elevation

au-dessus des étangs, au-dessus des vallées des montagnes, des bois, des nuages, des mers, par delà le soleil, par delà les éthers par delà les confins des sphères étoilées,

mon esprit, tu te meus avec agilité, et, comme un bon nageur qui se pâme dans l’onde tu sillonnes gaîment l’immensité profonde avec une indicible et mâle volupté.

envole-toi bien loin de ces miasmes morbides, va te purifier dans l’air supérieur, et bois, comme une pure et divine liqueur, le feu clair qui remplit les espaces limpides.

derrière les ennuis et les vastes chagrins qui chargent de leur poids l’existence brumeuse, heureux celui qui peut d’une aile vigoureuse s’élancer vers les champs lumineux et sereins ;

celui dont les pensers, comme les alouettes, vers les cieux le matin prennent un libre essor, qui plane sur la vie, et comprend sans effort, le langage des fleurs et des choses muettes !

poèmes

spleen et idéal, on y retrouve les plus beaux poèmes des fleurs du mal, les plus beaux de charles baudelaire. en écoutant barzin on se trouve plongé au cœur même de ce spleen idéal, un sentiment qui nous étreint et pourtant nous libère. nous fait paraître plus léger, plus serein... comme la lecture de ces poèmes qui, pour quelques instants, nous rend un peu meilleurs, un peu plus humains. gainsbourg avait réussi à mettre en musique l’un des écrits de baudelaire, "un serpent qui danse" sublime et parfait, envoûtant. si ils sont peu à pouvoir oser prétendre cela - peut être était-il le seul - ils ne sont pas nombreux à pouvoir approcher l’univers de baudelaire, à l’effleurer délicatement de quelques morceaux émouvants, de ceux qui vous touchent, que l’on préfère écouter seul, seul avec soi-même, avec ses souvenirs, ses sentiments, son spleen et ainsi, comme dans "elevation", laisser son esprit s’envoler, loin de tout, vers de nouveaux espaces, ceux que barzin dépose délicatement devant nous. laissez vous aller...