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publié par anne-hélène le 18/08/11
Dockville Festival 2011 - du 12 au 14 août 2011

Alors qu’à Saint Malo se déroulait l’inévitable Route du Rock, à Hambourg il y avait pour la 5ème fois le Dockville Festival, certes moins connu des Français mais ce n’est pas pour autant qu’il faut l’ignorer !

Dockville Festival, 2011 — Hambourg

1er jour - tout vient à point à qui sait attendre

On arrive sous la pluie mais on est accueillie par un léger rayon de soleil qui nous rassure. On fait attention de ne pas glisser sur la boue, on récupère son bracelet et on arrive à l’entrée pour entendre que le site est fermé pour encore au moins deux heures, voire trois : plus de 50cm de boue s’est accumulée devant les scènes, l’organisation s’est faite un peu prendre de court et tente le tout pour le tout : environ 2000 m2 de dalles, 1800 tonnes de cailloutis, 320 m3 de plaquettes de bois et 420 tonnes de graviers vont être utilisés pour éviter d’annuler complètement le festival.

Les premiers concerts sont évidemment retardés, mais finalement pas tant que ça. Pour les plus attentifs Toy Horses finira tout de même par jouer, sans public ! On ne peut pas voir mais on peut au moins entendre, ou tout au moins on essaie.

On attend plus ou moins patiemment l’ouverture et on assiste à moitié amusée à un défilé de bottes en caoutchouc. On écoute vaguement le second groupe, Rue Royale, jouer de loin, parasité par le sound check d’autres groupes sur l’autre scène. On est un peu triste de ne pas pouvoir profiter pleinement du concert. Et on continue d’attendre, d’attendre que les portes s’ouvrent enfin.

Et enfin... De la boue à perte de vue, un véritable marécage s’étale devant la scène secondaire.On apprend rapidement que la troisième scène sous le grand chapiteau restera fermée au moins pour la journée. L’organisation se démène pour modifier le planning et déplacer le maximum de concerts sur d’autres scènes dans la soirée, mais on s’inquiète quand même un peu, d’autant plus que la majeure partie des groupes qui devaient y jouer, nous intéressent particulièrement.

On s’aventure pour notre premier véritable concert du festival dans la gadoue épaisse pour voir The Black Atlantic, un groupe de folk des Pays Bas (photos), mais on avoue ne pas être complètement attentive, encore perturbée par ce début mouvementé.

On apprend par la suite les modifications de la time-line par facebook, étrange moyen de communication, quand on sait que tout le monde n’a pas de smartphone à disposition. Mais bon, notre inquiétude se fera surtout sur le fait qu’Hundreds ne jouera qu’à 1h30 du matin à cause des bouleversements et qu’on n’avait pas vraiment prévu de rester aussi longtemps.

Un peu rassurée tout de même, on ira inspecter le site au niveau de la scène principale, pour s’étonner de le trouver étonnamment sec par rapport à l’autre. On y verra une partie du concert de Casiokids (photos), un groupe d’électropop, dont on ne connaît qu’un seul titre, Fot i Hose, qui faisait le générique d’une de nos errances série-visuelles, Friday Night Dinner, une comédie britannique dont certainement personne n’a entendu parler à part moi. On s’amuse d’autant plus à regarder un secoueur d’ananas s’en donner à cœur joie et c’est tout juste si on ne se chante pas dans la tête "Agadou dou dou pouss’ l’ananas et mouds l’café", mais on ne veut tout de même pas s’égarer...

On reprend donc nos esprits avec Balthazar (photos), un groupe d’indie rock belge, dont l’album ’Applause’ nous étaient tombés entre les mains l’an dernier. On regrette peut être un peu le manque de surprise de ce côté là, on aurait peut être attendu un peu plus de punch’ et un peu plus de nouveauté, mais on va dire qu’ils sont restés fidèles à ce qu’ils sont sur CD.

On prend ensuite le temps de vivre un peu le festival, de se faire à la boue, d’apprécier l’absence de pluie et la persistance du rayon de soleil. On boit, on mange et on glisse dans la boue encore et encore. On voit la nuit tomber, les lumières s’allumer. On trouve le petit chapiteau de "rechange". On rit, on parle, on boit encore, on patiente.

On observe les gens s’activer pour le changement de décor pour retrouver Isbells. Isbells qui nous avait laissé un souvenir marquant au Reeperbahn Festival (festival de musique indé de Hambourg) l’an dernier, une folk qui nous rappelait Bon Iver et qui nous avait scotché à notre siège au moment où justement on voulait aller voir ce que Balthazar donnait ailleurs. On attend donc, patiemment, une heure pour ce concert qui malheureusement ne durera que 30 minutes, pour ce concert qui se verra parasité par le concert d’Editors sur la grande scène juste à côté. Des conditions hélas plus que suboptimales pour Isbells qui sont tellement mieux dans une ambiance calme et tamisée (photos).

On sort de là un peu déçue pour attendre de nouveau pour Hundreds. On a froid, on est fatiguée et on se demande comment on va tenir trois jours à un rythme pareil. Mais finalement quand on est devant Hundreds, on se dit que ça valait le coup d’attendre, même pour une prestation raccourcie, elle aussi, à une demie heure (photos).

