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publié par tairanteuh le 29/05/06
danielson
- ships
ships

échelle

Frère danielson est de retour en 2006 avec un album qui se voulait, à l’origine, du moins selon ses peu crédibles dires, moins ambitieux que ses précédentes embardées. Manqué. Entouré comme d’habitude d’une flopée d’amis, danielson s’est vite laissé déborder par les talents de ses confrères, jamais à court d’idées. Tant et si bien qu’il lui fallut sortir trois singles en parallèle à ships, ne pouvant les inclure sur l’album. S’il a quelque peu perdu le contrôle au niveau du développement, le résultat n’en pâtit pas pour autant. la réussite de son précédent album, le déjà collectif brother is to son dont je parlais ici à l’époque, semble avoir poussé danielson à réitérer à grande échelle la collaboration avec des artistes d’horizons musicaux variés. aux côtés des compagnons habituels, il s’est donc adjoint les services du gratin de la scène indépendante.

vogue

Daniel smith a ainsi pu compter sur edith frost, why, ladytron, serena maneesh, albini, kramer ou deerhoof pour donner un tour majestueux à ses nouveaux morceaux. Il n’est pas étonnant au vu de ce casting de choix que Danielson offre avec ships un album irréprochable, quasi-intouchable. Sans réinventer un style ni même offrir quelque chose de franchement novateur, ships se savoure immédiatement. Par bien des aspects, il vogue avec une bonne longueur d’avance sur ses précédentes tentatives visant à faire un album de chansons à la fois accessibles et exigeantes dans leur construction. Des traits les plus notables qui en font la réussite, il faut retenir cette constante bonne humeur qui ne vire pas pour autant à l’exercice festif, un sens aigu de la mélodie simple mais efficace, une narration subtile qui conjugue avec habileté sérieuse réflexion et pure dérision ou encore l’absurde et le non-sens avec l’introspection la plus solennelle.

furie

La finalité de l’album serait d’apporter des réponses aux expériences passées, une sorte de retour sur soi ou d’absolution mis en musique avec ce sens intact de la communauté, du joyeux travail d’équipe tout en contrastes. Ainsi sa petite voix aigrelette se promène agréablement sur les arrangements tordus de sufjan stevens tandis qu’un choeur féminin jaillit par surprise comme une vague et se brise sur une ligne de piano, un hautbois ou une trompette. Aussi capricieux que l’océan, danielson se permet quelques secondes d’un calme olympien avant de déclencher une furie sonore. Ce sens de la nuance faisait quelque peu défaut à l’illinoise de sufjan stevens, proclamé album de 2005 de tous les côtés. Ses amateurs découvriront avec bonheur sur ships le versant rock de illinoise tandis que ses déçus se satisferont peut-être d’un album moins sage et sérieux, plus décontracté et drôle. écouter le prenant “did i step on your trumpet” ou le poussif “two sitting ducks” pour s’en convaincre. synthèse improbable entre pet sounds et yoshimi battles the pink robots, ce dernier album de danielson devrait s’imposer aisément comme le parfait compagnon estival.

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publié par le 29/05/06
Informations

Sortie : 2006
Label : secretly canadian

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