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publié par Mickaël Adamadorassy le 06/06/11
Cornflakes Heroes
- Hum
Hum

Un nouvel album des Cornflakes Heroes ? voilà quelque chose qui met tout de suite de bonne humeur, certes j’avais fait un poil la fine bouche sur leur premier album. Mais force est de constater qu’il a très bien vieilli et qu’il posait des bases prometteuses qui ont été très bien consolidées sur leur deuxième album, Dear Mr Painkillers, qui gommait tout ce que j’avais pu reprocher au premier et donnait au groupe la cohérence qui lui manquait un peu, "fixait" définitivement une vraie personnalité, à laquelle on avait envie de s’attacher. Car ce n’est pas quelque chose de si courant, un groupe qui a vraiment un son et un univers bien à lui, et qui surtout arrive à vous plonger dedans comme ça.

"You pathetic bloodsucker"

Alors qu’en est-il de cette nouvelle livraison intitulée « Hum » (ils sont doués pour les titres nos héros du jour) ? Eh bien elle ne déçoit pas du tout, ça part même sur les chapeaux de roue avec un « Itchy Cheeks » qui nous offre tout ce qu’on aimait déjà chez eux : la petite touche de fantastique un peu barré (on a plus les monstres rigolos sur la pochette mais ils sont encore dans les chansons, en l’occurence ici ça parle de vampires), deux guitares qui ont un très beau timbre ( du son clair vintage qui évoque un peu le style western/surf) et jouent très bien ensemble tout en laissant beaucoup de place à la basse.

Let’s dance

On retrouve aussi les claviers analogiques qui s’étaient déjà invités sur le deuxième album sur le très bon « let me be your tamagotchi » mais ce coup-ci ce n’est plus un petit piment supplémentaire mais bien l’élément central d’in an Avalanche qui avec son refrain en "lalala" sonne du coup très pop (c’est difficile à décrire mais il faut quand même signaler que ce que font la basse et la batterie sur ce morceau est tout à fait remarquables aussi).

Une tonalité qu’on retrouve aussi dans le sautillant « In my Rags », la première fois on se demande si ce refrain fonctionne vraiment (« You are the kind of girl I like / Wanna dance with you tonight etc. ») et la réponse est « carrément ». Ce morceau est l’occasion aussi de redire à quel point la guitare de David fait du bon boulot chez les Cornflakes Heroes, aussi à l’aise pour tisser des motifs mélodiques autour de la voix, compléter l’autre rythmique que dans des interventions solo bien pensées (c’est valable pour la guitare de Thomas aussi d’ailleurs).

D’ailleurs chez les Cornflakes Heroes, quasiment chaque morceau laisse un belle part à l’instrumental, permettant au groupe de se lâcher sur des passages un peu plus énervés (les guitares de « Road Sign » qui s’énervent de manière tout à fait imprévisible mais totalement jouissive vers 2’20" par exemple ou «  Lucy was a bitch » )

My baby dumped me

Néanmoins en entrant la deuxième moitié du disque (« your eyelids are waterproof »), le tempo se pose un peu et on retrouve le spleen qui était très présent dans Dear Mr. Painkillers mais il y a quand même la volonté de ne pas non plus s’embourber dedans : à la moitié de la chanson, une petite transition et on repart sur une base beaucoup plus dynamique, la même chanson mais pas tout à fait...

C’est un peu le même esprit sur Whisky Town , une sorte de thérapie radicale de la rupture (s’écrier "my baby dumped me" c’est assez radical non ?) , qui choisit un tempo emporté, une certaine dynamique plutôt que de sombrer dans la mélancolie délétère.

En fait, c’est le cas sur toute la fin de l’album : autant le côté catchy de « When the devil calls home » que l’impression de ballade joyeuse que donne « Not that OK », sa guitare folk et son glockenspiel, ne semblent être que la surface des choses. Douloureuses.

Dualité

La force des Cornflakes Heroes sur « Hum » c’est de réussir à exprimer ses choses sans tomber dans une ambiance trop monolithique, de donner de la dualité aux morceaux : on ne dit forcément pas les choses les plus poignantes en écrivant un requiem. Ici, tout un vocabulaire musical est mis au service des textes et les textes laissent la place à la musique seule pour exprimer aussi les choses, ce qui en fait un disque riche, qui se creuse, tout en ayant des évidences, des passages pop, des riffs bien sentis qui font qu’on accroche tout de suite. On ne peut donc que vous recommander chaudement « Hum ».

Vous pouvez écouter le disque en intégralité via le player bandcamp ci-dessous :

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publié par le 06/06/11
Informations

Sortie : 2011
Label : Greed Recordings

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