. Ou alors il faut rajouter des conditions, une belle-mère abonnée à Télérama, pourquoi pas. Un ado en quête mystique ça devrait marcher aussi. Pas de souci, en plus des articles-cadeaux-de-noël, on sait aussi faire dans le cliché, on s’adapte. Et parlant d’adapter, chers Facteurs, si vous pouviez juste faire un petit effort dans le choix de vos titres de disques pour le futur, ça nous arrangerait bien. Promis, on vous prendra plein de calendriers-petits-chats à votre prochain passage.

 

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publié par le 16/12/16