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publié par arnaud le 12/05/05
Black Dice
- Creature Comforts
Creature Comforts

Minimalisme pastoral

Les quatre musiciens de Brooklyn poussent plus loin les explorations sonores entreprises sur Beaches & Canyons il y a deux ans, avec plus ou moins de réussite et de pertinence. Black Dice continue de privilégier l’enregistrement live laissant une grande place à l’improvisation et aux boucles (de guitares ou rythmiques). On reste perplexe à l’écoute de Creature Comforts, un peu sur sa faim de par la présence de plusieurs interludes (dont certains -Island ou Live Loop- auraient mérité d’être développés) mais aussi charmé par les ambiances particulières qu’engendrent les machines du groupes. La guitare joue aussi un rôle plus important, comme sur Treetops, entre minimalisme et psychédélisme pastoral, avec même un petit côté Animal Collective.

Cannibales et squelettes

Creature nous plonge dans une jungle faite de sons qui rappellent la faune hostile : on se sent observé. Le groupe joue parfaitement sur les silences et sur l’attente pour provoquer l’angoisse, donner le sentiment que l’on est épié. On sent que chacun observe l’autre pour savoir dans quelle direction partir. Puis une rythmique apparrait, presque tribale, pour emporter tout sur son passage... le morceau s’éteint dans un grand bouillonnement de marmite cannibale.Impressionnant. Mais le plat de résistance de Creature Comforts reste les 15 minutes de Skeleton, construites autour de nappes de guitares dissonantes et de sons (voix ?) fantomatiques. Encore une fois le groupe joue sur la répétition au maximum, le titre se change peu à peu en une énorme couche de guitare et de delay qui va s’éteindre, s’essouffler peu à peu pour laisser revenir les bruits et les rythmiques entendus en introduction.

Sensoriel

Black Dice virevolte, débloque, balance des sons dans tous les sens pour que l’auditeur perde ses repères. On est ici dans le domaine du sensoriel, les sons sont des armes, des vibrations chargées d’émotions capables de prendre à la gorge, de faire mal aux tripes ou juste de donner du plaisir. A ce titre le groupe joue dans la même cour que Sightings ou Wolf Eyes (les sons du final Night Flight ne feraient pas tache sur le récent Burned Mind de ces derniers), peignant des toiles sonores à grand coup de couleurs criardes dont ils seraient les seuls à connaitre la composition, surréalistes jusqu’au dernier degré des potentiomètres.

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publié par le 12/05/05
Informations

Sortie : 2004
Label : Dfa / Fat Cat

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