ou le joyeux bordel des sessions cargo
Le cargo, toujours à la pointe de la branchitude, dans son mouvement perpétuel vers l’Innovation avec un grand « i » et dans son infinie bonté, vous propose aujourd’hui les sessions mystère.
Mais à quoi reconnaît-on une session mystère me demanderez-vous ? Au bordel ambiant serait-on tenté de répondre à brûle pour point mais ce serait aller un peu vite en besogne car, croyez-le ou non, au cargo on sait organiser le chaos ! Et on le prouve.
Tout commence lorsqu’on reçoit un mail mystérieux de notre DRH préférée qui non contente d’être bougrement efficace et organisée (la suite le montrera aisément), n’en est pas moins joueuse : « peux-tu te libérer mardi en fin d’après-midi ? ». Suit un deuxième mail « rdv à 18h en haut des marches de Bercy » puis un troisième « finalement ce sera sur la balade plantée près de Gare de Lyon » et enfin un SMS à quelques heures de l’événement « te presse pas ils ne seront pas là à 18h ». Voila qui ressemble fort à un jeu de piste, ce qui tombe plutôt bien, on a nous-mêmes une petite tendance joueuse. C’est donc dans le flou complet qu’on s’éclipse plus ou moins discrètement du travail, direction Gare de Lyon, pour une session d’anthologie on le sent (le terme de session soigneusement évité dans les échanges précédents n’empêche pas l’esprit de gambader et vu le ramdam, on s’attend à voir débouler Nick Drake pas moins).
Arrivé sur place on retrouve les premières fans transies qui ont eu vent de la session mystère et l’attente se met en place …
Une petite demi-heure de spéculations plus tard, l’artiste arrive, décontracté, deux sacs en bandoulière, pas d’instruments … serait-ce le cousin de David Guetta ? Ou plutôt le frère de James Blunt dont il nous parlera longuement et chaleureusement ?
Non point : Reno, cameraman ! S’ensuit une discussion sémantique hallucinante entre les fans qui s’impatientent et la star (« moi je dis plutôt camera guy », « ah oui ? non pour moi c’est cameraman »)
18h45, la star vidéaste est la depuis un petit quart d’heure et met déjà la pression (ils sont comme ça les artistes) :
« - c’est pas le tout les cocos mais j’ai un concert dans une heure, faudrait qu’ils se magnent
- tu sais qui c’est alors ?
- … ah … oui, j’ai su mais la DRH a effacé l’entrée de mon agenda et je ne sais plus trop là … »
Sentant notre camera guy au bord de l’effondrement psychologique (les artistes sont fragiles), James Blunt revenant de plus en plus dans une conversation entrecoupée de tonitruantes et footballesques exclamations (« shoot ! shoot ! »), on y met du notre (le réveil du Goob à quelques semaines de l’Euro ?) en improvisant à la demande générale un petit playback animé ... notre bonté nous perdra.
La session est dans la boite, le cameraman essuie une petite larme de plénitude, on s’apprête à plier bagage quand, coup de fil, ils sont là !!! Stupeur ! Que fait-on ? Peut-on leur avouer (qui qu’ils soient) que c’est trop tard, qu’on a fait avec les moyens du bord, que Reno est fourbu, que les fans sont déjà évanouies, que les bandes sont pleines ?
Nous rendant alors compte qu’ils arrivent de Bordeaux, eut égard à l’effort fourni et malgré l’heure de retard, on décide, magnanimes, de les recevoir (« mais rapide hein »). Et là, coup de théâtre ! Twist scénaristique ! Renversement de situation ! On découvre éberlués que la star, la vraie, était déjà parmi nous incognito depuis le début. En effet, ni une, ni deux, la nouvelle arrivante se lance dans une interview de haut vol (et en anglais) de notre DRH !!!
Interview sans langue de bois et assez musclée il faut le dire (« I hate your job ») qui se termine par trois sérénades jouées par l’intervieweuse pour l’interviewée !
Du jamais vu dans les annales cargotiennes !
Tout est bien qui finit bien (sauf ce petit compte-rendu, j’aurais tellement aimé avoir assez de matériel visuel pour faire un vrai roman-photo, snif ...), elles vécurent heureuses et firent beaucoup d’interviews ensemble.
Bon, sinon à part ça, l’intervieweuse Alina Simone (puisque c’est elle ! siiiii !) a donc joué trois morceaux :
- un morceau de son prochain album (alors que l’actuel n’est pas encore sorti officiellement) qui laisse présager du meilleur. Le rendez-vous est pris pour dans 5 ans à peu près.
- un morceau d’un album en russe qui sort bientôt aux états-unis
- et bien sur, Night Swimming à la demande générale de Vinciane (notre DRH, oui c’est elle !)
Et Alina joue ce soir à la java, et il faut y aller bien entendu, voila.
.. et longue vie aux sessions mystère bien évidemment !
salop...je vais me venger....