bon goût
la semaine dernière cargo reçoit quelques disques de bmg et au milieu de tout cela, le live qui accompagne la tournée d’elvis presley sur écran géant. un spectacle nauséabond qui remplit en quelques jours le zénith comme toutes les salles du monde entier depuis deux ans. des vidéos d’elvis projetées sur grand écran et accompagnées en live par ses musiciens de l’époque (entre-temps j’apprends la fermeture de la salle pour problèmes de toiture, pensée compatissante pour les fans éplorés- non non je ne suis pas ironique, d’autant que je devais y voir le génial beck et aussi cure !!!!). comme quoi le bon goût poursuit encore le king , même 20 ans après sa mort. et puis par curiosité on pose le cd sur la platine parce qu’on n’oublie pas qu’elvis presley a quand même interprété des morceaux comme "can’t help falling in love", une petite merveille... et là, on se prend au jeu... de quoi faire hurler, j’en ai conscience, tous les inrockuptibles et autres "puristes".
du pire comme du meilleur
si on oublie le concept pourri de la tournée posthume, il reste ce double live - imaginons-le enregistré à l’époque - qui constitue une excellente compilation des plus grands standards d’un homme à la voix merveilleuse, qui aimait le blues et savait lui rendre hommage. car soyons honnêtes, comment adorer les bandes originales des blues brothers et de cry baby - tel est mon cas - et ne pas écouter des morceaux comme "see see rider", la reprise très speed de "johnny b. good", l’excellent "polk salad annie" ou le classique "proud mary". mais elvis c’est aussi la surenchère à coup d’orchestres symphoniques et de chœurs et là l’équilibre est fragile : on tombe facilement dans la grosse guimauve comme "i can’t stop loving you" - le titre fait déjà peur -ou le slow émouvant sur lequel la voix de crooner d’elvis fait des merveilles comme "you gave me a mountain" ou le tout début de "american trilogy" (on ne parle pas de la fin du morceau nationaliste lourdingue et qui résume à lui seul à quel point elvis était capable du pire comme du meilleur).
dîners en ville
elvis est un savant mélange entre le ridicule très beauf /kitsch et la grande classe, entre le trop plein qui vous écœure en moins de 10 secondes et l’équilibre fragile des mélodies et d’une voix incroyable. elvis c’est à la fois les concerts d’hawaï sous 5 tonnes de fleurs et 10 tonnes de graisse et la classe infernale à la johnny depp pour un unplugged tout de cuir vêtu enchaînant de redoutables standards avec talent. je ne pensais pas un jour écouter "you’ve lost that loving feeling" ou la reprise du "bridge over troubled water" de paul simon par elvis presley. comme quoi tout arrive, mais j’assume. et sur le deuxième cd aussi on trouve des petites perles de pur rock’n’roll avec "(let me be your) teddy bear", ou l’excellent "suspicious mind"... et bien sûr l’incontournable - mais sûrement pas la meilleure, loin de là et loin de celle de sid vicious - reprise de "my way" (car on trouve tous les classiques plus ou moins intéressants du king sur ce live en forme de best of comme "heartbreak hotel", "love me tender", "trouble" ou une version un peu indigeste hélas de "can’t help falling in love"). bon je sais bien que beaucoup - et même les autres membres de l’équipage de cargo - risque d’halluciner en lisant cela, mais un bon matelot doit savoir prendre des risques. c’est vrai qu’il y a des "trucs" - on ne peut pas toujours appeler cela une chanson - qui font un peu mal aux oreilles. car elvis était capable de tout. mais en utilisant habilement la programmation du lecteur cd on peut se faire son propre album avec les deux cd de ce live, il sera par contre très difficile de faire quoi que ce soit pour la pochette et son livret qui sont tout simplement hideux. le tout est de l’assumer dans les dîners en ville...
Vos messages datant de 2000 peut-être vous êtes-vous un peu renseignés sur Elvis et peut-être êtes-vous un peu moins cons maintenant...
Arrêtez de parler de ce que vous ne connaissez pas. Lors du concert D’Aloha Elvis était un très bel homme juste un peu plus fort que pour le comeback 68.
Les 10 tonnes de graisses sont dans vos yeux vos coeurs et vos méninges...