La Maroquinerie affiche complet ce soir pour Deerhoof. Groupe américain dont on se gardera bien de raconter ici l’histoire car il y aurait de quoi faire un article à rallonge qui commencerait quelque part vers 1992 et s’achèverait avec Deerhoof Vs. Evil, leur dernier album en date.

Alors on résumera en disant Deerhoof c’est un peu un bordel noisy et expérimental qui part dans tous les sens, une musique complètement barrée mélangeant un chant parfois presque enfantin, des lignes vocales toutes simples et répétitives avec des lignes de guitare math-rock, du placement rythmique sophistiqué et des passages bruitistes intenses.

Sur scène les 4 acolytes qui constituent la formation actuelle sont aussi barrés que leur musique, pas totalement déchainés non plus car il y a quand même une bonne dose de technicité et un besoin de concentration pour jouer certains plans mais ça bouge sans arrêt, ça se tortille, le batteur fait des grimaces impressionnantes tout en plaçant tous ses breaks sans pains, précis, puissant mais pas démonstratif , les seuls répits étant les moments où le dit batteur s’essaie à parler en français au public ... très ... trèèès... len... te.. ment.

Et on sent qu’il prend plaisir à prolonger ces moments même s’il galère à trouver ses mots, pendant que les autres membres du groupe qui ont fini depuis longtemps de se réaccorder (le prétexte idéal pour ce genre d’intermède) observent aussi ce spectacle dans le spectacle le sourire aux lèvres, ne sachant visiblement pas ce qu’il va dire (je pense que personne, lui compris ne pouvait savoir).

Pour la forme, on regrettera quand même le son quand même assez brouillon qui ne permettait pas toujours d’apprécier tout ce qui se passait mais rien qu’à l’énergie, un concert de Deerhoof ça vaut largement le coup.