timbre prince-isant

dans la catégorie le rock indé underground se porte bien, autre prétendant au titre enon. malgré l’étiquette rock, enon se diversifie dans différentes pistes sur lesquelles il fait bon de flâner. ça commence par un tortueux "rubber car" , où une voix (2, 3 ?) oscille entre un timbre prince-isant comme beck a pu l’étaler sur midnite vultures et une voix lugubre qu’on ne connaissait qu’à iggy pop. virage plutôt jazz sur "cruel", petit standard lo-fi à l’ambiance vaporeuse. soudain un synthé excité à la vitamine c s’empare de "conjugate the verb" . on pourrait s’attendre à un morceau électro, façon tendance actuelle et puis ça dérape sur un trip pavement des plus réussis, guitare au gros son retenu. plus loin "come into" offre une compo classique entre quasi, badly drawn boy et pavement.

bricolo radical

il est donc étonnant de constater avec quelle aisance enon constitue un patchwork aux morceaux tous plus beaux les uns que les autres. les percussions trafiquées ci et là apportent un côté unique à chacune des rythmiques, la voix est limite planante, le son s’épaissit d’effets dissonants auxquels on prend immédiatement goût. et puis il y a "get the letter out" , un savant mélange de douceur, de tristesse. l’intro déjantée de "for the sum of it" , qu’on croyait seul grandaddy capable et qui amène un morceau complètement décousu mais très jouissif, un beck bricolo radical qui batifollerait avec un groupe pop uk. au final believo, croyez le ou non est un album qui fonctionne magré sa structure hétéroclite. la confusion des genres qui s’y opère efface l’ennui qu’un album trop lisse pourrait amener, et cette manière de jongler sur les effets et les sons entrâine l’auditeur dans une sorte de délire interne. bref voici vos nouveaux fous alliés.