Une soirée organisée
par Midnight Special Records à l’occasion du lancement du nouvel EP
de Baptiste W. Hamon intitulé
Ballade
d’Alan Seeger - Chansons sur la Grande Guerre.
Ashtray
Ashtray c’est Marius Duflot, accompagné par Malvina Meinier. Un tandem qui fonctionne bien. Lui, guitare/voix ; elle, choeurs/synthé/drumkit. Leur ouverture de soirée est accrochante. Les morceaux percutent : des compositions légères et rigolotes façon Moldy Peaches. « Walk », « Wonder machine ». Il manque un tout petit peu de puissance par moment. Une guitare un peu plus punchy plutôt que ces effets d’échos un peu étouffants. Une bonne découverte, cependant. Une bonne présence scénique, des bonnes idées mélodiques, des envolées prenantes.
En concert, c’est donc un bon moment. Leur
premier album est fabriqué maison ; chaque
pochette possède son coloriage, au feutre, unique. Objet rare donc. Son contenu ne l’est pas moins, indie rock simple et direct, pas monotone, ça s’écoute joyeusement.
Baptiste W. Hamon
On allait voir Baptiste
W. Hamon avec autant d’entrain que de scepticisme. Le côté à la
fois très country et chanson du bonhomme n’est pas forcément dans
nos cordes, d’habitude. Il introduit d’ailleurs son concert par du second degré
sur ce trait, une invitation à faire nos plus beaux pas de danse
country durant son concert. Ça met forcément en confiance. Il
commence par « Les bords de l’Yonne ». Morceau très
calme et mélancolique qui n’est pas la voie la plus directe pour rentrer
dans son monde. Peu à peu, pourtant, on se laisse prendre au jeu. Il en
vient d’abord à son nouvel EP, un recueil de chansons sur la grande
guerre. Il nous en explique la genèse, l’origine. Les écrits d’un
aïeul marqué par ce conflit auquel il a pris part et sur lesquels
Baptiste est tombé, récemment. Alors qu’était commémoré l’an
dernier le début de cette grande guerre. Là où était attendu un
petit concert sans prétention, à destination d’un public composé
majoritairement d’amis, de sympathisants, cela bascule
progressivement dans une joyeuse fête, sans cercle. Parce que Baptiste W. Hamon sait établir le
contact, inviter dans son univers et ses références avec lesquels
on n’est pas forcément familier. Ils partirent trois, ils arrivèrent
une bonne dizaine. Les amis, artistes, rejoignent la scène. C’est
littéralement un big band qui peu à peu porte les morceaux de
Baptiste. Ou cette délicieuse reprise de Johnny Cash, « Folsom
Prison Blues ». Accordéon, trompette, guitare blues, batterie,
basse, violon, harmonica... jusqu’à un exercice amusant de yodeling
par Baptiste en personne. Les participants ont à peine répété.
Tout semble si fragile. Mais Baptiste et sa troupe jouent bien. Pas
d’accroc, pas d’impair, pas de pain. Tout est fluide.
Un hommage à Townes
Van Zandt, un final d’anthologie où le public est invité à
répondre à ce qui semble être l’une de plus anciennes et donc
jeunes compositions de Baptiste. Tout le monde à pleine voix, bien
au delà de l’heure prévue de fin du concert.
Au final, ce fut
bien une « fête du slip » comme le promettait
l’évènement facebook. Un moment complètement débridé, festif ou
chacun contribue, participe. D’autres de ces moments sont à venir ;
on vous y convie chaleureusement.