À plus de 2h du matin on part enfin brûler encore quelques calories en 12 bons kilomètres sur un vieux vélo à une vitesse, on participe sur le chemin à un concert de sonnettes dans le tunnel sous l’Elbe qui nous fait oublier notre fatigue, on manque de se faire assommer par un taxi peu regardant, on charge les photos sur l’ordinateur et on se couche enfin pour quelques heures, avant d’entamer une deuxième journée.

2ème jour - Sous le soleil exactement

On repart seule, motivée par je ne sais quel moyen, et on arrive sous un soleil de plomb. Qui l’eût cru ? Les prévisions météorologiques n’étaient que pluie ! On se dépêche un peu pour profiter de la deuxième moitié du concert de Golden Kanine (photos). Encore une fois, puisque c’était la déjà 4ème, leur bonne humeur est communicative. On chante un peu et on est enfin bien dans l’ambiance pour bien démarrer cette deuxième journée. On en profite pour se promener sous le soleil.

On se rend sous le grand chapiteau, à nouveau praticable, pour voir Peggy Sue, mais on se rend compte de leur retard. Ce petit changement de programme nous est profitable puisque cela nous permet d’aller voir Moddi. On ferme les yeux, on se laisse emporter par l’accordéon et on frissonne malgré la chaleur extérieure (photos).

On patauge dans la boue pour retourner sous le chapiteau et on apprend que finalement Peggy Sue n’y jouera pas... tout au moins pas maintenant. On en profite pour faire un break à l’ombre. On trouve Golden Kanine sur le chemin, on discute un peu. On jette un coup d’oeil (ou d’oreille) à la pop allemande de Beat ! Beat ! Beat ! (photos). On trouve Moddi "in the mud" et on en profite pour prendre quelques photos. On se repose, on mange un peu et on part vibrer sur les beats de Battlekat (photos) avant de retrouver le groupe de jeunes déjantés Kakkmaddafakka (photos). On écoute le public crier trois fois leur nom en suivant et on sourit. Rien que pour voir les deux choristes-danseurs en short et tout ce groupe qui ne se prend décidément pas au sérieux, cela vaut le coup de rester un peu les regarder.

On apprend ensuite que Peggy Sue jouera à minuit, ce qui une nouvelle fois met notre souhait de partir à 22h à l’épreuve. On part écouter des groupes à droite à gauche, sans trop s’attarder. On sent la fatigue déjà nous gagner... Heureusement on part voir Bodi Bill qui fait chapiteau-comble et on vit ce qui restera sans doute le meilleur des concerts du festival (photos). Leurs costumes et décor de préhistoire et surtout leur musique électro qui pulse vraiment nous réveille et nous met même la pêche. On sort de là complètement enjouée pour regarder un joli coucher de soleil.

On apprend que Crystal Castles ne désirent aucun photographe, alors on en profite pour danser et se déchainer dans le public. On écoute vaguement Santigold et on part enfin retrouver Peggy Sue (photos) pour un très-trop court set sous le petit chapiteau. On trouve un peu dommage qu’ils ne jouent pas plus de titres de leur album ’Fossils And Other Phantoms’, mais on apprécie quand même leur folk énergique et on est un peu curieuse d’entendre plus du prochain album, qui sortira à l’automne.

On repart ensuite exténuée en vélo, point de concert de sonnettes sous l’Elbe cette fois-ci, mais une fin de dîner en blanc sur la route nous fait une dernière fois sourire avant d’aller nous coucher, enfin.

3ème jour - La pluie, la boue, les bottes en caoutchouc...

On se réveille doucement et on voit la pluie. On prend son temps. On finit par se décider à ne pas partir en vélo cette fois-ci et on s’arme de la parure complète pantalon-veste kway. On arrive donc tranquillement dans l’après-midi juste au moment où la pluie s’arrête pour Noah And The Whale (photos). Le public applaudit et crie même de joie de voir le soleil apparaitre, c’est dire s’il a subit pendant les heures précédentes.

On traverse une énorme marre de 15 cm de boue, la pluie n’ayant pas vraiment arrangé les choses, pour voir Timber Timbre (photos) vite fait avant de retrouver Jésus et ses huit apôtres ; enfin je veux bien sûr parler d’Edward Sharpe & The Magnetic Zeros (photos), mais il faut avouer qu’il pourrait y avoir confusion, avec son look de barbu pieds nus habillé en blanc ! Ils termineront leur set sous une pluie battante et un cheval déchaîné. On se réfugie alors sous un toit avant d’aller danser, se défouler, sauter et chanter avec l’électro-pop de Crystal Fighters (photos) qui finissent, eux, en ramenant le soleil et surtout le sourire. On va encore vaguement écouter Zola Jesus mais on subit plus qu’on apprécie, un mauvais son ou une voix qu’on n’est pas apte à écouter après trois jours de festival.

On repart ainsi après ce 5ème Dockville Festival, après environ 20 concerts vus, plus de 1500 photos en poche (dont à peu près le quart est en ligne), des bottes pleines de boue, des sourires, des rires, des amis aussi fatigués que nous et on se demande déjà ce que l’édition de 2012 nous réservera.

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publié par le 18/08/11
Derniers commentaires
ciboulette - le 22/08/11 à 16:44
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on lit, on lit sans s’arrêter, c’est très bien, c’est vivant... on s’y croirait et les photos sont bien chouettes ! bravo :)